La portée de l’intégrité intellectuelle est considérable et quoique son ampleur englobe plusieurs composantes de la vie quotidienne à l’université, l’objectif visé de la malhonnêteté intellectuelle est souvent le même, c’est-à-dire une démarche pour obtenir de meilleures notes dans les cours. La dérogation de bonnes pratiques pour des actes de mauvaise foi est parfois commise avec connaissance de cause alors que le manque de conscientisation des étudiantes et des étudiants quant aux pratiques acceptables sont parfois à l’origine des manquements.

Toutefois, l’ignorance de pratiques intègres en milieu universitaire n’excuse pas la transgression aux principes acceptables, pas plus que l'ignorance de la limite de vitesse sur la route empêchera le policier d’émettre une contravention s’il y a excès de la limite affichée. Par conséquent, il s’avère la responsabilité de chaque étudiante et étudiant de connaitre les « règles du jeu » pour ne pas se laisser prendre au piège. 

À cette fin, et sans être exhaustif, le texte qui suit énumère certaines pratiques frauduleuses aptes à entrainer des représailles sévères pouvant mettre en péril la formation universitaire. L’Université de Moncton s’attend à ce que toutes les personnes inscrites à ses programmes d’études en prennent connaissance.

L’INTÉGRITÉ INTELLECTUELLE EST COMPROMISE LORSQUE L’ON :

1. … cite, ou que l’on ne cite pas adéquatement, des passages dans qui parviennent de sources externes dans ses travaux.

Un travail de recherche doit être remis au professeur d’histoire, mais le temps se fait court et la pression pour décrocher une meilleure note se fait sentir. Lors de la recherche, certains passages dans des sources imprimées et sur l’Internet ont été trouvés et ces derniers risqueraient de mieux faire valoir l’ensemble de la présentation, ce qui pourrait impressionner la personne responsable du cours à un point d’accorder une note supérieure. La décision est prise d’inclure ces passages sans citer les auteurs légitimes. Le plagiat a été commis, l’intégrité intellectuelle a été compromise.

2. … cite, ou que l’on ne cite pas adéquatement, des idées ou des textes paraphrasés d’une source externe.

Un travail de recherche est en préparation pour la professeure d’administration des affaires et certaines idées trouvées dans des passages consultés paraissent fort à propos pour étoffer davantage la présentation. Quelques mots ici et là ont été changés, ce qui fait que le texte n’a pas été reproduit « exactement » comme il était dans sa forme originale, et conséquemment, il est jugé superflu de donner crédit aux auteurs responsables de ces idées et de ces écrits. Toutefois, cette pratique est un acte de plagiat et témoigne d’une infraction aux bonnes pratiques d’intégrité intellectuelle.

3. … soumet un travail qui n’est pas le sien.

La fin du semestre approche et les travaux à remettre se font nombreux et sont loin d’être finis, notamment celui en sociologie qui s’avère difficile à terminer. La professeure a averti la classe que tout travail remis en retard pourrait entrainer la perte de certains points. Puisqu’une amie de longue date a suivi avec grand succès ce même cours l’an dernier, et qu’elle a conservé tous ces travaux, on lui demande de partager ses travaux déjà soumis et commentés par la responsable du cours. Ce travail de l’an dernier est reproduit, incluant les corrections suggérées par la professeure, et soumis à temps. L’intégrité intellectuelle a été compromise à deux niveaux, car l’amie devient, dans sa générosité et sans trop le soupçonner, complice dans un acte frauduleux. Dans un même scénario, la faute s’avère aussi sérieuse lors de l’achat d’un travail fait par une personne inconnue contactée par l'entremise de l’Internet ou par d’autres moyens, tout comme l’utilisation d’un agent d’intelligence artificielle, tel que ChatGPT, pour répondre à une question d’évaluation..

4. … resoumet un travail.

L’an dernier, une personne étudiante a suivi un cours en biologie animale avec succès et le travail semestriel qu'elle avait soumis était d'une qualité supérieure selon l'évaluation du professeur. Fière de cette réussite, cette personne a tenu à conserver ce travail étant donné la distinction reçue. Cette année, le cours de zoologie comprend, entre autres, certains éléments étudiés l’année précédente et un travail de fin d’études comme évaluation. La même personne étudiante décide de soumettre le travail de biologie animale, avec quelques modifications mineures, dans l’espoir que le professeur n’aie pas l'impression de « déjà-vu ». Il s’agit là d’un acte de malhonnêteté intellectuelle dont les conséquences peuvent mettre en péril les études universitaires de la personne concernée. 

5. … publie ses travaux en ligne.

Une personne en troisième année d’un baccalauréat ès sciences, majeure en chimie, enregistre une fiche impressionnante de succès dans les cours depuis le début de son programme. Heureuse de sa réussite universitaire, cette personne décide de publier ses travaux de recherche ainsi que ses exercices de laboratoire sur un site personnel créé dans le but d’aider ses pairs qui éprouvent de la difficulté dans les cours. Quelques semaines plus tard, cette même personne est convoquée au bureau de la doyenne de la faculté et cette dernière annonce, en présence du professeur de chimie, que trois étudiants de la deuxième année ont soumis un travail identique. Questionnés sur cette situation problématique, les étudiants ont identifié le site personnel comme la source consultée. Cette générosité a malheureusement ouvert l’accès au plagiat et à la possibilité de soumettre du travail déjà remis. L’intégrité intellectuelle a été compromise et des représailles, aussi sévères que celles mises sur le dos des trois étudiants qui ont plagié le travail, peuvent s’imposer sur l’auteure originale.

6. … modifie les réponses sur une épreuve de contrôle.

La professeure de mathématiques a remis les résultats de l’épreuve de contrôle exigée la semaine dernière. En classe, elle repasse les bonnes réponses des questions de choix multiples et, puisque certaines copies étaient rédigées au crayon à mine, une personne étudiante a remplacé quelques-unes des mauvaises réponses par les bonnes qui sont maintenant connues. Par la suite, cette même personne confronte la professeure pour lui dire qu’elle a commis des erreurs de correction. Elle le fait dans le but d’obtenir une note plus élevée et de réussir le cours. Un acte de mauvaise foi a été commis et ce comportement malhonnête peut entrainer des conséquences graves.

7. … cache secrètement de l’information.

C’est le jour de l’examen final en science politique. À la suite de résultats médiocres dans ce cours tout au long du semestre, la crainte d’échouer se fait sentir. Afin d'augmenter ses chances de réussite, une personne étudiante cache des notes de cours dans la poubelle de la salle de toilettes à côté de la salle d’examen et camouffle son cellulaire dans un sac à dos. Pendant l’examen, elle demande la permission d’aller à la salle de toilettes. Par hasard, l’assistant du professeur de ce cours de science politique entre dans la salle de toilettes, surprend la personne étudiante qui consulte son téléphone intelligent et découvre les notes cachées dans la poubelle. L’assistant rapporte sa découverte au professeur et la personne frauduleuse est expulsée de la salle d’examen. Ce manque à l’intégrité intellectuelle a entrainé l'échec du cours.