Bulletin des diplômées et diplômés de l'Université de Moncton - page 12

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Bulletin
Automne 2013
E
n 1928, l’Université du Collège Saint-Joseph
devient l’Université Saint-Joseph. Les années
qui vont suivre seront fort dynamiques pour
l’institution qui voit à la création de nouveaux
programmes. En effet, quatre nouvelles écoles
sont créées : une École de Pédagogie, sous
l’égide du frère Léopold Taillon, c.s.c (1938);
une École d’Agriculture (1939); une École de
Sciences Sociales et Économiques (1939), dont
les cours sont offerts à Moncton et fondée avec
la participation de l’École des sciences sociales,
politiques et économiques de l’Université Laval;
et une École de commerce (1942), inaugurée
avec la mise sur pied d’un nouveau programme
de baccalauréat ès sciences commerciales qui,
aux dires de l’Association des Bacheliers en
Commerce, « était en miniature le programme
de l’École des Hautes Études Commerciales
de Montréal ». L’année suivant la fondation de
l’École de commerce, l’Université Saint-Joseph
inaugure un programme de quatre ans menant à
un baccalauréat ès sciences, faisant ainsi suite à de
nombreuses réformes qui, depuis les années 1880,
visaient à accorder une plus grande importance
à l’enseignement des matières scientifiques.
Ces ajouts aux programmes académiques
s’accompagnent de changements au niveau
de l’administration de l’université, tels que la
création des postes de doyen des cours de Sciences
et de Mathématiques et de doyen des cours de
Commerce, tous deux membres d’un nouveau
Conseil des Études.
Au cours des années 1950, l’Université Saint-
Joseph arrive en milieu urbain. Si son cours
classique est toujours offert à Memramcook, elle
déménage ses programmes universitaires sur la rue
Church, à Moncton, dans les locaux de l’ancienne
Académie du Sacré-Cœur. Le père Clément
Cormier, lui-même natif de Moncton, devient le
supérieur de ce premier campus urbain qui
ouvre ses portes en 1953. Cette décision ne
fait pas l’unanimité chez les Sainte-Croix,
mais pour le père Clément Cormier, C.s.c
c’était un pas de plus vers la création d’une
université moderne et urbaine, institution
qu’il envisageait, selon l’historien
Robert Pichette, « sous une forme ou sous
une autre depuis les débuts de sa vie publique ».
Le père Cormier voit maintenant plus grand
que le cours classique, comme on peut le constater
dans cette lettre de 1945 où il explique ne pas
vouloir restreindre l’Acadie à cette formation :
« Pour ma part, je n’accepte pas que nous soyons
uniquement un petit séminaire. Notre rôle, me
De Memramcook à Moncton
(1928-1963)
semble-t-il, est de préparer à l’Acadie des hommes
qui puissent occuper des postes de commande
dans tous les domaines. » À la veille de
l’élection de Louis J. Robichaud en 1959, le père
Cormier ira plus loin en affirmant qu’il fallait
incessamment créer « un centre universitaire
acadien qui figurera honorablement parmi les
maisons d’enseignement supérieur des provinces
de l’Atlantique ». Les inscriptions au campus
de Moncton sont prometteuses à l’époque et
ce, malgré la question du financement des
institutions confessionnelles postsecondaires
au Nouveau-Brunswick, la University of
New Brunswick récoltant la part du lion.
Le nouveau gouvernement Robichaud, élu
en 1960, fera de cette situation une question
prioritaire de son premier mandat.
La naissance de l’Université de Moncton
exigera que l’Université Saint-Joseph abandonne
sa charte universitaire. Si plusieurs saluent
l’ouverture de la nouvelle institution comme
une preuve supplémentaire de la vitalité de la
société acadienne, d’autres, plus critiques, voient
dans la nouvelle institution une réincarnation de
l’Université Saint-Joseph en milieu urbain.
Une chose est claire, le Collège et
l’Université Saint-Joseph sont maintenant
choses du passé, l’avenir appartenant
maintenant à l’Université de Moncton et
à ses collèges affiliés et annexés.
Dossier
TÉMOIGNAGE
»
Ancien haut fonctionnaire au
gouvernement à Fredericton,
Bernard Poirier
a été étudiant
à l’Université Saint-Joseph
dans les années 1960. Il a
particulièrement apprécié son
passage dans la chorale de
l’institution, dirigée par
Neil Michaud. Dans ses mémoires,
À la poursuite d’un idéal
, publiées
en 2001 aux Éditions de la
Francophonie, Bernard Poirier
raconte ses années passées à
l’Université Saint-Joseph.
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