Chaque année, l’Université de Moncton attribue le titre de professeur émérite qui constitue une très haute distinction honorifique. Jusqu'à cinq professeures ou professeurs peuvent recevoir l'éméritat. Au cours de leur carrière respective, ces professeures et professeurs se sont distingués tant sur les plans de l’enseignement, de la recherche que du service à la collectivité.
Originaire de Campbellton au Nouveau-Brunswick, Roger Roy reçoit en 1973 la prestigieuse bourse Lord Beaverbrook et entreprend des études en foresterie à l'Université du Nouveau-Brunswick. Au moment d’obtenir son baccalauréat, il remporte la médaille d'argent du lieutenant-gouverneur du Nouveau-Brunswick et la médaille d'or de l'Institut forestier du Canada (IFC). Par la suite, une bourse du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) lui est accordée pour faire des études de maîtrise en écologie forestière à l'Université de la Colombie-Britannique. Il travaille quelques années au Nouveau-Brunswick pour le gouvernement fédéral et ensuite le gouvernement provincial dans l'élaboration du système de classification écologique des terres forestières de notre province, un système utilisé encore aujourd'hui pour l'aménagement de nos forêts. Il termine ses études universitaires en obtenant un doctorat en aménagement forestier de l'Université du Nouveau-Brunswick
En 1989, Roger Roy entame sa carrière au campus d'Edmundston à titre de chargé d'enseignement à l'École de sciences forestières de l’Université de Moncton, aujourd'hui École de foresterie. Au fil du temps, il gravit les échelons en devenant professeur adjoint (1991), professeur agrégé (1997) et professeur titulaire en 2006. Outre son enseignement, il a contribué à la gestion de l'école comme chef de secteur et de directeur.
Roger Roy a été, tout au long de sa carrière, un modèle pour ses collègues et la communauté. Il est aux yeux de toutes et tous l'un des pionniers et bâtisseurs de l’École de foresterie. Il est l'un des premiers professeurs de l'école, et sa contribution au développement de celle-ci est exemplaire, en sagesse comme en durabilité.
Professeur consciencieux, reconnu pour sa compétence et ses qualités en enseignement, il était extrêmement exigeant dans ses cours, mais aussi très disponible pour les personnes étudiantes. Il était un bourreau de travail. Sa devise a toujours été « passion et rigueur ».
Les implications du professeur Roy auprès de divers groupes et comités ont joué un rôle clé dans l'amélioration des programmes universitaires, ainsi que dans l'amélioration de l'adéquation entre les formations et les besoins du milieu de travail et de la profession. Il fut membre de nombreux comités et commissions au niveau local, au niveau provincial, au Québec et au niveau national. En raison de sa profonde implication dans les activités professionnelles de foresterie, le professeur Roy était très connaissant des besoins et des détails de la pratique professionnelle. Ceci a permis à l'École de foresterie d'améliorer la formation et la recherche. Au fil des ans, il fut l'un des maîtres d’œuvre importants dans le développement des programmes d'études en foresterie.
Au niveau local, il a été membre du Comité consultatif pour la gestion de la Rivière-Verte et du Haut-Madawaska de la compagnie Fraser Papers et membre du Comité directeur d'un projet d'écotourisme de la Première Nation Malécite dans la région de Saint-Basile. Il a été membre fondateur et premier secrétaire sur le conseil d'administration de la Coopérative forestière du Nord-Ouest (COFNO). Au niveau provincial, il a été vice-président du Conseil de la faune, membre du Comité consultatif du ministre des Ressources naturelles et membre du Comité consultatif scientifique pour les zones naturelles protégées. Il a été directeur du conseil d'administration et président du Comité d'acquisitions de la Fondation pour la protection des sites naturels du Nouveau-Brunswick, un organisme qui achète des terres privées avec haute valeur écologique pour protection en perpétuité. Son mémoire déposé au ministère des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick en 2011 élabore les valeurs de la forêt autres que le bois. Ce rapport a nourri les décisions gouvernementales sur l'établissement et l'agrandissement des superficies de forêts protégées au Nouveau-Brunswick. Il a aussi été membre du Groupe de travail sur la diversité forestière et l'approvisionnement en bois. Le travail colossal de ce groupe portait sur les différentes options de gestion des terres forestières et de leurs implications et ce travail a servi à orienter les choix gouvernementaux pour la politique forestière de notre province. Notons également sa contribution importante envers l'Association des forestiers agréés du Nouveau-Brunswick pour lequel il a été membre du Bureau des examinateurs, conseiller, vice-président et président. Durant son mandat à la présidence, l'association a démarré le processus de réforme du système de réglementation des professionnelles et professionnels de la forêt de notre province. En 2014, cet organisme lui décernait le Prix d'excellence des forestiers professionnels du Nouveau-Brunswick et, en 2024, le statut de « Membre à vie ».
Au Québec, il a été membre du Comité de coordination d'une étude sur les calculs de possibilité forestière réalisée pour la Commission d'étude sur la gestion de la forêt publique québécoise, soit la Commission Coulombe. Il a été membre du Comité consultatif du Forestier en chef du Québec, et il a été coauteur d'un chapitre sur l'aménagement forestier publié dans le Manuel de foresterie, document de référence pour les ingénieures forestières et ingénieurs forestiers du Québec.
Au niveau national, et ce depuis 2013, il a été fortement impliqué dans les travaux du Bureau canadien d'agrément en foresterie, soit le BCAF. Cet organisme est responsable de l'évaluation des programmes de foresterie universitaires du Canada, au niveau du baccalauréat et de la maîtrise, pour déterminer si les personnes finissantes de ces programmes ont toutes les connaissances et compétences nécessaires pour la pratique de la foresterie professionnelle au Canada. En 2018, il a été membre du Groupe de travail du BCAF qui a effectué une mise à jour des « Normes académiques pour l'agrément des programmes universitaires en foresterie du Canada », normes utilisées pour l'évaluation de ces programmes. Enfin, il a été membre et souvent chef d'équipes qui ont évalué des programmes de foresterie à l'Université du Nouveau-Brunswick, l'Université Laval, l'Université de Toronto, l'Université Lakehead et, tout récemment, à l'Université de la Colombie-Britannique.
Aujourd'hui à la retraite, il habite maintenant à l'Île-du-Prince-Édouard. Il maintient sa passion pour les dossiers forestiers et continue sans relâche son implication professionnelle dans ce domaine. Il est directeur du conseil d'administration du Comité de gestion du bassin versant de la Rivière Winter et Baie de Tracadie, directeur du conseil d'administration et président du Comité d'acquisitions de la fondation pour la protection des sites naturels de l'Île-du-Prince-Édouard, et il poursuit son implication active avec le Bureau canadien d'agrément en foresterie. Il s'est aussi familiarisé avec les pratiques et politiques forestières de cette province et, en 2024, a présenté un mémoire devant la Commission Arseneault chargée de la réforme des politiques et lois forestières à l'Île-du-Prince-Édouard.