Les auteures et auteurs consultés dans l’exercice d’un travail de recherche ont acquis une certaine notoriété dans le domaine, et la publication des résultats de leurs travaux, souvent soumis à l’aveu des pairs, atteste cette renommée. Somme toute, ces personnes disposent d’une certaine érudition qui peut être mise à profit, et consulter ces sources, voire même utiliser leurs textes et leurs idées, est une manière de développer et d’enrichir un travail de recherche étudiant. Consulter une variété de textes sur un sujet particulier témoigne du désir de l’étudiante ou de l’étudiant d’approfondir ses connaissances et d’approcher son analyse avec un esprit ouvert. En conséquence, consulter d’autres sources est un exercice incontournable auquel s’attendent les membres du corps professoral de la part de leurs étudiantes et étudiants. 

Toutefois, comme nous l’avons vu dans la section consacrée au plagiat, l’emprunt d’un contenu ou d’une idée tirée d’une source consultée doit être noté de manière à donner crédit à celles et ceux qui sont les créateurs légitimes du document, faute de quoi le risque d’une poursuite pour le plagiat s’impose. Cette section examinera les multiples manières de citer correctement les auteurs des sources secondaires consultées, et ce, en nous appuyant largement sur la sixième édition du Publication Manual of the American Psychological Association et sur la seizième édition du Chicago Manual of Style. Par la suite, quelques exemples de sources secondaires qui existent en bibliothèque et la manière de les citer convenablement seront présentés. Il importe de bien noter la séquence des renseignements ainsi que la ponctuation utilisée. 

EXEMPLE 1  : une auteure, ou un auteur, et une publication

Lors de la préparation d’un travail de recherche pour le cours d’économie, il est nécessaire de faire le point comme quoi la solution aux problèmes économiques mondiaux est plus large que purement le domaine de l’écologie.

Dans cet exemple, la première phrase est celle de l’étudiante ou de l’étudiant. Afin de soutenir la thèse avancée, le texte d’une politologue reconnue, Susan George, est emprunté. Pour ce faire, et selon la méthode APA, certaines règles ont été suivies, notamment  :

• la phrase empruntée a été placée entre guillemets;
• la phrase copiée commence avec une majuscule;
• comme cette phrase occupe moins de trois lignes, elle a été intégrée dans le paragraphe;
• à la fin de la phrase, entre parenthèses, paraissent le nom de l’auteure et la date de la publication de cette source d’information.

Supposons que le même exemple s’applique, mais que le texte emprunté de George dépasse les trois lignes. En reprenant le même texte ci-haut, voici la manière appropriée d’intégrer cette citationau texte  :

Dans cette citation de plus de trois lignes, les règles suivantes ont été respectées :

• le texte n’est pas placé entre guillemets, mais plutôt inséré en alinéa, et ce, avec un retrait de ligne plus prononcé que celui des paragraphes;
• la phrase commence avec une majuscule;
• à la fin du texte consulté, paraissent le nom de l’auteur et la date de publication de la source.

  Dans le cas où deux sources qui font le même point sur un sujet particulier seraient utilisées, le format de l’exemple 1 est de mise (toujours selon la méthode APA) en ajoutant « voir aussi, nom de l’auteur, date », par exemple : (George, 2004; voir aussi Savoie, 2010). L’utilisation subséquente de cette note de référence est notée de la manière suivante  : 
  (George, et al.)

  Selon la méthode Chicago, la structure la citation (moins de trois lignes, plus de trois lignes) demeure la même. Toutefois, les renseignements donnés dans la citation sont beaucoup plus complets. Le même exemple en format Chicago  exige qu’une note de référence numérotée en chiffre arabe soit placée en bas de page et séparée du texte même par une ligne. Les notes en bas de page sont cumulatives, c’est-à-dire que la première note de référence utilisée est la « 1 », la deuxième est la « 2 », etc.

  _______________________________________
  1. Susan George, Un autre monde est possible si… (Paris : Éditions Arthème Fayard), 24.

  D’après la méthode Chicago, l’utilisation subséquente de cette même source est présentée de la façon suivante  :

  _______________________________________
  5. George, Un autre monde est possible si…, 24.

  Les renseignements pertinents à une citation, (titre, noms des auteures et auteurs, la date de publication et la maison d’édition), sont publiés du côté des pages initiales de la source consultée. En ce qui a trait à la date de publication, celle-ci est souvent précédée du symbole ©, ce qui signifie que le droit d’auteur, ou en anglais copyright, a été accordé à l’année indiquée. Toutefois, il est à noter que ces mêmes renseignements peuvent paraitre parmi les dernières pages de votre source.

  EXEMPLE 2  : une publication avec plusieurs auteurs

  Il se peut qu’une publication qui comprend deux ou plusieurs auteurs soit consultée. C’est le cas de la publication Les territoires ruraux en France qui a été écrit par Jean-Benoît Bouron et Pierre-Marie Georges en 2015. Selon la méthode APA, les mêmes paramètres que ceux de l’exemple 1 s’appliquent, sauf que deux noms (ou plus si c’est le cas) paraissent entre la parenthèse, soit (Bouron et Georges, 2015). L’utilisation subséquente de cette source nécessite que seul le nom du premier auteur paraisse, et qu’il soit suivi de l’expression « et al. » (qui veut dire « et les autres »), et de la date de publication, soit (Bouron et al. 2015). La méthode Chicago exige que la citation soit présentée ainsi avec une note de référence en bas de page  :

  ____________________________________
  1. Jean-Benoît Bouron, Pierre-Marie Georges, Les territoires ruraux en France, (Paris : Éditions Ellipses,
              2015), 206.

  L’utilisation subséquente de cette même citation, encore selon la méthode Chicago se fait de la manière suivante  :

  ____________________________________
  1. Jean-Benoît Bouron, Pierre-Marie Georges, Les territoires ruraux en France, 218.

  EXEMPLE 3 : la publication d'une organisation

  Il arrive parfois de consulter une publication dont l’auteure ou l’auteur n’est pas spécifiquement indiqué comme étant une personne. Ces sources sont désignées comme étant le fruit de travail d’une organisation, voire même d’une université. Des études publiées par des agences gouvernementales, des sondages menés par des compagnies privées, et des analyses ponctuels amorcés par des groupes d’experts-conseils ne sont que quelques exemples de ce genre de publication.

  La personne a écrit  :

  Dans une publication récente intitulée Le vieillissement au Nouveau-Brunswick, le ministère responsable de la citoyenneté a conclu que « la population de la province âgée de plus de 65 ans a doublé dans les derniers vingt années » (Gouvernement du Nouveau-Brunswick, 2015).

  OU

  Un groupe d’experts-conseils estime que « la prochaine guerre majeure sur notre planète sera combattue, non pas pour du territoire additionnel, mais plutôt pour l’accès à de l’eau potable » (Institut de hautes études internationales, 2014).

  Selon la forme APA, le nom de l'organisation est donné entre parenthèses suivi d’une virgule et par la suite, la date de la publication est indiquée comme illustré dans les deux exemples ci-haut.

  D’après la méthode Chicago, ces deux mêmes exemples seraient présentés ainsi  :

  ___________________________________
  1. Gouvernement du Nouveau-Brunswick, Le vieillissement au Nouveau-Brunswick, (Fredericton : Ministère
              de la citoyenneté, 2015), 4.

  OU

  ___________________________________
  1. Institut de hautes études internationales, La prochaine grande guerre, (Genève : Publication de l’Institut,
              2014), 2.

  EXEMPLE 4 : une publication avec auteur différent pour chacun des chapitres

  Il arrive souvent que plusieurs auteures et auteurs collaborent pour analyser une thématique, et ce avec une approche voulant que chacun de ces individus se concentre à exploiter un volet particulier du sujet.  Ce genre de publication est libellée « un collectif », car il s’agit d’une collection de chapitres écrits par diverses personnes agissant sous la direction d’une ou d’un responsable de la publication du livre. Cette personne est reconnue comme étant l’éditeur du livre et est indiquée comme « (dir.) » dans la référence; nous y reviendrons dans la section portant sur la référence.

  Prenons l’exemple suivant. La préparation d’une dissertation pour un cours d’information-communication est exigée pour répondre aux exigences de ce même cours. Le sujet choisi vise les difficultés rencontrées dans le développement d’un réseau de journaux francophones aux provinces Maritimes au 19^e siècle.

  La personne a écrit  :

  Fonder un journal francophone au 19^e siècle dans les provinces maritimes n’était pas chose facile. Plusieurs défis se pointaient à l’horizon, mais celui du financement occupait une place de premier ordre. Ce fut le cas de Valentin Landry, fondateur de l’Évangéline  en Nouvelle-Écosse dont « la question financière fut omniprésente et demeura une source constante de tracas et de découragement pour le propriétaire » (Boucher, 1997, chapitre 1).

  Le format de la citation, selon la méthode APA, est forcément le même qu’à l’exemple 1 sauf qu’après la date de publication le chapitre du livre d’où provient la citation est indiqué.

  Selon la méthode Chicago, la citation serait notée ainsi  :

  ____________________________________
  1. Neil Boucher, « L’Évangéline de Valentin Landry, 1887-1910 : vivre mourir pour le bien-être de la nation »
              dans L’Évangéline 1887-1982 – Entre l’élite et le peuple, (Moncton : Éditions d’Acadie, 1997), 105.

  EXEMPLE  5 : un article provenant d’un périodique

  Une autre source disponible pour les travaux de recherche est celle de l’article qui provient d’un périodique. Ces publications paraissent à des intervalles réguliers, ou « périodiquement » et sont rattachées à une discipline académique particulière. Presque toutes les grandes disciplines universitaires assurent ce genre de publication que ce soit dans les sciences naturelles, les sciences sociales, les arts, ou dans les secteurs professionnels tels que l’éducation, les sciences infirmières, le droit, ou le génie. Les bibliothèques des trois constituantes de l’Université de Moncton ne contiennent pas moins de 50  000 périodiques soit sous forme papier ou sous format électronique.

  Prenons l’exemple qu’il est temps de remettre un travail de recherche à la professeure de physique et que ce travail doit porter sur les photos et comment ils affectent la lumière naturelle. Pour mener à bien cette recherche le périodique bien reconnu de cette discipline, soit Annales de physique, a été utilisé. Dans ce cas, et selon la méthode APA, les mêmes règles de l’exemple 1 s’appliquent. 

  La personne a écrit  :

  Les humains ont toujours été fascinés par la lumière et ses propriétés. Et cette fascination ne date pas d’hier, mais d’une époque où la physique était encore à son enfance. Un scientifique d’un laboratoire renommée en France avoue qu' « intrigués par des phénomènes tels la forme des ombres, les reflets sur l’eau ou l’arc en ciel, les hommes se sont de tout temps questionnés sur la nature de la lumière depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours » (Jacques, 2007).

  En utilisant la même source, mais d’après la méthode Chicago, les renseignements suivants sont à reproduire  :

  _________________________________________
  Vincent Jacques, « Dualité onde-corpuscule pour un photon unique, » Annales de physique, 32, numéro
              1(2007) : 66.

  Dans cette référence, le numéro « 32 » indique le volume du périodique, et le « 66 » indique la page où se trouve la citation empruntée. 

  EXEMPLE  6 : une citation tirée de l’Internet

  Avant de procéder avec des exemples de citation concernant une source tirée de l’Internet, il importe de comprendre les parties composantes de l’adresse consultée. L’adresse électronique suivante, qui réfère à la Société Historique du Canada, peut servir d’exemple pour mener une analyse de ses différentes parties : https://cha-shc.ca/_uploads/5c38c497ed2bc.pdf

• http : identifie le protocole [hypertext transfer prococol], en français « protocole de transfert hypertexte ». Parfois l’acronyme du protocole peut comprendre un « s » à la fin  (https,  ce qui signifie que le protocole est sécurisé.

• https://cha-shc.ca/ : cette partie de l’adresse se réfère au nom de l’hôte ou le domaine du site. Dans ce cas, le « gc » atteste que l’hôte du site est le gouvernement du Canada. 

• _uploads/ : identifie le repertoire URL qui mène au document.

• 5c38c497ed2bc.pdf : fait référence au nom d’un fichier spécifique. 

  Il importe de noter que les accents, peu importe la langue utilisée, n’ont pas de place dans les adresses électroniques. C’est suite à une convention internationale que cette décision fut prise ainsi que celle voulant que la langue anglaise soit maintenue dans les acronymes. Par exemple, même si une adresse électronique française est consultée, elle peut débuter avec le « http » et non pas le « ptht » (protocole de transfert hypertexte).

  À toutes fins pratiques, citer une source électronique exige une formule de présentation qui s’avère peu différente que celle utilisée lors de citations tirées de sources secondaires imprimées. Les auteurs, les titres, les dates et l’instance chargée de la publication sont des renseignements que l’on retrouve dans ces deux exemples. Conséquemment, et selon la méthode APA, la pratique auteur-virgule-date, entre parenthèses, s’applique. Si l’auteur n’est pas indiqué, il revient au membre du corps étudiant de consulter l’adresse électronique, voire même le site Web de l’hôte du site, en vue de découvrir l’auteur. Dans les documents officiels, il peut arriver que l’auteur soit une organisation comme une université ou un palier de gouvernement. 

  D’après la méthode Chicago, ce même site Web serait présenté en bas de page avec une note de référence et séparé du texte par une ligne  :

  _________________________________________
  1. « Société historique du Canada » Les Archives Nationales du Canada 1872-1997. 
              https://cha-shc.ca/_uploads/5c38c497ed2bc.pdf.

  Les sources tertiaires

  Les mêmes règles de présentation des citations, selon la méthode APA et selon la méthode Chicago, montrées dans la section des sources secondaires s’appliquent dans le cadre de l’utilisation des sources tertiaires.