JOURNÉE D'ÉTUDE : 20 OCTOBRE 2023

JOURNÉE D'ÉTUDE : 20 OCTOBRE 2023

JOURNÉE D'ÉTUDE : 20 OCTOBRE 2023

 

JOURNÉE D’ÉTUDE : TRADUCTION ET SUBVERSION

20 octobre 2023

Université de Montréal

9 h à 9 h 20 : Mots de bienvenue 
CHANTAL GAGNON (Université de Montréal) et DENISE MERKLE (Université de Moncton), organisatrices
AUDREY CANALÈS (Université de Sherbrooke), présidente de l’Association canadienne de traductologie (ACT)

9 h 20 à 10 h 20 Conférencier invité, Chantal Gagnon, présidente
NICOLAS FROELIGER, Université Paris Cité : « Subversion ou servitude volontaire en traduction ». 

 

10 h 20 à 10 h 45 : PAUSE-SANTÉ

 

10 h 45 à midi 15 : Séance I, Fayza El Qasem (ESIT – Paris), présidente


ISABELLE COLLOMBAT, ESIT – Paris : « Quand la subversion se fait discrète : les chevaux de Troie des traducteurices »

ILARIA BERLOSE, Université de Montréal : « Le genre en traduction : Vers une traduction féministe intersectionnelle des écritures au féminin québécoises du français vers l’italien »

AUDREY COUSSY, Université McGill : « Traduire l’autisme en littérature jeunesse : entre normes et subversion »

 

Midi 15 à 13 h 15 PAUSE-MIDI 

 

13 h 15 h à 14 h 45 TABLE-RONDE TTR  animée par GILLIAN LANE-MERCIER, Université McGill et directrice de la revue TTR : Présentation du numéro thématique : « Traduction et subversion », dirigé par Isabelle Collombat, Fayza El Qasem et Denise Merkle.
Intervenant.e.s : Isabelle Collombat (ESIT), Fayza El Qasem (ESIT), René Lemieux (Université Concordia), Denise Merkle (Moncton), Purificación Meseguer Cutillas (Universidad de Murcia, Espagne)

 

14 h 45 à 15 h 15 : PAUSE-SANTÉ

 

15 h 15 à 17 h 15 : SÉANCE II, Denise Merkle, présidente

KACEY CHAGNON, trad. a., membre de la Coop l’Argot : « Traduction sémiotique décoloniale en milieu urbain »

PIERRE GABRIEL DUMOULIN, Université du Québec à Montréal : « Enjeux de localisation en traduction de jeux vidéo : subversions, identités et éthiques »

AUDREY CANALÈS, Université de Sherbrooke : « Traduction transmédiale et subversions de l’histoire de la Baronne de Pontalba »

MARIE-FRANCE GUÉNETTE, Université Laval : « Des chiffres et des scriptes : subversion linguistique dans les manuscrits traduits du 17e  siècle »

 

17 h 15 à 17 h 30 : Mots de clôture - Chantal Gagnon et Denise Merkle

17 h 30 à 19 h : Réception - GRACIEUSETÉ DE TTR

 

POUR VOUS Y INSCRIRE -- PARTICIPATION EN PERSONNE OU À DISTANCE (ENTRÉE LIBRE) : Journée d'étude : traduction et subversion Billets, ven, 20 oct. 2023 à 09:00 | Eventbrite

 

                                                                                                             

Traduction, terminologie, rédaction   

 

 

        

 

RÉSUMÉS DE COMMUNICATION

 

Ilaria Berlose, Université de Montréal

« Le genre en traduction : Vers une traduction féministe intersectionnelle des écritures au féminin québécoises du français vers l’italien »

Cette communication s’inscrit dans la continuité de mon mémoire de maîtrise, où – après un excursus historique et littéraire sur les mouvements de l’écriture au féminin et de la traduction féministe nés au Québec à la fin des années 1970 – j’ai proposé d’organiser et de présenter une sélection de stratégies de traduction féministe du français vers l’anglais et vice-versa, telles que théorisées par Susanne De Lotbinière‑Harwood dans son manifeste Re-belle et infidèle : la traduction comme pratique de réécriture au féminin / The Body Bilingual: Translation as a Rewriting in the Feminine. Cela m’a menée à une analyse comparative des traductions féministes d’Elle serait la première phrase de mon prochain roman de Nicole Brossard du français vers l’anglais et vers l’allemand, où j’ai détecté l’emploi des stratégies de traduction féministe précédemment illustrées, en vue de proposer des solutions pour une première traduction féministe de l’œuvre du français vers l’italien.

Comment traduire les écritures au féminin québécoises du français vers l’italien dans le nouveau cadre culturel et critique du féminisme de la troisième vague, qui conçoit la traduction féministe non plus comme une pratique universelle, mais localisée ? Mon projet de doctorat poursuit cette exploration des procédés de traduction féministe intersectionnelle en domaine italophone. Le concept d’« intersectionnalité » – utilisé pour la première fois par Kimberlé Crenshaw à la fin des années 1980 – conduit la traduction féministe à embrasser d’autres causes, comme celle « anticoloniale, antiraciste et non hétéronormative » (La CORPS féministe, consulté le 14 mars 2023). L’objectif est de développer une proposition de stratégies pour la traduction féministe des écritures au féminin québécoises du français vers l’italien, tout en considérant les enjeux liés à différentes formes d’oppression féminine. Cette proposition pourrait constituer, plus largement, un instrument utile pour la traduction d’autres textes féministes vers l’italien.

Laura Fontanella affirme qu'une traduction « attentive à rendre [la] voix de[s] femme[s] » est, encore aujourd’hui, le seul moyen pour traduire les œuvres au féminin et, plus en général, la « complexité de la pensée politique féministe » (2019, 53-4). Si, d’un côté, la traduction féministe est la réponse commune à la transmission de l’épistème féministe des œuvres au féminin, d’un autre côté, il est important de considérer les nombreuses déclinaisons de cette pratique, dans le but de permettre à une multiplicité de femmes – parlant des langues différentes et étant sujettes à plusieurs formes d’oppression – de s’inscrire dans leur propre langue, dans la littérature et dans la société.

Références

Fontanella, Laura. Il corpo del testo: elementi di traduzione transfemminista queer. Sesto San Giovanni : Asterisco Edizioni, 2019.

« La CORPS féministe : La Collective pour un ouvrage de référence participatif sur la santé féministe » [consulté le 14 mars 2023]. https://lacorpsfeministe.org/

 

Audrey Canalès, Université de Sherbrooke

« Traduction transmédiale et subversions de l’histoire de la Baronne de Pontalba »

À la suite d’une immersion dans le Pontalbaverse, l’univers narratif de Micaela de Pontalba, la célèbre baronne bâtisseuse de la Nouvelle-Orléans, je propose une analyse des multiples réécritures de la vie de celle qui est devenue une icône populaire en Louisiane. Au fil des traductions performatives, littéraires ou pseudo-documentaires de sa vie, je donnerai des exemples d’appropriation subversive de l’histoire d’une femme haute en couleur qui brisa elle-même de nombreux tabous dans la société du XIXe siècle.

 

Kacey Chagnon, trad. a., Membre de la Coop l’Argot

« Traduction sémiotique décoloniale en milieu urbain »

Cette communication porte sur une partie de ma thèse doctorale qui se consacre à l’étude de projets de création autochtones dans l’espace public, allant d’expositions en arts visuels (Hochelaga Rock de Hannah Claus) à des événements éphémères en architecture (l’exposition de design Autochtoniser Montréal), en passant par des festivals ponctuels et des actes de transformations toponymiques à Montréal. L’analyse de ces projets à travers la traduction intersémiotique permet, d’une part, de décloisonner le rôle de la traduction de la littérature et des formes narratives et, d’autre part, de problématiser la traduction en tant que pratique de transcréation politique de la matière verbale. Ainsi, la communication porte sur divers documents polysémiotiques comportant une parole écrite ou orale dont le sens est saisi au sein d’un système de signes verbaux et non verbaux qui lui servent tantôt d’ancrage, tantôt de relais. Dans ces cas, l’acte de traduire s’apparente à une réexpression décoloniale et à une éventuelle transmutation se déployant dans un système de signes verbaux et visuels. Le corpus interdisciplinaire, composé de textes, au sens large, témoigne d’une diversité de formes qui donnent à voir l’intérêt de la traduction intersémiotique à révéler des caractéristiques propres à la traduction en rupture avec la colonialité.

 

Isabelle Collombat, trad. a., École supérieure d’interprètes et de traducteurs (ESIT) – Paris

isabelle.collombat@sorbonne-nouvelle.fr

« Quand la subversion se fait discrète : les chevaux de Troie des traducteurices »

En 2016, nous nous interrogions sur certains facteurs liés à la manifestation de l’idéologie en traduction, à travers trois exemples en traduction de l’anglais au français : la féminisation, la fréquence relative des noms de pays et de peuple dans les deux langues et la traduction de American par États-unien. Le contraste entre la relative « transparence » de ces phénomènes et leur portée politique nous conduisait à les considérer comme des chevaux de Troie idéologiques, certains portant clairement la marque de l’idéologie assumée des traducteurices ou des émetteur·ices du texte original.

Nous avions alors défini le cheval de Troie traductologique comme un « procédé matériel d’expression langagière (lexical, morphologique, syntaxique, grammatical ou stylistique) en apparence anodin, présent dans le texte-source ou appliqué au texte-cible, véhiculant une connotation idéologique, c’est-à-dire référant à un système axiologique, et susceptible d’être utilisé ou interprété comme un moyen d’influence » (2016 : 123).

Afin de valider (ou non) les premières bases posées à l’aide d’une brève étude sur corpus, nous nous proposons maintenant de tenter de déterminer si les traducteurices recourent effectivement, consciemment ou non, à des chevaux de Troie et, le cas échéant, quelles formes prennent ceux-ci ; à cette fin, nous nous proposons de réaliser une enquête auprès de traducteurices professionnel·les, littéraires ou pragmatiques (France et Canada). Cette enquête nous permettra aussi de vérifier les éventuelles différences entre traducteurices littéraires et non littéraires, et de voir dans quelle mesure iels sont prêt·es à assumer leurs traces.

Référence

« Traduction et chevaux de Troie idéologiques » (2017) [2016], dans Traduction et implicites idéologiques, sous la direction d’Astrid Guillaume, Besançon, Éditions La Völva, p. 121-134 (consultable en ligne à http://www.revue-texto.net/docannexe/file/3909/traduction.pdf)

 

Audrey Coussy, Université McGill

« Traduire l’autisme en littérature jeunesse : entre normes et subversion »

La littérature d’enfance et de jeunesse anglophone se diversifie de plus en plus au XXIe siècle dans sa représentation et explore autrement la construction de l’identité et de l’altérité à l’âge charnière de l’adolescence, qu’il s’agisse de protagonistes LGBTQI+, racisé·e·s et/ou handicapé·e·s (O’Sullivan & Immel). Depuis les années 2000, on rencontre ainsi un nombre croissant de personnages autistes : d’abord personnages secondaires sans voix narrative, ils sont désormais les héros et héroïnes de leurs propres histoires, qu’iels s’improvisent détectives privés ou tentent d’apprivoiser au mieux les émois adolescents (Coussy). Leur nouvelle agentivité narrative s’illustre dans des récits souvent faits à la première personne, ou tout du moins adoptant une focalisation interne dans les récits à la troisième personne. Le lectorat a donc accès à la voix intérieure et extérieure de ces protagonistes neuroatypiques évoluant dans des sociétés conçues pour les neurotypiques (dont le fonctionnement neuronal correspond à la norme sociétale), des voix qui interrogent nécessairement la norme – sociétale, mais aussi langagière.

Julia M. Rodas (2018) soutient l’existence d’une poétique autistique en littérature, avec une utilisation bien souvent subversive du langage et des jeux langagiers propres à la voix autistique : « From the beginning, it has been widely agreed that autistic people use language in unusual ways. From mutism to metaphor, from abstraction to repetition, syntax, word choice, logorrhea, monologuing, echolalia, inversion, precision, neologism, and formulaic use of words, autistic language is startling, inventive, challenging, irregular. » Ces considérations sont à associer aux exigences traductives en littérature jeunesse, dont l’importance de proposer des personnages crédibles aux yeux du jeune lectorat, et la réticence des maisons d’édition à publier des ouvrages déviant trop des règles grammaticales en vigueur dans la langue cible.

Je propose d’étudier la traduction en français de certains romans jeunesse anglophones à la lumière d’une poétique autistique. Cela me permettra d’aborder également la question de l’individu traduisant, de son projet traductif (Berman) et de sa représentation du langage et de la poétique (Meschonnic).

Références

Berman, Antoine. Pour une critique des traductions : John Donne. Paris : Gallimard, 1995.

Coussy, Audrey. « “Just Be Careful”: Sexual Desire and Autism in YA Novels ». International Journal of Young Adult Literature, 3 (1), 2022: 1-23. DOI: https://doi.org/10.24877/IJYAL.79 

Lathey, Gillian. Translating Children’s Literature. London and New York: Routledge, 2015.

Meschonnic, Henri. Poétique du traduire. Lagrasse : Verdier, 1999.

O’Sullivan, Emer. Comparative Children’s Literature. Trans. Anthea Bell. London and New York: Routledge, 2005.

O’Sullivan, Emer and Andrea Immel (eds). Imagining Sameness and Difference in Children’s Literature – From the Enlightenment to the Present Day. London: Palgrave Macmillan, 2017.

Rodas, Julia M. Autistic Disturbances: Theorizing Autism Poetics from the DSM to Robinson Crusoe. Ann Arbor, University of Michigan Press, 2018.

 

Pierre Gabriel Dumoulin, Université du Québec à Montréal

« Enjeux de localisation en traduction de jeux vidéo : subversions, identités et éthiques »

Cette proposition désire participer à la discussion sur la posture éthique du·e la traducteur·trice lorsqu’iel fait face à une œuvre jugée subversive (par iel-même, par un groupe ou encore par un gouvernement) dans sa(ses) culture(s) d’arrivée. Qu’iel soit à l’origine ou non des éléments subversifs dans l’œuvre, le·a traducteur·rice se trouve dans une situation délicate, dans laquelle iel doit avancer prudemment, mais rigoureusement.  Souvent, c’est iel (ou un groupe de traducteur·rice·s) qui subira les foudres de la culture de départ (pour cause de censure) et de celle d’arrivée (pour cause de subversion), même si certains des choix de traduction ne relèvent pas d’iel, mais plutôt des projets de traduction ou des cahiers des charges, voire des organismes ou des gouvernements.

Cette tension dans la position du·e la traducteur·rice se remarque davantage dans les œuvres numériques, dont dans les jeux vidéo. Les procédés de traduction, voire de localisation, qui sont mis en place répondent aux impératifs d’un marché compétitif mondial : les œuvres doivent être consommées par le plus grand nombre de personnes en évitant de s’aliéner les cultures d’arrivée ou, plus spécifiquement, les groupes majoritaires des cultures d’arrivée. Si les créateur·rice·s évitent volontairement certains thèmes ou sujets dans la création d’œuvres dédiée au marché mondial, ce sont surtout les compagnies qui encadrent la production et la distribution des jeux qui dicteront comment les localiser afin de gommer les caractéristiques qui peuvent être jugées subversives par les organismes de régulation des jeux (par exemple l’ESRB ou le PEGI), les gouvernements ou encore les groupes majoritaires dans une culture ou dans un pays.

Cette proposition prendra comme point d’entrée certains cas emblématiques de la censure dans le jeu vidéo, avant de s’intéresser plus spécifiquement à la traduction / localisation de certains jeux, notamment en comparant comment ils ont été traduits et localisés pour différents publics ou cultures. Ces réflexions sont encadrées par une perspective queer et sémioéthique de la traduction, laquelle questionne le dialogue entre le·a traducteur·rice et les réseaux de significations qu’iel construit.

 

Nicolas Froeliger, Université Paris Cité

« Subversion ou servitude volontaire en traduction »

Le problème du concept de subversion, qu’on l’applique à la traduction, à la traductologie, ou à toute autre question, est qu’il incite à sa propre subversion. C’est ce à quoi cette contribution, va tenter, modestement, de contribuer. Nous comptons entamer cette réflexion sur une note optimiste, en posant que la traduction, en ceci qu’elle apporte une part de nouveautés, est d’emblée une opération subversive. Elle n’en est pas moins, l’observation le prouve, une école de conformisme, dans laquelle prospèrent de faux subversifs qui n’ont peut-être pas même conscience de leur propre sujétion à un ordre. Cette contradiction intrinsèque nécessite donc d’articuler trois outils de décision : l’éthique, la déontologie, la morale. Car il importe aussi d’être conscient des dangers d’une attitude qui valoriserait exagérément les actes de subversion en traduction en établissant un clivage entre la pratique et la réflexion sur la pratique. Enfin, il est difficile de ne pas transposer cette problématique dans notre rapport à l’intelligence artificielle. In fine, la question de la subversion soulève donc, en traduction et en traductologie, deux questions : au service, de qui imaginons-nous être ? ; pourquoi faudrait-il que nous nous sentions inférieurs ?

 

Marie-France Guénette, Université Laval

« Des chiffres et des scriptes : subversion linguistique dans les manuscrits traduits du 17e siècle »

Dans le cadre d’un projet sur les traductions manuscrites circulant en Grande-Bretagne pendant le règne du roi Charles Ier et de la reine consort Henriette Marie (1625-1649) qui a été étendu au 17e siècle entier, nous avons recensé des références à des chiffres et à des messages codés. Un chiffre est un langage codé ou une convention permettant de dissimuler un message de nature sensible, soit des « caractères d’écriture (lettres ou chiffres) représentant par convention secrète les lettres ou les groupes de lettres des mots d’une langue » (TLFI). Les techniques d’espionnage de la première modernité étaient fort créatives. Il existait des réseaux qui s’attelaient à intercepter les lettres, les transcrire, puis les sceller à nouveau sans que les destinataires ne se doutent du subterfuge, comme l’a démontré Nadine Akkerman dans sa monographie de 2018 intitulée Invisible Agents: Women and Espionnage in Seventeenth-Century Britain. À l’occasion de la journée d’étude sur la traduction et la subversion, nous examinerons des chiffres (cyphers) reproduits dans des traductions manuscrites, ainsi que des références à des missives chiffrées tirées du corpus susmentionné. En nous appuyant sur ces exemples, nous proposerons une réflexion sur le rôle des codes dans la production et la dissémination de traductions. Nous réfléchirons à la nature et aux fonctions de ces traductions, difficilement classées comme soit intra- ou interlinguales. Enfin, nous offrirons des pistes visant à explorer ces questions à la lumière des pratiques de traduction subversives.

 

Gillian Lane-Mercier, directrice de la revue TTR, Université McGill

Table ronde : Présentation du numéro thématique : « Traduction et subversion » (TTR, 35, 2, 2023) Traduction et subversion. TTR – Érudit (erudit.org)

Intervenant.e.s : Isabelle Collombat (ESIT), Fayza El Qasem (ESIT), René Lemieux (Université Concordia), Denise Merkle (Université de Moncton), Purificación Meseguer Cutillas (Universidad de Murcia, Espagne)

 

 

NOTICES BIO-BIBLIOGRAPHIQUES

Ilaria Berlose est doctorante en traduction à l’Université de Montréal, en codirection avec l’Université Ca’ Foscari Venise, et détient une maîtrise en « Sciences du langage ». Ses recherches portent sur la traduction féministe intersectionnelle du français vers l’italien et elle a récemment publié un article présentant les résultats de son mémoire dans la revue italienne Altre Modernità.

Kacey Chagnon détient un doctorat en sémiologie de l’UQAM qui porte sur les possibilités de traduction décoloniale. Membre de la Coop l’Argot, iel se spécialise dans la traduction des arts, des sciences humaines, des enjeux autochtones et 2SLGBTQ+. Kacey a traduit la poésie de Joshua Whitehead et d’Ariel Twist pour la revue Estuaire et a contribué à Intermédialités, TTR, Circuit, Captures, Spirale et Trahir.

Professeure à l’Université Laval de 2005 à 2016, Isabelle Collombat est depuis 2016 professeure des universités à l’École supérieure d’interprètes et de traducteurs (Paris), dont elle est directrice depuis septembre 2020. Traductrice agréée (OTTIAQ), elle est membre de l’Association des traducteurs et traductrices littéraires du Canada et de l’Association des traducteurs littéraires de France. Elle a récemment dirigé un collectif publié en 2021 aux Presses de l’Université d’Ottawa, intitulé Littéraire, non littéraire. Enjeux traductologiques d’une problématique transdisciplinaire.

Audrey Coussy est enseignante-chercheuse à l’Université McGill. Ses publications récentes abordent les représentations de l’autisme en littérature jeunesse anglophone et francophone, ainsi que la traduction d’albums jeunesse avant-gardistes et la traduction de la littérature jeunesse d’horreur. Elle est également traductrice littéraire : sa dernière traduction en date, L’Art qui dérange : 50 œuvres disruptives d’art moderne et contemporain (Susie Hodge), paraîtra aux éditions Eyrolles au mois de novembre.

Pierre Gabriel Dumoulin étudie les enjeux éthiques et identitaires en traduction numérique au doctorat interdisciplinaire en études sémiotiques de l’Université du Québec à Montréal. Membre du centre de recherche Figura et du groupe de recherche Homo Ludens, iel jongle constamment entre la langue, le ludique et le narratif. Ses recherches au doctorat sont financées par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada.

Ancienne directrice de l’ESIT (2015–2020), Fayza El Qasem est professeure émérite de la Sorbonne Nouvelle, membre du laboratoire Clesthia. Elle a publié de nombreux articles sur l’approche sociologique de la traduction et deux ouvrages sur la rédaction en arabe, rédigé une monographie sur la traduction économique et financière vers l’arabe et dirigé trois collectifs (avec Freddie Plassard). Elle est membre du comité scientifique de Forum et présidente du jury Ibn Khaldoun/Senghor pour la traduction en sciences humaines et littéraires (FR/AR; AR/FR).

Ancien traducteur professionnel, Nicolas Froeliger est aujourd’hui professeur à l’Université Paris Cité. Il codirige le master Industrie des langues et traduction spécialisée, a été président de l’AFFUMT (Association française des formations universitaires aux métiers de la traduction) et membre du conseil du réseau EMT (master européen en traduction). Il est l’auteur d’une soixantaine d’articles et d’un ouvrage sur la traduction pragmatique : Les Noces de l’analogique et du numérique (Paris, Les Belles lettres) et gère une liste de diffusion traductologique francophone.

Gillian Lane-Mercier est professeure émérite au Département de littératures de langue française, de traduction et de création à l’Université McGill. Ses champs de recherche couvrent l’analyse du discours, la traductologie, la sociologie de la traduction, l’histoire de la traduction littéraire au Canada et les politiques linguistiques et culturelles officielles canadiennes. Elle est directrice de la revue TTR – traduction, terminologie, rédaction, membre du conseil d’administration de l’Association canadienne de traductologie, et trésorière de l’Association canadienne des revues savantes.

René Lemieux est professeur adjoint de traduction et de traductologie au Département d’études françaises de l’Université Concordia. Il y enseigne notamment la traduction des sciences humaines et sociales. Ses recherches portent principalement sur les théories de la traduction et de la réception, ainsi que sur la traduction des langues et des cultures autochtones. Il dirige l’Observatoire de la traduction autochtone à l’Université Concordia, un nouvel espace de réflexion sur les enjeux de traduction et de multilinguisme en lien avec les langues autochtones et les littératures et cultures autochtones.

Purificación Meseguer est professeure à la Faculté de traduction et d'interprétation de l'Université de Murcie (Espagne). Ses principaux domaines de recherche se centrent sur la traduction littéraire, l'étude des relations entre traduction et censure, et l'analyse de l'impact des émotions et des facteurs de la personnalité sur la traduction. En tant que traductrice professionnelle, elle a traduit de nombreux livres de fiction et de non-fiction, de l’anglais et du français à l’espagnol, pour des maisons d’édition telles que Tusquets, RBA ou Random House Mondadori.