Expéditions et photos

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Texte pour le journal le Prisme de la Faculté des Sciences:

Les croisières...

C'est aussi ça la chimie !

 

Partir en croisière, c'est fantastique. On voit la mer tout en respirant l'air du large. On explore les côtes et découvre de nouveaux ports. En fait, c'est comme partir en voyage avec son hôtel. Pour s'offrir une croisière, il faut généralement débourser de grosses sommes; à moins d'être océanographe ou d'étudier les milieux marins. C'est le cas des étudiantes et des étudiants en chimie de l'Université de Moncton à qui l'on confie des projets de recherche en océanographie chimique.

Au cours des dernières années, le professeur Luc Tremblay du Département de chimie et de biochimie ainsi que des étudiantes et étudiants sous sa supervision ont pris part à plusieurs croisières de recherche ou expéditions océanographiques. Ces croisières servent principalement à prendre des mesures et à récolter des échantillons d'eau, de particules, d'organismes, de gaz ou de sédiments qui seront analysés sur la terre ferme. Lors de ces expéditions, plusieurs chercheurs provenant de différentes universités partagent le travail et unissent leurs efforts afin de mieux comprendre les milieux marins.

Les océans et les milieux côtiers sont impliqués dans de nombreux processus qui ont des impacts environnementaux importants. Par exemple, en mai 2009 le professeur Tremblay a co-dirigé une expédition de 7 jours dans l'estuaire et le golfe du Saint-Laurent afin de mieux comprendre le cycle du carbone et de l'azote dans ce type de milieux. Ces éléments essentiels à la vie ont des impacts sur les niveaux de gaz à effet de serre, la santé des écosystèmes, la formation de pétrole, ... Une des problématiques étudiées est la faible teneur en oxygène de la couche d'eau de fond de l'estuaire maritime du Saint-Laurent. Comme l'explique le professeur Tremblay, ``ce phénomène, appelé hypoxie, est apparu dans les dernières années et a des conséquences importantes sur ces milieux. Entre autres, ce manque d'oxygène peut être mortel pour de nombreuses espèces comme les poissons de fonds. Nous ne connaissons pas encore les causes exactes de ce phénomène, qui ne se limite pas au Saint-Laurent, mais une dégradation accrue de la matière organique par les bactéries est suspectée. Ceci pourrait être une conséquence des rejets de fertilisants et d'autres produits de l'activité humaine. Grâce à l'acquisition récente d'instruments analytiques, nous pouvons doser différentes molécules, dont quelques-unes produites uniquement par les bactéries, nous permettant d'évaluer l'état de dégradation de la matière organique ainsi que la contribution des bactéries à cette dégradation.`` Cette croisière s'est effectuée à bord du navire de recherche R/V Coriolis II et comptait à son bord une équipe de 14 scientifiques issus de 5 universités (Moncton, Concordia, McGill, UQÀM, Montréal).

Ces expéditions représentent une expérience sans pareil pour les étudiantes et étudiants qui représentent la plus grande partie de l'équipage scientifique à bord. Pour ces chimistes-océanographes en herbe, partir en mer c'est un peu comme aller travailler au laboratoire, un laboratoire flottant. Par contre, ces journées de ``travail`` sont totalement différentes de celles passées à terre à l'Université. Elles sont tout aussi enrichissantes que divertissantes. Sur un navire, les liens d'amitié se tissent rapidement et l'ambiance est le plus souvent très joyeuse. Selon Luc-Henri Bourgoin, étudiant de 2e cycle en chimie, ``le travail se fait dans des conditions exceptionnelles. L'excitation est palpable à l'idée de trouver quelque chose d'inconnue qui peut faire une différence``. Le plus difficile avec les croisières est souvent de devoir revenir sur le plancher des vaches...

 

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