Tendances nouvelles en éducation : un projet d’écriture collective comme expérience pédagogique

Tendances nouvelles en éducation : un projet d’écriture collective comme expérience pédagogique

Tendances nouvelles en éducation : un projet d’écriture collective comme expérience pédagogique

Texte écrit par les personnes étudiantes du cours EDUC6221 de la session hiver 2023 donné par professeur Viktor Freiman (assistante Mireille Bertin-Post).

  • Mélanie Davis 
  • Ashley Dupuis 
  • Céline Gionet  
  • Christine Morin   
  • Renée Perron  
  • Venessa Poirier-LeBlanc  
  • Mélissa Proulx 
  • Julie Roy  
  • Nicole Savoie 
  • Amy Sirois-Law  
  • Martine Thériault 

 

Introduction

L'élève d'autrefois serait dépaysé s'il mettait les pieds dans les écoles du 21e siècle. Comme l’évolution rapide des technologies a amené la société à changer, n’est-il pas temps de faire tomber les paradigmes contraignants dans nos écoles? Est-ce que nous préparons bien nos élèves pour le monde d’aujourd’hui et de demain? À l’ère actuelle, à quoi devraient ressembler nos écoles? En 2001, la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Moncton a fait naître la pédagogie actualisante qui vise la pleine réalisation du potentiel humain (Landry et al., 2002). C’est donc dans le cadre d'un projet collaboratif d’écriture, ayant pour thème l'évolution de l'éducation, que des étudiantes de 2e cycle inscrites au cours EDUC6221 Tendances nouvelles de professeur Viktor Freiman ont sélectionné et analysé des approches pédagogiques innovatrices. Pour ce faire, les étudiantes se sont inspirées d’enjeux actuels en éducation en mettant l’accent sur des façons d’accompagner les élèves et leur permettre de cheminer autrement. L’article suivant vous fera découvrir des tendances émergentes en éducation. 

 

Fondements théoriques et notre approche

Comme la société évolue à une vitesse fulgurante, elle exige des ajustements nécessaires en éducation qui donnent lieu à des changements de paradigmes. Les enjeux qui naissent de l’évolution de la société ont une incidence sur la réalité de la salle de classe. L’enseignement traditionnel, théorique et magistral, dit passif, ne répond plus aux besoins des élèves. Le rôle de la personne enseignante n’est plus le même. Il se transforme, passant d’un mode de « maître » à un rôle de « guide », de facilitateur et de conseiller. Ainsi, il faut à présent se tourner vers une pédagogie active afin d’arriver à garder les élèves engagés dans leurs apprentissages. Pour ajouter, les personnes enseignantes doivent faire des pieds et des mains afin de rivaliser avec la nouveauté, les avancées technologiques et les nombreuses stimulations qui les entourent tous les jours. Pourtant, déjà en 1997, on parlait de revoir la structure de l’école. Dès cette époque, il était évident pour des chercheurs de l’Université de Moncton, notamment Ferrer et Vienneau (1999), que l’école axée sur les connaissances à mémoriser ou les connaissances théoriques ne préparait plus les jeunes citoyennes et citoyens et futures travailleuses et futurs travailleurs au marché du travail du 21e siècle. Le nouveau mandat du système scolaire est désormais davantage axé vers le développement de personnes créatives, autonomes et capables de coopérer dans une société en constante évolution (Gamble, 2002). L’enseignante ou l’enseignant moderne devrait, en principe, recevoir une formation ajournée. Il importe que ces guides qui accompagneront les apprenantes et les apprenants des futures générations s’actualisent afin d’être à l'affût des tendances nouvelles, inspirées des changements sociaux qui s'opèrent. 

Pour la rédaction de cet article, nous nous sommes divisées en sept équipes et nous avons choisi une tendance nouvelle à explorer. Nous avons effectué un travail collaboratif dont l’objectif était de produire un texte commun avec l’ensemble des sept approches. Chacun des groupes devait effectuer une recherche, soit documentaire ou sur le terrain. Par la suite, chaque groupe devait analyser les résultats de leur recherche afin de pouvoir les présenter à leurs collègues dans le cadre du cours. Nous avons d’abord partagé une synthèse de notre tendance de façon informelle pour ensuite ajouter un résumé dans cet article. Le but de ce travail était de faire un bilan des tendances nouvelles qui gagnent en popularité dans le système de l’éducation. Le travail collaboratif nous a permis de développer des habiletés telles qu’une augmentation de la productivité, une meilleure implication, une promotion de la pensée critique, une atmosphère positive pour pratiquer la coopération et le développement d’une communauté d’apprentissage (Johnson, 1989 et Pantiz, 1999).  

 

Tendances nouvelles en éducation  

Dans cette section, nous partagerons les résultats de recherche sur les sept tendances nouvelles explorées par les équipes de travail. 

 

Building Thinking Classroom in Mathematics de Peter Liljedhal 

par Venessa Poirier-LeBlanc et Céline Gionet 

Une compétence essentielle du 21e siècle est la pensée critique. Comment peut-on donc encourager davantage la pensée critique en mathématiques en mettant en place une atmosphère de classe qui incite les apprenantes et les apprenants à réfléchir par eux-mêmes? L’auteur canadien Peter Liljedhal propose une approche pédagogique qui encourage la communication, la collaboration et la pensée critique en mathématiques afin d’améliorer l’engagement et la réussite des élèves (2021). Dans cette approche, les élèves sont actifs dans leur apprentissage en travaillant dans des groupes aléatoires, en partageant leurs idées et en tentant de résoudre des problèmes complexes. C’est donc dans un environnement de classe positif et sûr que les élèves se sentent à l’aise de prendre des risques et de partager leurs idées. Le livre Building Thinking Classroom in Mathematics offre aux personnes enseignantes une approche pratique et efficace pour améliorer l’engagement et la réussite des élèves en mathématiques en créant des environnements de classes axés sur la réflexion et la résolution de problèmes. L’auteur propose un plan de mise en œuvre en 14 étapes, dont la formation de groupes d’élèves visiblement aléatoires où l’usage de surfaces verticales (c’est-à-dire des équipes d’apprenantes et d’apprenants travaillent debout un utilisant des surfaces effaçables, comme le tableau blanc) encouragent la discussion et la collaboration avec une approche par essai-erreur.  

Toutefois, il est important de noter que cette approche peut engendrer quelques défis, dont la gestion des comportements, l’évaluation des acquis et l’apport de chaque apprenante et apprenant. Malgré cela, cette approche demeure un exemple d’une pratique potentiellement gagnante pour encourager le développement de la pensée critique en salle de classe puisqu’elle permet aux élèves de participer activement aux résolutions de problèmes, de travailler collaborativement et de développer leur compétence communicative.

 

L’enseignement du français interdisciplinaire en 9e année  

par Christine Morin et Mélissa Proulx 

Issu des recommandations apportées par le comité provincial Ré-imaginons le secondaire en 2019, le Français 9e année interdisciplinaire n’est pas un nouveau cours en soi, mais plutôt une approche novatrice orientée vers le développement de compétences en littératie. En effet, elle met en application l’enseignement explicite de stratégies de lecture, d’écriture et de communication orale. Elle encourage l’interdisciplinarité, ce qui signifie que l’élève sera en mesure de réinvestir ses compétences dans les autres matières et dans sa vie de tous les jours. Effectivement, l’un des objectifs poursuivis est de faire en sorte que chaque élève soit outillé pour réaliser son projet de vie et de carrière en étant capable de traiter de l’information, de la comprendre puis de la communiquer à l’oral et à l’écrit.  

En plus des objectifs du cours, les personnes enseignantes exploitent également des projets signifiants et authentiques afin que les élèves soient motivés et engagés dans leurs apprentissages. Aussi, cette nouvelle façon d’apprendre place l’élève au centre de ses apprentissages en encourageant l’autorégulation et la métacognition. Les élèves apprennent et comprennent comment ils apprennent. Pour ce faire, il faut susciter le questionnement, l’autoévaluation et l’autonomie. Les personnes apprenantes sont ainsi invitées à se donner des objectifs d’amélioration.  

Depuis septembre 2022, toutes les personnes enseignantes de français de 9e année des cinq écoles secondaires du District scolaire francophone du Nord-Ouest tentent de mettre en place cette nouvelle tendance dans leur salle de classe.

 

La classe d’accueil

par Mélanie Davis 

Le Nouveau-Brunswick anticipe accueillir 7 500 nouveaux arrivants par année au cours des prochaines années (Finn et McLaughlin, 2021). Reconnaissant les nombreux avantages reliés à l’apprentissage du français au Canada, les familles immigrantes sont souvent attirées par les écoles de langue française (Davis, Ballinger et Sarker, 2019). Les élèves issus de ces familles obligent un ajustement de nos approches pédagogiques. Certains de ces élèves, malgré leur motivation à apprendre, sont confrontés à des défis qu’on peut attribuer, entre autres, à l’incompréhension de la langue d’enseignement. L’émergence de classes d’accueil permet aux élèves d’apprendre le français tout en étant exposés à des matières scolaires (Kanouté et al., 2008).  

Ces classes qui regroupent des élèves allophones répondent aux besoins langagiers des élèves tout en assurant un accueil chaleureux et compréhensif de leur parcours scolaire. Selon une enseignante de Moncton qui accompagne les élèves nouveaux arrivants depuis 2016, les avantages de la classe d’accueil sont nombreux. Les élèves issus de l’immigration ont des besoins particuliers et pressants en termes de francisation et de scolarisation. L’acte d’apprendre une nouvelle langue est déstabilisant. Si on ajoute à cela un vécu personnel façonné par un projet de migration, l’intégration à l’école devient une situation très difficile. La classe d’accueil devient un espace sécurisant pour ces élèves (Michaud, 2002). Sans cette classe, les élèves allophones seraient intégrés dans la classe ordinaire et deviennent susceptibles à l’échec puisqu’à la base, un élève doit d’abord apprendre une langue avant de pouvoir apprendre par le biais de celle-ci. En conclusion, bien que la classe d’accueil comporte des avantages, elle apporte aussi des défis telle l’arrivée de nouveaux élèves à tout moment dans l’année scolaire, ce qui demande une planification adaptable de la part de la personne enseignante.  

 

L’approche orientante  

par Ashley Dupuis

L’approche orientante, implantée dans les écoles du Nouveau-Brunswick depuis 15 ans et directement liée à l’objectif 1 du Plan d’éducation de 10 ans (MEDPE, 2016), vise l’accompagnement de l’élève dans le développement de son identité et de son cheminement personnel (LeBreton, 2010). Cette approche, qui fait le pont entre l’orientation et la pédagogie, permet à l’élève de mieux se connaître ainsi que de mieux connaître le monde du travail en développant des compétences disciplinaires et transversales (Brochu et Gagnon, 2010). Elle peut s’actualiser par des activités parascolaires ou des activités vécues en salle de classe (apprentissages expérientiels). L’approche s’adapte au stade de développement de carrière de l’élève et elle s’actualise du préscolaire à la fin des études secondaires ou postsecondaires. 

Pour une application optimale, il est important de solliciter la collaboration des enseignants et des conseillers en orientation, ainsi que les parents, la direction et la communauté. L’élève doit prendre le temps de réfléchir avant, pendant et après l’expérience afin de consolider ses apprentissages et ses réalisations. On remarque des avantages liés à l’engagement des élèves, à la connaissance de soi, à la connaissance liée au marché du travail et à la préparation au projet vie-carrière. Toutefois, on note certains défis par rapport à l’implication d’une formation adéquate et l’exigence de temps de collaboration (surtout entre enseignante ou enseignant et conseillère ou conseiller en orientation). En somme, cette approche vise le développement des compétences chez les personnes apprenantes pour cheminer dans leur projet de vie et de carrière. 

 

Projet S’entr’Apprendre  

par Nicole Savoie et Martine Thériault 

L’éducation traditionnelle ne répond plus aux besoins de la société d’aujourd’hui. Selon les employeurs, les jeunes arrivent sur le marché du travail et ne sont pas capables de répondre à leurs attentes et d’accomplir les tâches demandées. Le projet S’entr’Apprendre s’appuie sur une approche pédagogique innovante axée sur le développement des compétences afin de préparer la jeunesse de demain. Cette nouvelle vision veut renforcer les liens entre la communauté et l’école pour que les jeunes puissent vivre des apprentissages expérientiels (DSFS, 2021). 

Ce projet du District scolaire francophone Sud, lancé en 2021, se réalise en collaboration avec le ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance et l’Association des enseignants francophones du Nouveau-Brunswick en s’appuyant sur les visées du Plan d’éducation de 10 ans, le Livre vert et le Profil de sortie d’un élève (MÉDPE, 2016).  Les élèves sont amenés à devenir plus actifs et engagés dans leurs apprentissages et la personne enseignante n’est plus celle qui détient tous les savoirs; elle devient plutôt une ressource étant une guide et facilitatrice. 

Dans un environnement d’apprentissage malléable complètement transformé, les jeunes ne réalisent pas qu’ils sont constamment en apprentissage, ils s’amusent et font de belles découvertes. Les élèves doivent réfléchir, analyser, comparer, créer et évaluer. Cependant, comme toute nouvelle approche, la réalisation de ces idées apporte des avantages et des défis. Comme avantage, le mieux-être, l’inclusion scolaire et la résilience sont des composantes importantes. Toutefois, la perception des parents et des jeunes semble être un des enjeux majeurs résultant de leurs croyances. Le dicton « Ça prend un village pour élever un enfant » prend tout son sens, puisqu'avec S'entr'Apprendre, la communauté, les parents et les entreprises locales deviennent des piliers et partenaires indispensables.  

 

Les TIC en salle de classe 

par Amy Sirois-Law et Renée Perron

Depuis plusieurs années, l’utilisation des outils de technologie de l’information et de la communication (TIC) en salle de classe devient de plus en plus importante, car ils permettent aux élèves de découvrir de nouvelles façons de se développer à leur plein potentiel. Elles leur permettent d’acquérir des compétences du 21e siècle en plus de leur donner une plus grande ouverture sur le monde. Cependant, cette tendance nouvelle apporte beaucoup de questionnement de la part des personnes enseignantes. Plusieurs d’entre elles ressentent une pression à les utiliser même s’ils ne se sentent pas toujours compétents dans l’usage du numérique.  

Selon un sondage fait auprès des enseignantes de l’École des Pionniers, certaines d’entre elles sont conscientes des nombreux avantages que peut apporter l’utilisation de ces outils en salle de classe, comme augmenter la motivation des élèves, améliorer la participation de ces derniers, améliorer les résultats des élèves en difficulté et offrir des occasions de collaborer. Même avec tous ces avantages, la montagne de défis semble être trop difficile à surmonter.  Parmi les complications rencontrées, on cite le manque de formation pour le personnel enseignant, l’augmentation du temps d’écran, l’investissement de beaucoup de temps afin de s’approprier ces ressources, une gestion supplémentaire en salle de classe lorsqu’elle est utilisée et un coût additionnel. Ces défis ne sont pas surprenants puisqu’ils sont aussi ressortis dans la recherche de Karsenti et Collin (2013). En conclusion, les TIC sont des outils indispensables pour la salle de classe, mais il faut offrir plus de support aux enseignants et aux écoles, sinon le personnel risque de rester réticent à les utiliser.  

 

Les jeux en ligne ou jeux sérieux pour le développement des compétences 

par Julie Roy

 Les milléniaux et leurs successeurs sont des apprenantes et des apprenants qui sont constamment bombardés par de nouvelles informations, mais qui ont aussi tous les savoirs à porter de mains grâce aux avancements technologiques fleurissants. Ainsi, pour intéresser une personne de ces générations, constamment stimulée par des médias sociaux et des applications sophistiquées, il faudra faire des pieds et des mains, ou tout simplement s’emparer de son espace virtuel.  

Pour compétitionner avec ce constant, la personne enseignante d’aujourd’hui a deux options : devenir un observateur qui pourra conseiller l’apprenante ou l’apprenant dans son développement personnel et dans sa démarche professionnelle ou s’infiltrer dans sa réalité virtuelle en prenant part à l’utilisation des appareils électroniques dont se sert l’enfant en apprentissage dans sa vie de tous les jours. Bref, il est devenu presque impensable à cette ère moderne de garder un apprenant à la tâche sans recourir à la technologie efficace.  

  Selon Jean-Sébastien Dubé, professeur à l'Université de Sherbrooke, cinq tendances semblent rester d’actualité en éducation : l’enseignement et l’apprentissage, l’apprentissage des compétences relationnelles transférables ou soft skills, la tendance étudiante de la baisse de la capacité d’attention, le soutien à l’apprentissage plutôt qu’enseignement et la tendance à la formation tout au long de la vie (Dubé, 2021). Pour s’ajuster à la nouvelle génération, des entreprises comme International Développement Système (ID6tm) se sont penchées sur le développement de plateformes et de jeux sérieux (avec ou sans Avatar) afin d’accompagner des personnes apprenantes dans le développement de leurs compétences dans l’ensemble, et ce, sous forme de jeux. Par exemple, le jeu Skillpass permet aux personnes apprenantes de réfléchir à des situations complexes afin de leur apprendre à bien agir lors de situations semblables. Ainsi, la personne apprenante ne développera pas seulement des compétences numériques, mais arrivera à développer des compétences communicatives, sociales et cognitives simultanément à l’intérieur d’un même niveau. 

Comme le mentionnent Pasquier et al. (2015) dans leur rapport sur l’utilisation des jeux sérieux et des plateformes dans les formations pour le personnel médical en devenir,  

« Les jeux sérieux combinent tous les avantages liés au processus de ludification qui peuvent rendre "addicts" les utilisateurs, avec ceux liés à une efficacité pédagogique et les caractères modulables, évolutifs, soutenables, et économiquement viables, en complément de la simulation sur plateforme. »  

Il ne tient maintenant qu’à vous de réfléchir sur la place que devraient occuper en salle de classe les applications et jeux permettant aux apprenantes et apprenants d’actualiser leur potentiel à partir des TIC. 

 

Discussion 

Comme vous pouvez le constater, plusieurs points récurrents découlent des nouvelles tendances en éducation pour lesquelles nous vous avons donné un avant-goût. Chacune d’elles se veut une approche qui met l’élève au cœur de ses apprentissages en favorisant l’actualisation de son plein potentiel comme mentionné dans l’ouvrage traitant de la pédagogie actualisante (Landry et al., 2002). Les technologies et les changements qui influencent la société actuelle font en sorte que nos écoles doivent s’adapter pour refléter ces transformations. Le rôle de la personne enseignante évolue et elle devient une guide ou une facilitatrice afin de rendre l’élève plus actif dans ses apprentissages. La contribution de ces tendances vise le développement de la créativité, l’engagement et la motivation des élèves, la pensée critique, le respect de l’unicité de chaque apprenante et apprenant et plus encore. Tout ceci sans compter que l’on souhaite développer des partenariats avec la communauté pour que les élèves puissent participer à des activités d’apprentissage authentiques et engageantes (DSFS, 2021). Celles-ci leur permettront également de développer les compétences dont ils auront besoin dans leur projet de vie et de carrière (MÉDPE, 2016). Les limites observées sont surtout en lien avec le manque de ressources, de temps, de formation et de l’accompagnement du personnel enseignant. Enfin, malgré ces difficultés non pas insurmontables, il faut rester à l'affût des nouveautés pédagogiques, car les tendances nouvelles tentent d’améliorer notre système d’éducation. Bref, il est primordial que la personne enseignante soit un modèle d’apprenant à vie. 

 

Conclusion

En somme, le système d’éducation actuel ne répond pas à tous les besoins de nos élèves (Éducation C.E.F., s.d.). Le temps de l’approche traditionnelle individualiste s’essouffle et nous nous dirigeons vers une conception de l’éducation selon laquelle les relations et les liens sont la clé de l’apprentissage. Les savoirs sont importants, mais ne suffisent plus. Il faut aussi que la personne apprenante acquière des aptitudes et adopte des attitudes et des valeurs qui l'aideront à devenir une personne compétente dans le but de répondre aux besoins de la société actuelle (MÉDPE, 2016).  

Grâce à l’engagement des étudiantes de ce cours universitaire, la synthèse (même si difficile à construire avec des mots riches et précis) démontre que les tendances actuelles en éducation telles que présentées dans ce travail sont de bonnes approches à privilégier en salle de classe afin d’assurer le développement des apprenantes et des apprenants du 21e siècle. Pour préciser, la rédaction de cet article de recherche rempli d’ouverture, d’inclusion et de riches échanges entre étudiantes a permis au groupe de constater qu’on tente désormais de mettre les apprenantes et les apprenants dans des environnements éducatifs favorisant leur participation active et le développement de leur plein potentiel, comme le propose la pédagogie actualisante développée par la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Moncton. Cependant les personnes enseignantes doivent être outillées pour faire face aux nouvelles tendances pédagogiques afin de rendre les élèves acteurs de leurs apprentissages en ce qui concerne le virement numérique, les changements sociaux et la personnalisation de l’apprentissage... Vingt ans plus tard, est-ce que cette approche est encore d’actualité et adaptée aux défis actuels que rencontre le système d’éducation?  

 

Références

Brochu, D. et Gagnon, B. (2010). L’approche orientante au primaire et au secondaire : un pont entre la pédagogie et l’orientation. Montréal : Chenelière. 

Davis, S., Ballinger, S. et Sarker, M. (2019). The Suitability of French Immersion for Allophone Students in Saskatchewan: Exploring Diverse Perspectives on Language Learning and Inclusion. Canadian Journal of Applied Linguistics, 22 (2), 27-63 

District Scolaire Francophone Sud. (2021). S’entr’Apprendre : L’innovation au centre de l’éducation. https://www.sentrapprendre-intrappreneur.com/ 

Dubé, J.-S. (2021). 5 tendances en éducation toujours d’actualité en 2021. L’éveilleur. 5 tendances en éducation toujours d’actualité en 2021 – L'éveilleur (usherbrooke.ca

Éducation, C. E. F. (s.d.). Ce qui motive le changement. Éducation, Culture Et Formation. https://www.ece.gov.nt.ca/fr/services/renouveau-en-education-aux-tno/ce-qui-motive-le-changement#:~:text=Pourquoi%20le%20Renouveau%20en%20%C3%A9ducation,fa%C3%A7on%20dont%20les%20gens%20apprennent

Finn, Y. et McLaughlin J. (2021). Rapport de la Révision 2021 de la Loi sur les langues officielles du Nouveau-Brunswick : Organisation, communication et engagement. Province du Nouveau-Brunswick. https://savoir-sante.ca/fr/themes/reseautage-et-mobilisation-des-connaissances/download/505/731/21?method=view 

Gamble, J. (2002). Pour une pédagogie de la coopération. Éducation et francophonie, 30(2), 188-219. 

Kanouté, F., Vatz Laaroussi, M., Rachédi, L., & Tchimou Doffouchi, M. (2008). Familles et réussite scolaire d’élèves immigrants du secondaire. Revue des sciences de l’éducation, 34, 265-289. 

Karsenti, T., et Collin, S. M. (2013). Avantages et défis inhérents à l’usage des ordinateurs portables au primaire et au secondaire. Éducation Et Francophonie, 41(1), 94–122. https://doi.org/10.7202/1015061ar 

Michaud, C. (2002). Pour une pédagogie de l’accueil et de l’appartenance – Interprétation des savoirs et des pratiques. Éducation et francophonie. 

Laal, M., et Ghodsi, S. M. (2012, January 1). Benefits of collaborative learning. Procedia - Social and Behavioral Sciences; Elsevier BV. https://doi.org/10.1016/j.sbspro.2011.12.091 

Landry, R., Ferrer, C. et Vienneau, R. (2002). La pédagogie actualisante : un projet éducatif. Éducation et francophonie. Volume 30, numéro 2. https://www.erudit.org/fr/revues/ef/2002-v30-n2-ef06208/ 

LeBreton, Diane (2010). L’approche orientante dès le primaire : principaux résultats d’un projet pilote. Info-CRDE, 14, p.14-16. Moncton : Centre de recherche et de développement en éducation, Université de Moncton.

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Ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance du Nouveau-Brunswick. (2016). Profil de sortie d’un élève du système scolaire acadien et francophone du Nouveau-Brunswick. https://www2.gnb.ca/content/dam/gnb/Departments/ed/pdf/K12/Francophone/Profil%20de%20sortie%20dun%20eleve.pdf 

Pasquier, P., Gaudry, S., Tesniere, A., et Mignon, A. (2015). Jeux sérieux et avatars. Bulletin De L’Academie Nationale De Medecine. https://doi.org/10.1016/s0001-4079(19)30849-0 

Province du Nouveau-Brunswick. (2016). Plan d’éducation de 10 ans : Donnons à nos enfants une longueur d’avance. https://www2.gnb.ca/content/dam/gnb/Departments/ed/pdf/K12/DonnonsANosEnfantsUneLongueurDavance.pdf 

Vienneau, R., et Ferrer, C. (1999). En route vers une pédagogie actualisante: un projet intégré de formation initiale à l’enseignement. Éducation et francophonie, 27(1), 142-168.