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Im/pénétrable nature

Im/pénétrable nature

Isabelle Hayeur, Solastalgia (image tirée de la vidéo/video still), 2015, HD, 14:45

FR

L’idée de cette exposition est née d’une série de photographies prises à la brunante. Ces images captent les instants où l’artiste, D’Arcy Wilson (alors en résidence au Centre Banff), s’aventure dans la noirceur, entre dans les bois, mais se retrouve incapable d’aller plus loin. La lisière de la forêt noire semble dissimuler des menaces inconnues et mystérieuses. Impossible de survivre à nu dans la nature; inversement, notre survie en dépend. Ce rapport de force nous déstabilise et nous effraie.

Le désir de nous intégrer à la nature est pourtant puissant. Ses manifestations ont le pouvoir de nous transporter dans des états sublimes. Sujet d’une seconde œuvre de cette même artiste, la vue du Grand Canyon est un exemple de la majesté naturelle qui nous transporte et nous émeut. Chaque année, quatre millions de visiteurs font le trajet pour être témoins de sa splendeur. Mais qu’arrive-t-il quand la nature ne se fait pas complice de nos attentes? Comment négocier la déception causée par un phénomène tout aussi naturel?

Pour sa part, Mathieu Léger agit dans l’environnement naturel du Parc national du Gros-Morne ainsi qu’à la Baie-Sainte-Marie en posant des gestes qui tentent de circonscrire, de mesurer et de transformer. Protégé des éléments par une combinaison de travail voyante, l’artiste cherche à intégrer son corps au paysage, à l’imiter et à s’y fondre. Cependant, sa présence fait tache. L’humain est motivé par la conquête. Notre désir de faire union avec la nature se manifeste trop souvent par sa colonisation, menant au pillage et à la destruction.

Présenté dans le parcours de l’exposition, l’environnement aquatique ne peut soutenir la vie humaine. Par contre, l’eau est la source de toute vie, incluant la nôtre. Le réseau océanique qui couvre la planète est, dans ce sens, l’environnement le plus impénétrable et une grande force naturelle qui dépasse notre capacité de le saisir dans son entièreté. Source de vie et de purification, l’eau est essentielle, voire précieuse. Toutefois par une nécessité discutable, nous sommes également la cause de sa mise en péril. Le travail d’Isabelle Hayeur cerne ce paradoxe et illustre le profond sentiment de malaise, peut-être inhérent à tous, qui en découle et qui nous habite.

À l’époque anthropocène, ce grand malaise est au cœur du défi environnemental.

- Nisk Imbeault, commissaire

EN

Im/penetrable nature

The idea for this exhibition stems from a series of photographs taken at dusk. While in residence at the Banff Centre, D’Arcy Wilson ventured out into the darkness and into the forest. These images capture the moments in time when she was unable to go any further. The shadows at the edge of the woods seem to hide unknown, mysterious threats. It would not be possible for a human to survive exposed to the natural environment; however, we feel a need to engage with it and depend on it for our survival. This imbalance destabilizes and frightens us.

The desire to integrate into nature is strong.  We are drawn to its magnificence. A view of the Grand Canyon, as depicted in another piece from the same artist, exemplifies the natural grandeur that moves us. Every year, four million visitors travel there to witness its beauty. But what happens when nature doesn’t cooperate with our expectations? How do we negotiate the disappointment caused by an equally natural phenomenon?

For his part, Mathieu Léger engages with the natural settings of Gros Morne National Park and Baie Sainte-Marie in an attempt to define, measure and transform. Protected from the elements in high-visibility coveralls, the artist seeks to blend his body into the scenery, to imitate it and melt into it. But his presence stands out. Humans are driven to conquer, and our desire to join forces with nature is too often expressed through its colonization, its pillaging and its destruction.

Also featured in the exhibition, the aquatic environment cannot sustain human life. However, water is nevertheless the source of all life, including our own. In this sense, the vast ocean network that covers the planet is the least penetrable environment, as well as a powerful natural force that exceeds our ability to grasp it as a whole. As a source of life and purification, water is crucial, even precious. But so-called necessity leads us to endanger it. Isabelle Hayeur identifies this paradox and expresses the deep sense of discomfort, perhaps inherent to all, that comes from it and inhabits us.

This profound state of malaise is at the heart of the ecological challenge of the Anthropocene Era.

- Nisk Imbeault, Curator

D’Arcy Wilson, Night Watch 1-3, 2011
D’Arcy Wilson, Night Watch 3, 2011
D’Arcy Wilson, No Deliverance (You Gotta Be Fucking Kidding Me), 2015, (It don’t even come out on a camera), 2015, et No Deliverance, 2016
D’Arcy Wilson, No Deliverance (You Gotta Be Fucking Kidding Me), 2015, (It don’t even come out on a camera), 2015, et No Deliverance, 2016
D’Arcy Wilson, No Deliverance 2014-2016 (vue de l'installation/installation view)
Mathieu Léger, Méthodologies pour touristes, 2013-2016 et Walking The Ball [Tablelands], 2010
Mathieu Léger, Méthodologies pour touristes, 2013-2016 et Walking The Ball [Tablelands], 2010
Mathieu Léger, Méthodologies pour touristes, 2013-2016
Isabelle Hayeur, Solastalgia, 2015
Isabelle Hayeur, Solastalgia, 2015