La vie littéraire au Québec

La vie littéraire au Québec

La vie littéraire au Québec

Je fais partie, depuis septembre 2005, de l’équipe de la série La vie littéraire au Québec à titre de cochercheur et de membre du comité de rédaction. Notre groupe a obtenu des subventions du CRSH et du FQRSC pour la production des septième et huitième tomes. Je suis notamment responsable, avec Marie-Frédérique Desbiens (Université Laval), du chapitre portant sur le roman.

Programmation scientifique

Lancé en 1989 sous la direction de Maurice Lemire, le projet « La vie littéraire au Québec » souhaite retracer l’histoire des pratiques littéraires francophones au Québec de 1764 jusqu’au seuil des années 1960. Ayant pour principal objectif de constituer une grande histoire synthétique de la littérature québécoise, la seule de cette ampleur, la VLQ se distingue des autres histoires littéraires en ce qu’elle ne vise pas à consacrer des œuvres ou des réputations, mais à analyser, en diachronie et en synchronie, le phénomène littéraire dans sa globalité, en tentant de cerner la dynamique de son autonomisation et de sa légitimation. S’appuyant sur l’analyse des conditions de production et de réception des textes, elle conjugue les outils méthodologiques de l’histoire littéraire à ceux de la sociologie et de l’histoire culturelle. Outre qu’elle s’intéresse à l’étude de tous les genres (essais, biographies, chroniques, récits de voyages, textes personnels, romans, récits brefs, textes poétiques et dramatiques), cette recherche met en lumière la formation des écrivains ; leur regroupement en associations, en mouvements ou en écoles ; la fabrication de l’imprimé et sa diffusion ; ainsi que le public lecteur, la critique littéraire, les académies et, parfois, la censure.


Les travaux en cours de l’équipe, consacrés plus précisément aux années 1934 à 1964, permettent d’observer que les conditions matérielles et intellectuelles de la vie littéraire de cette époque subissent une transformation majeure. Celle-ci se donne à voir en grande partie dans la montée des médias de masse qui influent sur l’ensemble des pratiques émanant de l’activité littéraire. Or, ce travail permet également de constater les limites des sources habituelles pour restituer les différents aspects de la vie littéraire et le système synchronique de leurs interrelations. La VLQ ajoute ainsi à ses axes de recherche déjà constitués deux nouveaux axes transversaux : les trajectoires des acteurs du champ culturel et les rapports entre les médias de masse et le littéraire, dont l’intégration se révèle tout aussi délicate que capitale. Pour réaliser sa programmation, la VLQ a entrepris de consolider son infrastructure de recherche par le développement d’un volet de gestion numérique des données (« La vie littéraire 2.0 »): de la saisie de l’information à la valorisation des résultats (vitrine Internet), mais d’abord et surtout par la constitution d’un cadre de travail collaboratif numérique (banques interopérables) apte à faciliter le travail d’analyse et de croisement des faits abordés à l’intérieur de chacun des axes.

La série La vie littéraire au Québec

Cette vaste entreprise a déjà mené à la publication de six tomes (1992-2010), qui seront suivis de deux autres consacrés aux décennies 1930-40 et 50. De la préparation des septième et huitième tomes de l’ouvrage découle une réflexion approfondie sur les enjeux soulevés par ces tranches historiques et sur les défis que pose l’adaptation de la méthodologie de la VLQ à un matériau toujours plus abondant et à un milieu littéraire dont la complexité croît. En plus de poursuivre une démarche méthodologique éprouvée depuis vingt ans, la recherche actuelle propose une saisie inédite des rapports entre littérature, presse et médias (notamment la radio et les magazines). Elle offre une double perspective d’avancement des connaissances dans la mesure où elle met aussi en place un cadre renouvelé pour l’histoire de la littérature québécoise. En plus de cette contribution épistémologique, le programme poursuivi ouvre à des échanges et à d’éventuelles collaborations interdisciplinaires (histoire, sociologie, arts et médias, communication).

Depuis la parution de son premier tome en 1991, La vie littéraire au Québec maintient un caractère à la fois encyclopédique et narratif qui la rend facile d’accès pour son lectorat composé de chercheurs, d’étudiants, de spécialistes et d’amateurs intéressés par l’histoire culturelle du Québec, laquelle est appréhendée grâce à une approche originale et une recherche de première main.