Produits forestiers non ligneux
Les produits forestiers non ligneux (PFNLs) sont des produits ou des sous-produits provenant d’organismes végétaux d’origine biologique, excluant tous les produits dérivés de la matière ligneuse (fibre) comme le bois de sciage, de pâte et autres. Ces produits sont récoltés ou cultivés dans une zone associée à la végétation arbustive ou arboricole. Par exemple, ils peuvent provenir d’une forêt, d’une friche, d’un sous-bois, d’une haie brise-vent, d’une plantation aménagée, etc.
On peut regrouper les PFNLs selon 4 groupes (Turgeon M. 2003).
- Produits de l’alimentation (fruits sauvages, champignons, produits de l’érable, ...)
- Produits ornementaux (plantes à fleurs, sapins de noël, couronnes, ...)
- Produits pharmaceutiques et nutraceutiques (ginseng, if, gomme de sapin, ...)
- Produits manufacturés et les matériaux (huiles essentiels, alcools, ...)
Le Service canadien des forêts estime la valeur commerciale courante des PFNLs à environ 241 millions $ annuellement (Duchesne et al. 2000). Il évalue la possibilité de mise en marché de 500 à 600 PFNLs potentiels, pour une valeur marchande de près de 1 milliard de dollars. Leur mise en valeur permettrait de créer de 100 000 à 200 000 emplois.
On a tendance à oublier les nombreuses vertus des organismes qu’utilisaient les premières nations et les premiers colons. Nos forêts regorgent de PFNLs d’utilités variées. Aujourd’hui, avec l’intérêt grandissant envers les aliments naturels et le retour à la médecine douce, le potentiel économique des PFNLs et la pression exercée sur cette ressource augmente considérablement. C’est pourquoi quelques espèces d’intérêt commercial sont maintenant cultivés en forêts, dans leur milieu naturel. C’est un moyen efficace pour les agriculteurs, acériculteurs ou propriétaires de lots boisés de diversifier les revenus. Un propriétaire peut facilement trouver un PFNL à développer selon ses objectifs, les caractéristiques de son territoire, du financement ou du temps qu’il veut investir.
Avec l’exode rural que subissent présentement les régions, de nombreuses terres agricoles souvent fertiles sont délaissées et exposent maintenant une végétation rabougrie. Certains propriétaires sont approchés pour reboiser ces terres, ce qui ne semble pas la solution idéale pour une utilisation intensive du territoire. Les friches qui sont en jachères depuis des années présentent un bon potentiel de développement. Il peut être intéressant d’implanter des espèces arbustives qui présente un intérêt commerciale après quelques années de croissance. Une autre alternative serait de trouver des moyen d’entente pour remettre en production ces zones, en attendant de revigorer les champs agricoles qui souffrent parfois de fatigue. Dans ces champs qui sont présentement en culture intensive, il serait avantageux d’employer dans une courte rotation de culture des espèces qui ont des rôle et bénéfices précis comme par exemple, une plante fixatrice d’azote qui peut être utilisé pour la biomasse ou pour sa fibre.