Le Courant - Juin 2017 - page 15

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Université de Moncton, campus de Shippagan
LA RECHERCHE
Les anneaux de croissance des arbres à la
rescousse du patrimoine acadien de Dieppe
Récemment, onaentenduparlerde l’investissement important
qui a été attribué à la restauration, et donc la sauvegarde, de
la maison patrimoniale Doiron de Dieppe dans le sud-est du
Nouveau-Brunswick (
L’Étoile
, Édition Sud-Est, 9 mars 2017
et
Le
Moniteur acadien, 8 mars 2017). Un élément important
qui a joué en faveur de cet investissement est l’âge de l’édifice
qui serait une des plus anciennes demeures de la région.
Déjà, en 2006, cette habitation avait attiré l’attention de la
Ville de Dieppe puisqu’elle avait commandé une étude de
datation de plusieurs bâtiments de la municipalité, dont la
maison Joseph-Doiron. M. Bernard LeBlanc, directeur du
Musée acadien de l’Université de Moncton et très actif dans
la sauvegarde des bâtiments anciens, avait alors recommandé
à M. Jean Gaudet, conseiller de la Ville et fervent défenseur
du patrimoine, les services d’un professeur de géographie
de l’UMCS, M. André Robichaud, qui utilise une méthode
singulière pour dater des bâtiments : la dendroarchéologie,
c’est-à-dire l’utilisation des anneaux de croissance des arbres
dansladatationd’objetsarchéologiquesenbois.M.Robichaud
s’est associé à M. Ben Phillips, résidant de Moncton et
titulaire d’une maitrise en science de l’environnement de
la Mount Allison University et aussi un des rares experts
des Provinces maritimes en dendrochronologie (étude plus
générale des anneaux de croissance des arbres). À eux deux,
ils avaient déterminé l’âge de la maison : 1841. Elle aurait
donc eu 175 ans en 2016.
C’est à l’occasionde cette date commémorative que laVille de
Dieppe a fait sa demande de subvention auprès de Patrimoine
canadien. M
me
Pauline Cormier, gestionnaire au service des
loisirs de la Ville, avait alors sollicité M. Robichaud pour
qu’il lui procure un rapport contenant le détail de la démarche
et des calculs statistiques que nécessite la dendroarchéologie
pour étayer la preuve de cette date et satisfaire les experts de
Patrimoine canadien qui examinent avec soin et discernement
les nombreuses demandes qui leur sont faites. M. Robichaud
se réjouit : « Une des choses les plus motivantes dans notre
travail est que le fruit de notre expertise puisse avoir des
retombées pour nos communautés. De plus, dans ce cas-ci,
il s’agit de la sauvegarde du patrimoine acadien. Je suis très
heureux que laVille deDieppe ait pu obtenir cette subvention.
Et, croyez-moi, ils ont travaillé très fort pour cela! » Comme
quoi Dieppe ne s’est pas faite en un jour!
Une tarière fichée dans une poutre de la maison Joseph-Doiron.
Cet instrument sert à retirer un échantillon de bois de taille
plus petite qu’un crayon et qui est par la suite analysé selon des
méthodes très précises. L’échantillonnage ne compromet pas la
solidité de la structure, une qualité louable dans la conservation
des bâtiments patrimoniaux.
Expérience à propos des effects de
l’acidification des océans sur l’huitre
cultivée
Les professeurs Élise Mayrand et Sébastien Plante ont
profité des journées d’études pour terminer une expérience à
propos des effets de l’acidification des océans sur les huitres
cultivées. Cette étude, financée par le Fonds en fiducie pour
l’environnement et l’entreprise ostréicole l’Étang Ruisseau
Bar ltée, permettra aux scientifiques de mieux comprendre
les impacts de la baisse anticipée du pH océanique sur la
performance et la résistance au stress de l’huitre de l’Est.
Dans la photo, le professeur
Plante prélève un échantillon
d’hémolymphe sur une
huitre d’élevage.
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