Le Courant - Juin 2017 - page 17

17
Université de Moncton, campus de Shippagan
RECHERCHE
À gauche, une orthophotographie conventionnelle datant de
2012. À droite, une orthophotographie du même secteur prise
par le VAL en 2016. Le positionnement du trait de côte est plus
précis sur la photo de droite.
Lesméthodes conventionnelles et accessibles de télédétection
ne convenaient pas pour différentes raisons : trop couteuses,
trop complexes, trop longues et surtout trop imprécises à
l’échelle de temps annuelle.
Avec Dominique Bérubé, géomorphologue au ministère
du Développement de l’énergie et des ressources, qui
s’occupe de la gestion des côtes et qui dispose d’un GPS
à haute précision, ainsi qu’Inuk Simard et Méher Chelbi,
géomaticiens du Groupe RégeNord inc. qui possèdent un
véhicule aérien léger (VAL ou drone), la phase 1 du projet
a permis de développer une orthophotographie à haute
résolution d’une partie du littoral de Cap-Bateau. Les photos
ci-contre montrent la différence de qualité entre une photo
conventionnelle prise par la province et dont la résolution est
de 30 cm au sol, ce qui est déjà excellent, et une photo du
VAL prise lors du projet qui a une résolution de 3 cm au sol.
La phase 2 du projet se poursuivra en 2017 dans la mesure
où les fonds seront disponibles. Le but sera alors de produire
de nouveau une orthophotographie au même endroit et de
voir s’il est possible de déceler un changement du trait de
Véhicule aérien léger, science et érosion...
(suite)
côte. Selon M. Robichaud : « À cause de la tempête du 30
décembre 2016, qui a provoqué beaucoup d’érosion dans la
région et qui a fait parler d’elle dans les médias (voir
radio-canada.ca/nouvelle/1009230/erosion-cap-bateau-nb-
panique), il devrait y avoir eu un recul notable qu’on devrait
pouvoir détecter. » Rappelons que la méthode est aussi testée
à Pointe-Brûlée dont les résultats sont encore à venir.
Publication d’une étude sur la
physiologie des huitres de l’Est
durant l’hiver
Élise Mayrand et ses collaborateurs du ministère
des Pêches et Océans et de l’entreprise aquacole
L’Étang Ruisseau Bar Ltée viennent de publier les résultats
de leur étude sur la physiologie des huitres de l’Est durant
l’hiver. Les huitres gardent leur coquille fermée et sont
incapables de s’alimenter pendant les cinq mois d’hiver.
Malgré ces conditions difficiles, le taux de survie se situe
généralement autour de 95 %, mais des mortalités de 30 à
40 % ont été observées certaines années. Le but de l’étude
était de décrire les adaptations physiologiques permettant
de générer l’énergie nécessaire aux fonctions vitales et
de supporter l’accumulation de métabolites toxiques à
l’intérieur de la coquille, afin de cerner certains facteurs à
l’origine des épisodes de mortalités élevées. Nos résultats
ont montré qu’en fait de très petites ouvertures de la coquille
se produisent occasionnellement et sont suffisantes pour
renouveler l’oxygène dans le milieu interne et permettre ainsi
le catabolisme de réserves lipidiques hautement énergétiques.
Ces ouvertures permettent aussi d’évacuer de temps en
temps une partie des déchets métaboliques toxiques, tel
l’ammoniac. Tout changement environnemental susceptible
de déséquilibrer le budget énergétique des bivalves ou
d’empêcher la coquille de s’entrouvrir, tel l’envasement
excessif des huitres durant l’hivernage, mettrait en péril la
survie des animaux.
Référence : Mayrand E, Comeau LA et Mallet A. 2017.
Physiological changes during overwintering of the Eastern
oyster Crassostrea viriginica (Gmelin, 1791). Journal of
Molluscan Studies
1...,7,8,9,10,11,12,13,14,15,16 18,19,20,21,22,23,24,25,26,27,...28
Powered by FlippingBook