LIAISONS no 2 Février 2018 - page 8

Afin de souligner ses 30 ans d’existence, le Centre de
recherche en linguistique appliquée (CRLA) a organisé
un colloque international du 4 au 7 octobre 2017 intitulé
« Minorisation linguistique et inégalités sociales ». Fort
de son engagement envers l’aménagement linguistique
en milieu francophone minoritaire, le CRLA a voulu offrir
une réflexion autour des questions de justice sociale que
suscite la diversité linguistique (variétés de langues,
contacts de langues, plurilinguisme), entre autres en
examinant les rapports de pouvoir qui sous-tendent
l’accès aux ressources linguistiques légitimes et les
formes de déqualification liées à l’accent. Le colloque
avait pour objectifs d’examiner les modes de construc-
tion, les modalités de manifestation et les possibilités de
remédiation de la minorisation linguistique en Acadie, au
Canada et au sein de communautés aux prises avec une
situation analogue. Plusieurs terrains (canadiens,
européens, africains) ont ainsi été explorés par l’entre-
mise de domaines variés tels le droit, les politiques
publiques, l’enseignement et la santé, ainsi que par
l’étude de différents groupes, dont les communautés
linguistiques historiques, les immigrants et les réfugiés.
Cet événement scientifique de grande envergure a réuni
44 participantes et participants, dont 22 du Canada, 12
de la France, 4 de la Suisse, 2 de la Belgique, 2 de
l’Algérie, 1 des États-Unis et 1 de la Nouvelle-Calédonie.
Il convient également de souligner l’importante partici-
pation de collègues de l’Université de Moncton, qui
témoigne à la fois de la richesse interdisciplinaire de la
problématique du colloque et de notre corps professoral
(sociologie, science politique, sciences de l’éducation,
droit, travail social et littérature).
En plus des 3 conférences plénières, 31 communica-
tions ont été présentées autour de 4 axes thématiques :
- le rapport asymétrique entre les langues : penser les
effets des inégalités linguistiques;
- de la colonisation à la mondialisation : anciennes et
nouvelles formes de minorisation linguistique;
- des usages aux discours sur les usages : quelle place
pour la différence?
- le travail de déminorisation.
C’est lors de la soirée d’ouverture au bar étudiant Le
Coude qu’a été lancé le fascicule
Le CRLA a trente ans.
Témoignages – bilan – perspectives
qui offre 30 témoi-
gnages d’acteurs pour lesquels le CRLA a joué un rôle
important (chercheures et chercheurs de renommée inter-
nationale qui ont noué de solides partenariats avec le
Centre, anciennes étudiantes et anciens étudiants ayant
fait leurs « premières armes » au Centre et sont désormais
devenus des chercheures et chercheurs reconnus, et
membres de la communauté dont le CRLA a accompa-
gné les projets). Vous pouvez vous en procurer gratuite-
ment une copie électronique à l’adresse suivante
ou nous contacter
(
)
pour en obtenir
une copie papier (jusqu’à épuisement des stocks).
Enfin, le colloque s’est clôt à l’hôtel de ville de Moncton
par une table ronde citoyenne intitulée « Expériences
vécues de minorisation linguistique ». L’objectif était
d’offrir une tribune publique et un lieu de réflexion collec-
tive à des agents sociaux qui, dans leur vie publique ou
privée, ont été en butte à des formes de minorisations
et/ou de discriminations sur une base linguistique. Kevin
Arseneau, fermier et aspirant politicien, Rose Després,
poète, Mamadou Diallo, étudiant international devenu
banquier et Julie Frigault, cinéaste, sont venus faire part
de leurs expériences devant un public attentif. Les vidéos
des conférences plénières et de la table ronde, un
compte rendu des séances et le programme du colloque
sont disponibles sur le site du CRLA à l’adresse suivante
.
La conférence d’ouverture, présentée par Annette
Boudreau (Université de Moncton), avait pour titre
« À l’ombre de l’accent légitime. Lieux de
discrimination linguistique en Acadie ». La deuxième journée du colloque
commençait par une conférence intitulée
« Résilience linguistique et transformation
des dynamiques minoritaires », par
Geneviève Bernard Barbeau (Université
du Québec à Trois-Rivières) et Claudine
Moïse (Université Grenoble Alpes).
La troisième journée du colloque a été entamée
par une conférence de Philippe Hambye
(Université catholique de Louvain-la-Neuve)
intitulée « Minorisation, discrimination,
domination : questions scientifiques, enjeux
politiques ».
Centre de recherche en linguistique appliquée
« Minorisation linguistique et inégalités sociales » : le Centre de
recherche en linguistique appliquée s’occupe de justice sociale
Laurence
A
rrighi, Karine
G
auvin, Émilie
U
rbain et Isabelle
V
iolette
7
L i a i s o n s
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