Descriptif des ateliers
Dr Helene Lefevre-Cholay
Le pédiatre et son patient
Le pédiatre est le médecin "généraliste’’ de l’enfant, il s’occupe de sa santé et de son développement physique, psychologique et mental de la naissance à la fin de la puberté.
Un enfant pour un pédiatre n’est pas un assemblage d’organes ou une liste d’éventuels problèmes à résoudre mais un être humain, un ensemble harmonieux, doté d’un corps, de sensibilité, d’émotions, de désirs et de besoins spécifiques à chaque période de son développement.
Le pédiatre garde toujours à l’esprit que l’enfant est un être complexe en développement, en construction plus ou moins rapide avec des changements fondamentaux au moment de l’adolescence.
Il sait aussi que l’enfant est dans une relation émotionnelle d’amour et dépendance vis-à-vis de ses parents ou des personnes qui en sont responsables ce qui fait que la consultation pédiatre enfant n’est jamais une consultation ‘un –un ’ mais une consultation triangulaire ou les parents sont toujours présents même s’ils sont physiquement absents.Les enfants du monde vivent dans des situations et des contextes culturels extrêmement différents.
La présentation tentera d’identifier quelles sont les constantes du rôle d’un pédiatre dans des contexte aussi différents que la chine où la politique de l’enfant unique fabrique des enfants rois qui sont adulés souvent par six adultes qui lui imposent des apprentissages et des contraintes épouvantables, que certains pays post- soviétique où tout enfant qui nait est considéré potentiellement malade ; que dans les pays en guerres ou complètement désorganisés suite à un conflit ou une catastrophe naturelle ou dans des pays comme l’Ethiopie où tant d’enfants des villes se retrouvent à mendier ou encore dans certaines provinces de l’Inde où la vie des filles est si fragile.
Manon Pelletier/Jean-Roch Savoie
La santé mentale des jeunes LGBTQ en milieu scolaire
Le mieux-être et la santé mentale des jeunes en milieu scolaire continuent sans cesse d’être étudiés au Canada. Les jeunes lesbiennes, gais, bisexuel(le)s, transgenres et en questionnement (LGBTQ) vivent des situations difficiles en ce qui concerne leur santé mentale, notamment en raison d’un milieu scolaire pouvant souvent être très hostile. En effet, les jeunes LGBTQ vivent de la violence verbale homophobe et transphobe de manière supérieure à leurs collègues qui ne font pas partie de cette communauté. Les diverses formes d’oppressions comme la transphobie, l’hétérosexisme et l’homophobie ont de graves répercussions sur la santé mentale des jeunes LGBTQ, des jeunes perçus LGBTQ ou des jeunes ayant un ou des parents LGBTQ. Ainsi, au cours de la dernière année, le ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance du N.-B. a mis en place un processus de révision de ses politiques scolaires, lequel a mené à la modification de la politique 703 sur le milieu propice à l’apprentissage et à la création d’une nouvelle politique 322 portant sur l’inclusion scolaire. Ces dernières deviennent des pierres angulaires en matière de respect de diversité sexuelle et de genre.
Cet atelier présentera ces deux politiques dans une perspective d’éducation plus inclusive. Pour ce faire, les réalités scolaires en lien avec la transphobie, l’homophobie et l’hétérosexisme seront abordés tout comme les répercussions de ces formes d’oppressions. Enfin, au moyen de résultats récents de recherche, on tentera de démontrer qu’une approche éducative inclusive offre un milieu propice à l’apprentissage, en plus d’avoir des effets positifs sur la santé mentale de l’ensemble des élèves par le biais de sentiments de sécurité, d’acceptation, de valorisation et de respect de soi.
Valéry Moise
Le médecin face aux enfants vulnérables et à la mise en application de leurs droits: perspective haïtienne
En dépit du fait qu’elle puisse être envisagée sous différents angles (mental, physique ou autres) la santé demeure une et indivisible. Parler de santé revient inéluctablement à considérer un état de bien-être physique, mental et environnemental. Cependant, force est de constater que cette indivisibilité demeure un élément théorique dans plusieurs régions géographiques. Ainsi, suivant qu’on vit dans un pays du Nord ou du Sud, la santé peut-elle être perçue comme ‘’ le silence des organes’’, ‘’l’absence de maladie déclarée’’ ou le simple fait de ‘’ne pas avoir mal’’. Que dire de la santé mentale dans un contexte d’accessibilité extrêmement réduite même par rapport à la santé primaire ? Comment améliorer le sort des enfants ayant des troubles d’apprentissage non diagnostiqués fréquentant les écoles ordinaires ? Comment stimuler les demandes de soins médicaux dans un pays très incliné vers les justifications magiques des maladies mentales ? Et la liste pourrait s’allonger davantage…Je me proposerais de traiter, à la lumière de mes expériences de travail en milieux divers, des points relevant de la sensibilisation à la santé mentale en Haïti, la prévention et la détection précoce des maladies mentales dans les réalités socio-économiques difficiles, la prise en charge psychologique des enfants hospitalisés à l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti HUEH et la réhabilitation sociale des enfants et des jeunes avec antécédents de troubles mentaux.
Patricia Myriam Isimat-Mirin
Résumé sur la prise en charge des Enfants singuliers en Afrique : entre observations anthropologiques et perspectives socioculturelles
Les enfants handicapés et autistes d’Afrique font face à deux types de difficultés ; d’une part, les cosmogonies africaines préfigurent leur sort et les pratiques traditionnelles les chosifient, en décidant soit de les éliminer purement et simplement soit de les adorer ; d’autre part, l’Afrique moderne, en voie d’occidentalisation et courant vers les technologies informatiques, s’appuie sur d’autres valeurs, les valeurs de l’argent, du développement économique, des richesses et de la communication en négligeant quelque peu l’épanouissement social et culturel de ses enfants. Le bilan de cette transmutation est mitigé.
Comment l’intérêt supérieur de l’enfant handicapé peut-il être protégé et sauvegardé, dans ce monde en transition ? Comment trouver l’équilibre entre les bonnes pratiques du passé et celles offertes par le présent ? Comment préparer un meilleur avenir à ces enfants ? La réflexion engagée avec cette présentation permettra de tirer les leçons du passé et de dégager quelques pistes pour un engagement pour le futur des enfants handicapés et autistes.
Laura Delano
Le droit d’être humain : Les répercussions sur la vie personnelle et sur les politiques de la médicalisation de l’enfance
Selon l’Association canadienne pour la santé mentale, entre 10 % et 20 % des enfants seraient atteints de maladie mentale; statistiques qui ressemblent à celles que l’on retrouve aux États-Unis. Mais bien que ces statistiques soulèvent des questions telles que : Que faisons-nous pour venir en aide à nos enfants dans le besoin? Comment rendre les soins plus accessibles?, il reste une question essentielle qui n’est pas souvent abordée : Quel rôle joue le diagnostic psychiatrique dans le bien être des enfants?
Le but de l’atelier sera de découvrir les répercussions que peut avoir la médicalisation par le biais du diagnostic psychiatrique sur le développement émotionnel, mental, social, sexuel et identitaire d’un enfant. Il sera offert selon le point de vue d’une personne qui a vécu avec un diagnostic psychiatrique durant l’enfance et l’âge adulte, et, au moyen de réflexions personnelles et de théorie de la médicalisation, deux questions seront abordées au cours de l’atelier :
1- Est-ce qu’un diagnostic psychiatrique est conforme à la Convention relative aux droits de l’enfant, ou ne fait-il que détourner notre attention de l’oppression systémique et sociale pour la reporter vers l’état d’esprit de l’enfant?
2- Est-ce que le diagnostic psychiatrique et la décontextualisation de la souffrance sociale qui en découle violent le droit des enfants à la protection?
Rina Arseneault et Martine Paquet
Prévenir et à éliminer la cyberviolence au Nouveau-Brunswick
Cette présentation portera sur un projet qui vise à prévenir et à éliminer la cyberviolence contre les jeunes femmes. Ce projet est un partenariat entre l’Association des travailleurs sociaux du Nouveau-Brunswick, le Centre Muriel McQueen Fergusson pour la recherche sur la violence familiale, et le Bureau du défenseur des enfants et de la jeunesse.
En concert avec les fournisseurs de services et les jeunes ce projet vise à mener des stratégies visant à prévenir et à éliminer la cyberviolence. Cette présentation comprendra un aperçu des données recueillies à travers d’un sondage en ligne provinciale sur la cyberviolence, ses effets, les priorités, ainsi que les points de vue et des stratégies possibles telles qu'identifiés par les jeunes et les fournisseurs de services pour mettre fin à cette forme de violence.
Cette présentation décrira les diverses méthodes utilisées pour engager les jeunes a participé dans le projet incluant le travail effectué par le Comité consultatif provincial de jeunes femmes.
Maria Liegghio
Remettre en question la notion « d’enfant normal » : Un projet Photovoice qui aborde la stigmatisation selon le point de vue de jeunes psychiatrisés
Cet atelier se veut une critique des différentes façons dont les jeunes qui vivent une expérience avec les services de santé mentale font l’objet d’une stigmatisation liée à la maladie mentale. Les résultats d’un projet Photovoice seront présentés. Au cours de ce projet, il a été demandé à un groupe de sept jeunes de 14 à 17 ans qui ont été diagnostiqués avec un « trouble de santé mentale grave » de répondre à la question : qu’est-ce qui est considéré comme une « santé mentale normale » pour un enfant ou un jeune? Grâce aux photographies et aux explications que les jeunes associent à ces dernières, il nous est apparu que la « normalité » est en fait une question de point de vue, un idéal ambigu et changeant auquel les jeunes sont comparés, et en fonction duquel on applique un constat de « trouble mental anormal » à des moments de détresse qu’ils vivent. Les concepts de « normal et anormal » se révèlent finalement être à l’origine du mécanisme de leur psychiatrisation, ainsi que des préjugés et de la discrimination qu’ils vivent. En remettant en question l’interprétation « anormale » de leur détresse, les jeunes parviennent à contrecarrer la notion de normativité qui génère et constitue leur « folie ». Les répercussions sur la pratique dans les domaines de santé mentale et de protection des enfants sont aussi étudiées.
Vicki Coppock
À propos de la « radicalisation » : des discours dérangeants de la majorité au sujet de « risque idéologique » et de « vulnérabilité psychologique » chez les enfants et les jeunes musulmans du Royaume-Uni.
Cet atelier découle d’un projet en cours axé sur l’analyse critique de l’impact des lois, des politiques et des pratiques de la lutte contre le terrorisme sur la vie d'enfants et de jeunes musulmans du Royaume-Uni (Coppock, 2014, Coppock et McGovern, 2014). En s’appuyant sur des phénomènes actuels et des cas délicats, le projet critique et conteste les postulats et les arguments qui sont présents au sein du discours de la majorité au sujet des racines de la « radicalisation » et de la nature de la « vulnérabilité psychologique » et qui confèrent de la légitimité aux pratiques préventives de surveillance et d’interventions qui ont des effets sur la vie des enfants et des jeunes musulmans britanniques, et qui sont adoptées « dans leur intérêt ». Les conséquences sur les droits de l’homme des jeunes musulmans britanniques seront au cœur de la réflexion, tout comme les répercussions que peuvent vivre les praticiens en éducation, en santé et en soins sociaux qui sont censés mettre en œuvre ces mesures de lutte contre le terrorisme au nom de l’État.
Hélène Moïse
Venez découvrir l’initiative des écoles respectueuses des droits de l’UNICEF
Écoles Respectueuses des Droits (ÉRD) est une initiative d’UNICEF Canada qui s’inspire directement des Écoles amies des enfants implantées par l’UNICEF dans le monde entier et qui visent à améliorer la qualité de l’éducation par une approche fondée sur les droits de l’enfant. L’initiative favorise une culture scolaire inclusive, participative et respectueuse pour les enfants et les adultes. Le modèle Écoles Respectueuses des Droits (ÉRD) s’adresse présentement aux écoles primaires du Canada. Concrètement, cette approche contribue notamment à favoriser l’apprentissage, à réduire l’intimidation et l’absentéisme, à favoriser la compassion, à améliorer l’ambiance dans la classe et dans l’école et à sensibiliser les jeunes et les adultes aux enjeux mondiaux.
Annette Harland et Bob Eckstein
La prestation des services intégrés destinés aux enfants et aux jeunes au Nouveau Brunswick
Le gouvernement du Nouveau-Brunswick a adopté un cadre de prestation intégrée de services (PSI) destinés aux enfants et aux jeunes afin d’améliorer les services et les programmes offerts aux enfants et aux jeunes réputés à risque ou ayant des besoins sociaux, émotionnels, physiques ou de santé mentale complexes. L’élaboration de ce cadre de travail a commencé par le constat du besoin provincial d’améliorer les services destinés aux jeunes ayant des problèmes émotionnels, comportementaux ou de santé mentale. La vision à la base de la PSI est de veiller à la croissance et au développement positifs des enfants et des jeunes à risque ainsi que de ceux qui ont des besoins complexes grâce à l’impact collectif des partenaires du programme qui travaillent ensemble d’une manière intégrée au moyen d’une méthode centrée sur l’enfant ou le jeune dans le but d’élaborer et de mettre en œuvre des interventions appropriées en fonction des forces, des besoins et des risques des enfants et les jeunes ciblés. Des équipes interprofessionnelles travaillant en collaboration et effectuent des interventions afin de produire un effet positif sur les processus de prestation des services et les résultats pour les jeunes. Une plus grande collaboration entre les professions vise à réduire la dispersion des efforts, à utiliser plus efficacement les ressources limitées et à répondre plus efficacement aux besoins complexes des enfants et des jeunes. Ces services sont conçus pour atteindre les gens dans leur propre milieu, soit à la maison, à l’école ou au sein de la collectivité, et cherchent à renforcer le réseau de soutien informel qui existe déjà de manière naturelle dans ces milieux.
Les services de réadaptation communautaires en général ont été la cible des critiques en raison du fait qu’ils se concentrent uniquement sur les besoins et les risques et qu’ils perpétuent un cadre de prestation fondé sur les lacunes. À l’inverse, le cadre de travail PSI met l’accent sur l’élaboration de services de counseling axés sur les forces ou les modalités de service qui soulignent l’importance d’exploiter les capacités, les intérêts et les préférences de l’enfant ou du jeune afin de réaliser et de maintenir des changements positifs. Les méthodes fondées sur les forces soutiennent que les enfants et les jeunes et leur contexte respectif disposent d’un éventail de ressources internes et externes qu’il faudrait utiliser dans le cadre du processus de planification de cas.
Dre Cheryl van Daalen-Smith
La plus grande discrétion : la façon dont une prudence supposée expose l’enfant à subir des électrochocs
Étant donné la grande quantité de preuves démontrant que les électrochocs causent des dommages cérébraux, nul besoin de préciser qu’un professionnel ne pourra jamais être trop discret en matière de protection de l’enfant. L’inefficacité des médicaments utilisés en psychiatrie, le manque de stratégies en amont, ou encore l’argument « qu’il n’y a rien d’autre » ne signifient pas que les enfants et les jeunes doivent être soumis à des procédures dont la finalité est de neutraliser ou d’endommager le cerveau. Cette logique est dangereuse et va à l’encontre de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant. Plutôt que de se fier à une prudence supposée, le document dont il est question en rubrique titre demande l’adoption du principe de précaution et une interdiction à l’échelle mondiale immédiate des électrochocs pour les enfants.
China Mills
Les enfants du monde (psychotrope) et le lien entre la santé mentale et la pauvreté
L’association qui est faite entre la maladie mentale chez l’enfant et la pauvreté infantile – le lien entre la santé mentale et la pauvreté – est l’un des constats les plus solidement établis en épidémiologie psychiatrique. Ce lien constitue un élément clé pour justifier une expansion de l’accès à des services en santé mentale à l’échelle mondiale, et encore plus particulièrement dans les pays du Sud à revenu faible et moyen. Toutefois, il n’existe que très peu de preuves concluantes en ce qui a trait à la nature de cette relation. De plus, certaines recherches suggèrent que les enfants venant de milieux à faible revenu des pays du Nord sont non seulement plus susceptibles de recevoir un diagnostic de problème de santé mentale quelconque que leurs pairs issus de milieux plus favorisés, mais courent aussi plus de risques que ceux ci de se voir prescrire des médicaments. Cette situation fait ressortir la relation complexe qui existe entre la santé mentale et les enfants qui vivent en milieux défavorisés. Il est vrai que pour une brève période, la pauvreté chronique, qui est le quotidien de plusieurs enfants de partout dans le monde, peut contribuer à une immense détresse, mais quel est l’intérêt de définir cette détresse en tant que « trouble mental »? L’objectif de ce travail est d’explorer la complexité de ce lien entre la santé mentale et la pauvreté chez les enfants de partout dans le monde, en se demandant si nous sommes témoins d’une compréhension grandissante du phénomène de la pauvreté infantile en matière psychologique, neurologique et pharmaceutique, et, si tel est le cas, quelles en sont les conséquences? Si l’architecture neuronale et psychique permet de comprendre de mieux en mieux la pauvreté infantile, il y a lieu de se préoccuper des enfants qui sont la cible d’activités de promotion qui visent à obtenir une expansion des services en santé mentale à l’échelle mondiale.
Les enfants et les jeunes constituent actuellement un groupe cible dans les activités qui font la promotion de l’expansion de l’accès à des services en santé mentale dans le monde (l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ou le Movement for Global Mental Health (Mouvement pour une santé mentale mondiale), par exemple). Un tel type de promotion insiste sur la contribution qu’ont les problèmes de santé mentale chez les enfants sur la charge mondiale de morbidité, et sur la façon dont les troubles mentaux affectent de manière disproportionnée les enfants qui vivent dans les pays du Sud à revenu faible et moyen.
Alors que les recherches émanant des pays du Nord démontrent qu’une consommation à long terme de psychotropes est au mieux inefficace, ou, au pire, dommageable, l’OMS encourage tout de même une mise à niveau de l’accès à ces médicaments pour les enfants dans les pays du Sud. Cette façon de faire mobilise de façon simultanée et problématique le droit des enfants à l’accès à des soins de santé de même que leur droit de disposer d’eux-mêmes et de ne pas être considérés comme étant des bénéficiaires passifs de soins. En remettant en question ce qui est considéré comme des preuves par le MGMH, ce travail tente de cartographier les effets physique, psychologique et sociopolitique sur la vie des enfants de ces traitements psychotropes qui sont de plus en plus mondialisés.
Geraldine Brady
« Ceci n’est pas mon ‘vrai moi’ » : les expériences des enfants médicalisés pour un TDAH
La professeure Mayall (1996) attire l’attention sur la façon dont les notions de « soins » et de « contrôle » sont inextricablement liées tant dans le secteur public que le secteur privé, ce qui s’explique par le fait que l’idée que l’on se fait d’un soin approprié pour un enfant peut aussi être perçue comme une forme de contrôle. Au Royaume-Uni, les politiques actuelles orientées vers une intervention précoce dans les familles où les enfants ne semblent pas se développer de manière « neurotypique » mettent en évidence la normalisation des cadres de travail biomédical mis en place pour comprendre les enfants; la prévalence de la « psychiatrisation » influence plusieurs instances de contrôle et sur le rôle qu’elles jouent dans la vie des enfants. La Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant de 1989 peut sembler utile pour lutter contre la stigmatisation des jeunes qui vivent avec un diagnostic de santé mentale, toutefois, il faut prendre le temps d’examiner si les « étiquettes » liées à la santé mentale, les catégories de diagnostics et les traitements médicaux sont appropriés pour certains enfants. Ce travail se concentre sur les façons dont le trouble de comportement lié au TDHA est défini par les professionnels et sur la façon dont les enfants les perçoivent. Il est important de mettre l’accent sur le sens que les enfants donnent à la vie de tous les jours étant donné que les enfants diagnostiqués avec un TDAH ne sont que très rarement sollicités pour donner leur point de vue et qu’ils sont souvent considérés comme incompétents en ce qui concerne prise de décision au sujet de leur propre santé et bien être. Des exemples tirés de recherches qualitatives qui suivent la méthode « dessin et écriture » seront donnés, et ce, afin de démontrer de quelle façon les jeunes et les enfants deviennent des acteurs sociaux compétents dont les points de vue devraient être pris en compte et valorisés par les professionnels de soins de la santé, les professeurs et les parents lorsque l’on considère les conséquences du diagnostic médical.
Jenny Thornill
La cyberviolence au Nouveau Brunswick
Cet atelier présentera les grandes lignes des méthodes et des résultats du projet pour prévenir et éliminer la cyberviolence mené par l’Association des travailleurs sociaux du Nouveau-Brunswick (ATSNB) en collaboration avec le Centre Muriel McQueen Fergusson et le Bureau du défenseur des enfants et de la jeunesse. La cyberviolence et la victimisation commise en ligne représentent une menace sérieuse pour la santé mentale ainsi que pour le bien être des jeunes. Ce projet visait à accroître la collaboration entre les différents intervenants et à travailler avec les jeunes afin d’établir des stratégies pour prévenir ou éliminer la violence en ligne. Lors de l’atelier, des données tirées d’un sondage provincial réalisé en ligne à propos de la cyberviolence et ses répercussions seront fournies, de même que des priorités, différents points de vue et des stratégies potentielles qui visent tous à mettre fin à cette forme de violence telle qu’elle a été définie par les jeunes et les fournisseurs de services. Les méthodes utilisées afin de favoriser la participation des répondants pour assurer la collecte de données seront aussi présentées, dont notamment le travail d’un comité consultatif provincial de jeunes ainsi que des méthodes axées sur les arts qui favorisent le transfert de connaissances entre les générations.
Laura Wright
Le jeu et la santé mentale, le développement et le bien être des enfants
Cet atelier se penche à la fois sur la valeur intrinsèque du jeu et de son rôle en tant qu’outil d’apprentissage ainsi que sur les résultats d’un développement infantile sain à long terme chez les enfants et les jeunes en regard du soutien psychosocial, de la santé mentale des enfants et de leur bien être dans l’ensemble des cultures et des contextes de développement international et de situations humanitaires. Le jeu est présent dans toutes les cultures et est vu de plus en plus comme la pierre angulaire d’un développement sain et complet (cognitif, social, émotionnel, physique et spirituel) et du bien être de l’enfant. Que ce soit dans un milieu de conflits ou non, les activités sportives et le jeu favorisent une participation significative de l’enfant, les habiletés d’adaptation, la concentration, la résolution de problèmes, la pensée critique, l’estime de soi positive, l’autoefficacité, la capacité de s’amuser et de gérer le stress et la possibilité d’envisager l’avenir avec confiance. En encourageant la guérison et la résilience de l’enfant, le jeu peut devenir l’élément clé qui permettra de réduire les effets d’un traumatisme provoqué par les épreuves de la guerre et les déplacements forcés. Le jeu peut aussi se transformer en un outil qui aiderait l’enfant dans toute sorte de contextes afin qu’il soit en mesure de développer des compétences de vie qui lui permettront de s’adapter et de s’épanouir dans des situations difficiles. Lors d’une séance interactive de jeux, les participants auront la possibilité de réfléchir sur la valeur du jeu en tant qu’outil pour la santé mentale de l’enfant, de participer à une activité axée sur le jeu et d’acquérir des connaissances à partir d’étude de cas précis qui abordent le soutien psychosocial que le jeu offre aux enfants dans les programmes de Right To Play.
Lise MacNaughton
La santé mentale des nourrissons et l’attachement
La santé mentale des nourrissons semble constituer un oxymoron, comme si la notion de nourrisson était opposée à la notion de santé mentale. Est-ce que l’on peut vraiment parler de l’état de la santé mentale des nourrissons? La réponse est un OUI catégorique. Des structures cérébrales essentielles se développent durant la période in utero, et, puisque l’exposition à des substances toxiques n’a pas d’effet sur ces structures au cours de la gestation, la première année de vie constitue la prochaine étape déterminante pour ce qui est du développement cérébral et de la connexion des cellules. Le développement du cerveau peut donc être affecté profondément par les expériences ou les relations, soit en étant favorisé, soit, au contraire, en étant entravé ou endommagé par les soins reçus des parents ou d’autres personnes jouant un rôle important.
Tous les soins (ou le manque de), les encouragements (ou le manque de), les réponses aux besoins (ou le manque de) et les expériences, qu’elles soient négatives ou positives, auront des conséquences sur le développement du système d’attachement du nourrisson. Ce système est l’un des facteurs majeurs qui contribuent à déterminer l’état de santé mentale de chaque nourrisson. Si un nourrisson développe un trouble de l’attachement, qui constitue un trouble grave et évolutif, les effets peuvent progresser et, à moins d’y remédier, avoir des répercussions sur sa santé mentale tout au long de sa vie. Les recherches démontrent que la bonne santé mentale du nourrisson ainsi qu’un attachement sécurisé sont les fondements qui permettront aux enfants et aux jeunes de se développer de la façon dont les professionnels de la santé mentale, les représentants de la loi, les spécialistes de l’éducation et les communautés considère comme étant essentielle à une vie productive et saine.
Si nous voulons nous assurer que les enfants et les jeunes aient droit à une santé mentale positive, nous nous DEVONS de faire en sorte que les structures cérébrales se développent de manière à ce que les premières expériences de vie puissent contribuer à cette connexion de cellules qui permet effectivement d’y arriver. Il en va du droit de tous les nourrissons d’être entourés de parents et de professionnels qui comprennent à quel point la santé mentale du nourrisson est étroitement liée à leurs relations avec les personnes qui en prennent soin. En tant que société, il est grand temps de nous attarder et de nous intéresser aux domaines des droits du nourrisson et de la santé mentale du nourrisson.
Annette Bourque
Les troubles concomitants chez les jeunes au Canada: état des connaissances, droits des jeunes aux meilleurs soins de santé possibles et pratiques prometteuses
Dans cette causerie, l’auteure expliquera brièvement ce que l’on entend par troubles concomitants, présentera quelques données sur ces troubles chez les jeunes, discutera des facteurs de risque et des facteurs de protection communs à ces troubles et présentera les grandes lignes des services intégrés recommandés pour travailler avec ces jeunes.