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Point de mire
façonner ce poste en fonction de ma
personnalité, de mes intérêts et de mon
bagage professionnel. Je vois mon rôle un
peu comme celui d’un ambassadeur et
j’ai bien l’intention de faire la promotion
de l’Université de Moncton chaque fois
que j’en aurai l’occasion. Je suis arrivé
en pleine célébration du 50
e
anniversaire
et en ce sens ç’a été un beau baptême
pour moi avec toutes les activités qui ont
eu lieu. J’ai eu la chance de rencontrer
des gens très intéressants. J’estime
néanmoins que je suis encore dans ma
phase d’apprentissage. C’est un univers
nouveau pour moi et il y a beaucoup
de choses avec lesquelles je dois me
familiariser. L’Université a entamé un
exercice de planification stratégique et
j’ai bien l’intention d’apporter mon grain
de sel lorsque je le jugerai pertinent. Je
compte également participer pleinement
aux activités du Conseil des gouverneurs
au sein duquel je suis un membre votant.
J’arrive avec mon expérience en affaires
et j’espère apporter une contribution
valable à l’institution au meilleur de mes
connaissances.
Vous êtes entré en fonction
en pleines célébrations du 50
e
de
l’Université de Moncton, un jalon important
de l’histoire de l’institution. Que représente
pour vous l’Université de Moncton et
comment entrevoyez-vous son avenir?
On a fêté cette année le 50
e
de
l’institution et j’étais ici il y a 49 ans
comme étudiant. J’ai toujours suivi
avec intérêt son évolution.
L’Université de Moncton est encore
considérée comme une institution
relativement jeune, mais je crois qu’on
a toutes les raisons d’être fiers de son
cheminement et des réalisations à ce
jour. Elle a fait connaître l’Acadie. C’est
l’entité qui a permis à l’Acadie d’entrer
dans la modernité. Elle est bien plus
qu’une institution d’enseignement
supérieur. L’Université de Moncton,
c’est le symbole de la résilience de
tout un peuple. Grâce à elle, de
nombreux jeunes ont pu faire des
études postsecondaires ici. Ils ont pu
choisir des formations universitaires
qui n’étaient pas offertes dans la
province auparavant. Les diplômées et
diplômés de l’Université de Moncton se
démarquent, ils sont actifs dans toutes
les sphères de la société. La réputation
de l’Université de Moncton dépasse
désormais les frontières de la région.
Évidemment, le déclin démographique
et le sous-financement sont deux
éléments qui vont influencer l’avenir de
l’éducation postsecondaire au cours des
prochaines années, mais on a des atouts
et une base solide. Je suis persuadé qu’on
va trouver des solutions pour permettre
à l’Université de poursuivre sa mission si
primordiale.
Vous êtes une personne d’affaires prospère,
mais c’est comme enseignant que vous
avez amorcé votre carrière. Que retenez-
vous de cette incursion dans le monde de
l’éducation?
J’ai été enseignant de chimie et de
physique pendant huit ans et j’ai adoré
cette période. J’ai enseigné deux ans à
l’école secondaire Népisiguit de Bathurst
et ensuite à la Polyvalente A.-J.-Savoie de
Saint-Quentin. Ce qui me vient à l’esprit
lorsque j’y repense, c’est le contact avec
les jeunes, le plaisir de leur apprendre des
choses nouvelles. C’était très stimulant.
Lorsque j’ai commencé ma seconde
carrière dans l’industrie du bois
en 1978, j’ai pu utiliser mon expérience
d’enseignement, mais à un autre niveau.
Évidemment, l’environnement était très
différent, mais je devais tout de même
apprendre des choses à mes employés,
leur expliquer quoi faire et appliquer des
règles. Même si j’ai quitté le monde de
l’enseignement, je suis demeuré engagé
au sein des écoles de ma communauté.
J’ai toujours été heureux de contribuer
et de participer à des projets scolaires,
qu’il s’agisse de construire une salle de
musique, un terrain de tennis ou encore
d’aller faire des présentations aux jeunes.
Vous valorisez beaucoup l’éducation et la
formation, c’est important pour vous?
Je viens d’une famille de six enfants et
on a tous eu le privilège de poursuivre
nos études après le secondaire. J’ai
même obtenu une bourse des Chevaliers
de Colomb pour m’aider. Mon père
regrettait de ne pas avoir pu faire
d’études supérieures. Il était l’aîné
de la famille et il n’avait pas eu cette
chance. C’était important pour lui qu’on
s’instruise et il nous a toujours beaucoup
encouragés. J’ai toujours beaucoup
valorisé l’éducation. Groupe Savoie
offre d’ailleurs des bourses d’études aux
enfants des employés qui poursuivent
des études après la 12
e
année. C’est notre
façon à nous de les encourager.
À l’Université de Moncton, nous avons
mis sur pied le Fonds de bourses
famille Savoie.
Vous possédez deux baccalauréats. Que
retenez-vous de vos années universitaires?
Quels sont vos meilleurs souvenirs ou vos
souvenirs les plus marquants de cette
période?
En fait, j’ai quitté Saint-Quentin
à l’âge de 14 ans pour poursuivre
mes études classiques, d’abord à
l’Université Saint-Louis à Edmundston et
à l’Université du Sacré-Cœur
à Bathurst. J’ai ensuite fréquenté
l’Université de Moncton et
l’Université Laurentienne. Avec le recul,
je me rends compte de la richesse des
rencontres que j’ai faites durant ces
années-là. Ce n’était pas toujours facile
d’être loin de ma famille, mais j’ai fait
la connaissance d’un paquet de monde
de partout dans la province et aussi
du Québec. J’y ai scellé des amitiés qui
ont duré au fil des ans. Rencontrer des
gens d’autres régions, d’autres milieux,
d’autres cultures, ça ouvre les horizons.
Il s’agit d’une période clé qui a une
incidence sur le reste de notre vie.
J’aime toujours dire qu’à l’université,
on apprend à apprendre et c’est cela qui
est important. Si je prends mon cas,
j’ai étudié en chimie, en physique et
en éducation. Ce ne sont peut-être pas
des formations qui me prédestinaient à
diriger une entreprise, mais pourtant, je
ne suis jamais resté mal pris parce qu’au
cours de mes études supérieures j’ai
appris à fouiller dans les livres, à faire de
la recherche, à trouver des réponses.
C’est un bagage très précieux.
Comment voyez-vous le rôle des diplômées
et diplômés de l’Université de Moncton?
J’ose espérer que les diplômées et
diplômés de l’Université de Moncton
vont continuer de mettre à profit leurs
compétences et leurs connaissances
pour assurer l’essor et le bien-être de nos
communautés. Comme francophones,
nous sommes encore minoritaires chez
nous alors on a besoin de l’apport et
de l’énergie de tous pour continuer
à exister. L’Université de Moncton a
fait de grandes choses pour l’Acadie et
nous avons la responsabilité comme
diplômées et diplômés de participer
au rayonnement de cette institution et
d’afficher notre fierté.
