LIAISONS no 2 Février 2018 - page 9

L i a i s o n s
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V
ient de paraître en 2017, ainsi intitulé, le
volume 45 (1-2) de la
Revue de l’Université
de Moncton
consacré à une rétrospective
des 15 ans de recherche au Laboratoire
d’analyse
de
données
textuelles
1-2-rum02937). Y sont présentés 15
articles, échantillon de la cinquantaine de
projets interdisciplinaires poursuivis au
Laboratoire d’analyse de données
textuelles de l’Université de Moncton
(LADT) depuis sa création.
En effet, il y a 17 ans déjà que deux profes-
seurs du Département d’études françaises,
une linguiste, Sylvia Kasparian, et un
littéraire, James de Finney, ont relevé le défi
de marier les chiffres et les lettres en
mettant sur pied un laboratoire unique en
son genre au Canada pour l’analyse infor-
matisée et statistique de gros volumes de
textes. Depuis sa création, ce laboratoire
de pointe est dirigé par Sylvia Kasparian
avec l’aide, au fil des ans, des professeurs
James de Finney et Gisèle Chevalier, ainsi
que de plusieurs assistantes, assistants,
techniciennes et techniciens de recherche.
Le LADT est niché à la Faculté des arts et
des sciences sociales de l’Université de
Moncton, au Département d’études
françaises, depuis ses débuts (1999).
Ce laboratoire s’inscrit dans le courant
européen des JADT (Journées internatio-
nales d’analyse statistique de données
textuelles). Amorcé par la statistique tex-
tuelle de Charles Muller, ce mouvement
s’est transformé par l’apport de l’analyse
factorielle de correspondance, analyse
statistique avancée développée par le
célèbre mathématicien-statisticien français
J. P. Benzécri et ses élèves, autour
desquels s’est construit le réseau JADT.
QU’EST-CE QUE LE LADT?
Le Laboratoire se veut un espace interdisci-
plinaire, dynamique et ouvert où se côtoient
des disciplines aussi diverses que la sociolo-
gie, les sciences politiques, l’histoire, la
linguistique, la littérature, l’éducation, la
musique, l’informatique et la statistique, entre
autres. L’intérêt des recherches consiste
essentiellement en l’analyse de gros volumes
de textes de tout genre, à la recherche de
significations et de sens invisibles à l’œil nu.
Les logiciels dont le laboratoire s’est équipé
permettent, telle la loupe de Sherlock
Holmes, de grossir certains traits, de faire
ressortir un élément ou une structure dans
des masses de données qui peuvent paraître
insignifiantes au premier abord. Alliant des
analyses qualitatives et quantitatives, ils
permettent ainsi de cartographier un texte, de
rendre saillante l’organisation thématique des
textes, les « mondes lexicaux » qui les com-
posent, les représentations véhiculées par
rapport à une thématique particulière, l’évolu-
tion du vocabulaire, la distribution lexicale,
etc. Enquêtes, articles de journaux, entretiens
de type sociologique ou psychologique, idéo-
grammes chinois, textes codifiés, partitions
de musique, textes littéraires, politiques,
philosophiques, publicitaires, tout genre de
« texte » est exploitable par ces logiciels.
Le mot « texte » est donc pris dans le sens
d’un fichier texte informatisé pouvant contenir
des caractères, des symboles, des codes,
des images, etc. Selon le type d’étude, ces
outils permettent de traiter les textes en soi
(par exemple, l’analyse lexicale de discours
politiques), ou en leur associant des variables
extérieures (par exemple l’analyse de contenu
des romans en fonction du sexe ou de l’âge
Département d’études françaises
Les chiffres et les lettres peuvent-ils semarier?
Sylvia
K
asparian
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