LIAISONS no 2 Février 2018 - page 14

L i a i s o n s
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Département d’histoire et de géographie
Des marches géographiques!
Guillaume
F
ortin
Du 26 août au 1
er
septembre 2017, un groupe composé de
quatre étudiantes et étudiants de l’Université de Moncton, de
la professeure Deise Ely (Université d’État de Londrina, État
du Paraná, Brésil) et du professeur Guillaume Fortin a pris le
large en direction du parc national du Gros-Morne, situé
dans l’ouest de l’île de Terre-Neuve, afin de prendre d’assaut
les divers sentiers pédestres qui permettent d’arpenter ce
territoire unique et atypique. Ce cours de géographie de
deuxième année est intitulé « Stage de terrain » et il est basé
sur un enseignement expérientiel; il combine des exposés
théoriques à des observations
in situ
qui reprennent divers
concepts clés qui sont propres à la démarche géographique.
Parmi les éléments que nous avons abordés lors de notre
séjour figure la formation géologique de l’île de Terre-Neuve
et des Tablelands, ces monts composés d’une roche
orangée (serpentine) anciennement enfouie sous la mer qui a
ensuite été soulevée et laissée sur la croûte continentale. Le
parc national du Gros-Morne a d’ailleurs été désigné comme
un site du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1988 en
raison de sa géologie exceptionnelle qui a contribué à valider
la théorie de la tectonique des plaques. D’autres formes et
processus particuliers qui ont contribué à la mise en place du
relief actuel ont été observés lors de notre séjour, notamment
des vestiges d’une ancienne activité volcanique, la variation
des anciens niveaux marins et les marques laissées par le
passage des glaciers au fil des derniers millénaires. La
végétation de l’ouest de l’île, dont les fameux arbres
déformés par le vent que l’on appelle « tuckamore », joue un
rôle d’indicateur environnemental puisqu’elle adapte sa
morphologie selon les conditions climatiques difficiles qui
caractérisent les zones exposées aux vents intenses et à
l’enneigement abondant que l’on rencontre dans certains
secteurs du parc.
Aux dimensions biophysiques il faut ajouter les dimensions
humaines qui se manifestent par des établissements
humains déterminés en partie par des contraintes naturelles
(choix des zones protégées pour l’établissement des
premiers ports de pêche ou des vallées les plus abritées pour
l’agriculture…). Toutefois, plusieurs autres facteurs humains
ont également contribué à redéfinir le territoire et les commu-
nautés qui l’habitent, dont la création du parc en 1977 qui a
entraîné la fermeture de petits hameaux au profit de
quelques centres de services. L’effondrement de l’industrie
de la pêche à la morue en 1992 a remodelé le paysage et a
nécessité un réaménagement profond de l’économie et des
dimensions sociales (exodes des travailleurs et des
familles…). Ce sont autant de thèmes que nous avons
discutés tout au long de notre exploration et de nos décou-
vertes du territoire.
Outre des conditions climatiques très favorables tout au
long de notre séjour, il importe de mentionner que ce type
de cours offre une expérience d’apprentissage pratique et
inoubliable pour les étudiantes et les étudiants. Ce type
d’expérience permet une intégration des connaissances
(terminologie, concepts, révision) et une relecture de
l’analyse et de l’interprétation des paysages naturels et
humanisés, tout en créant un esprit d’appartenance et
d’entraide entre les participantes et les participants.
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