Songez-vous à réorienter votre carrière? Votre emploi actuel ne répond plus à vos attentes, à vos intérêts ou à vos valeurs et vous rêvez d’un changement? Des spécialistes en la matière comme Sylvie Desjardins, fondatrice et propriétaire de NxCareer, accompagnent ainsi les gens dans leur développement de carrière et, souvent, ce cheminement passe par la Formation continue de l’Université de Moncton.
SYLVIE DESJARDINS Fondatrice et propriétaire de NxCareer
Stress, indécision et choix difficiles parsèment fréquemment le parcours d’une personne qui désire effectuer un changement de carrière. Sylvie Desjardins a d’ailleurs lancé son entreprise pour accompagner les gens dans ce processus de réorientation afin de les aider à briller et s’épanouir dans un meilleur choix de carrière.
«Souvent, on réalise que l’on n’est pas nécessairement au bon endroit ou même dans le bon domaine ou avec le bon employeur. Bien souvent, malheureusement, les gens ne sont tout simplement pas dans le bon emploi. Une personne effectue un travail qui ne s’aligne pas avec ses valeurs, avec ses forces, ses aptitudes, son type de personnalité, etc. Il y a beaucoup de raisons pour lesquelles une personne n’est pas dans le bon domaine», souligne-t-elle d’emblée.
Quels sont vos «non négociables»?
Lors de ses consultations avec sa clientèle, Sylvie Desjardins accompagne souvent des gens qui ont décidé de trouver un nouvel emploi ou réorienter leur carrière. Elle les guide alors dans un important exercice de réflexion pour déterminer leurs éléments non négociables. «C’est très intrinsèque pour chaque personne. Ces non négociables peuvent être reliés autant à l’environnement de travail qu’aux conditions d’emploi comme les tâches que l’on veut faire. Le genre de questions que nous posons est: quel pourcentage de votre temps aimeriez-vous être en interaction avec les autres? Si une personne est introvertie, elle aura habituellement besoin de temps seule, soit sans collègue ni supervision. À l’envers de la médaille, une personne extravertie qui fait constamment du travail solo, ne se sentira pas énergisée. Voulez-vous travailler dans un emploi qui contribue à la société en général? Voulez-vous prendre des décisions?», énumère-t-elle en guise d’exemples.
Ce questionnement en profondeur aborde également des thèmes comme le style de vie désiré, le salaire et même l’impact qu’une personne désire créer avec son emploi. «Pour plusieurs gens, le sentiment de faire une différence ou le sentiment d’appartenance que notre travail nous amène est beaucoup plus important qu’auparavant. Bref, il faut vraiment aller voir tous ces éléments et facteurs clés qui, une fois identifiés, nous permettront d’aller voir quelle carrière ou quel emploi s’aligne mieux», avance-t-elle.
Elle rappelle que les circonstances de la pandémie ont entrainé énormément de gens vers des questionnements de ce genre. Plusieurs personnes ont découvert les avantages du télétravail et d’un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et personnelle et un nombre élevé de gens ont décidé de complètement changer leurs circonstances. Le phénomène de la «Grande démission» s’est maintenant largement estompé, mais la réorientation de carrière demeure toujours un sujet d’actualité.
Sylvie Desjardins offre cependant un léger bémol, car changer de carrière ne doit pas se prendre à la légère. Parfois, un élément déclencheur entraine une personne à remettre sa démission subitement et un changement subit d’un emploi vers un autre peut s’apparenter à une solution temporaire. «Les gens doivent être réalistes dans leur choix et apporter une réflexion. Je vois des clientes et des clients qui voient ce qu’elles ou qu'ils n’aiment pas dans leur travail et qui pensent qu’un autre emploi leur permettra de ne pas avoir ce problème précis. Parfois, ce n’est qu’une solution rapide avec un effet de pansement. Ça ne règle pas vraiment leur problème ou le résout seulement à court terme parce que le nouvel emploi ne s’aligne pas avec les non négociables», avance-t-elle.
La Formation continue, un allié précieux
Sylvie Desjardins recommande donc de bien réfléchir à ces éléments non négociables et essentiels pour ensuite déterminer quelle carrière s’aligne le mieux avec ceux-ci et avec les compétences transférables. « Il est rare qu’une personne en réorientation de carrière va retourner aux études pour obtenir une nouvelle formation complète. Il faut aller voir quels sont ses acquis au niveau de l’expérience et de l’éducation. Justement, c’est là que la Formation continue va jouer son rôle. Une personne adulte ne va pas investir quatre ans de temps et d’argent pour une nouvelle formation. Les microprogrammes et les formations de courte durée sont souvent une belle solution pour acquérir de nouvelles connaissances et de nouvelles compétences assez rapidement », note-t-elle.
Sylvie Desjardins cite l’exemple d’une personne qui réalise qu’elle aimerait jouer davantage un rôle de leader, mais qu’elle possède peu d’expérience pratique en la matière. «Il est difficile de dire à un employeur qu’on veut un poste de gestion si on n’a pas d’expérience là-dedans. La personne a des attributs naturels et, pour continuer dans cette mire, elle pourrait faire une formation comme celle en gestion contemporaine», suggère-t-elle.
Elle souligne également que la Formation continue se renouvèle constamment pour répondre aux dernières tendances. «La Formation continue est vraiment à l’écoute de la société et de la communauté pour connaitre les besoins et rapidement cibler les lacunes. Si elle voit un manque, elle va créer une formation rapide et de courte durée pour permettre aux gens de se former rapidement et combler ce vide», ajoute-t-elle.
Enfin, Sylvie Desjardins a remarqué récemment une plus grande ouverture d’esprit de la part des employeurs en ce qui a trait à l’expérience requise pour pourvoir un poste. Beaucoup de baby-boomers haut placés quittent le marché du travail et la jeune génération n’a pas encore acquis les antécédents nécessaires pour accéder à ces postes. «Il y a une déconnexion entre l’offre et la demande. L’employeur est maintenant plus ouvert à la diversité du profil professionnel. Cela ouvre des possibilités pour les gens qui n’avaient jamais vraiment pensé regarder vers d’autres domaines d’emploi. C’est vraiment le temps de le faire pour les gens qui veulent vivre une réorientation de carrière», conclut-elle.