Le CRLA démarre un nouveau chantier de recherche autour de l’insécurité linguistique grâce à un projet intercampus intitulé L’insécurité linguistique chez les jeunes francophones du Nouveau-Brunswick- Une perspective actuelle et longitudinale. L’équipe est composée de chercheur.e.s des trois campus de l’Université de Moncton : Isabelle Violette, au campus de Moncton; Basile Roussel, au campus de Shippagan et Mélanie LeBlanc, au campus d’Edmundston et bénéficie d’une subvention de recherche intercampus de 5000$ octroyée par la FESR.

Ce projet permet de revenir sur une enquête pionnière en sociolinguistique acadienne menée entre 1989 et 1994 par deux anciennes directrices du Centre, soit les professeures à la retraite Annette Boudreau et Lise Dubois. Cette enquête a fait ressortir une dévalorisation du français parlé en Acadie à des degrés variables selon les régions. Or, depuis 30 ans, plusieurs changements susceptibles d'avoir modifié le rapport aux langues ont marqué la population acadienne, notamment les mouvements migratoires intraprovinciaux et internationaux, l'intensification des contacts entre l'Acadie et la Francophonie, l'ascension socioéconomique des francophones et la revalorisation des parlers vernaculaires. Les chercheur.e.s font l’hypothèse que ces transformations ont eu un impact sur le rapport que les jeunes d’aujourd’hui entretiennent face à leur français. C’est en reproduisant l’enquête Boudreau-Dubois dans les conditions actuelles que des éléments de réponse sont escomptés. Le projet de recherche poursuit donc un double objectif : 1) faire un portrait actuel de l’insécurité linguistique auprès du même groupe cible, et 2) comparer ce portrait avec les données recueillies il y a trente ans et qui sont rassemblées dans le corpus Boudreau-Dubois légué au CRLA.

Ce projet de recherche permet à la fois de produire des connaissances actuelles sur la situation linguistique et les attitudes des jeunes envers le français et de revaloriser le savoir produit par la génération précédente de sociolinguistes en Acadie.

Les premiers résultats de l’enquête sont attendus à l’hiver 2023. À suivre donc…