À propos du Musée historique du Madawaska
La région du Madawaska dans le nord-ouest du Nouveau-Brunswick, a un patrimoine riche et coloré. Pour les premiers habitants, les Malécites, la région était connue sous le nom de « Madoueskak », « terre des porcs-épics ». Le premier établissement permanent a été fondé à la fin du dix-huitième siècle par les Acadiens de la vallée de la rivière Saint-Jean. Des colons du Bas-Canada sont venus se joindre à eux plus tard. Au cours du dix-neuvième siècle, d'autres colons, des îles Britanniques cette fois-ci, sont venus s'installer dans la région. Les coutumes et les traditions de ces différents groupes ont contribué à former un genre de vie très distinctif dans le Nord-Ouest. Le musée du Madawaska vise à interpréter l'essence de ce milieu au moyen de ses objets exposés, ses programmes et ses activités.
Les premiers colons
Isolés des centres commerciaux à cause des grandes distances et ne possédant pas de route carrossables, les premiers colons vivaient simplement de la terre. Ils utilisaient des instruments de bois et confectionnaient leurs vêtements et leurs chaussures. La chasse, la pêche et la culture du sol leur permettaient de subsister, tandis que les produits tels le sel et la mélasse étaient obtenus de Fredericton ou d'autres établissements mieux équipés le long du Saint-Laurent. C'était une existence précaire et certaines années, lorsque le temps des gelées venait tôt ou que la récolte était mauvaise, la misère frappait toute la population. Ce fut le cas en 1796-97, l'année de la grande famine dans l'histoire de la région.
De plus en plus de terres étaient défrichées pour la culture et la vie du colon connut une situation plus rassurante. Au début des années mille huit cents, les moulins ont fait leur apparition et un commerce rentable de farine s'est établi avec la capitale provinciale. Cependant, la prospérité et la pauvreté se succédaient tour à tour et, comme la majorité des colons néo-brunswickois, les Madawaskayens se tournèrent vers le commerce du bois qui apportait un revenu que l'agriculture seule ne fournissait pas.
Exploitation des ressources
Les facteurs les plus importants dans le développement économique de la région étaient indubitalement les forêts et la rivière Saint-Jean. Remontant la rivière, les premiers voyageurs avaient sous les yeux un spectacle quasi ininterrompu de peuplements de pins blancs, parfois mêlés de sapins, d'épinettes et de merisiers. Arrivé à la gorge de Grand-Sault, il était nécessaire de faire du portage. Celle-ci s'était formée pendant la période glaciaire lorsque le lit de la rivière avait été bloqué par des apports fluviaux et qu'elle avait été détournée de son cours original. La gorge demeure l'attraction la plus fascinante de la région, même aujourd'hui: des chutes de soixante-quinze pieds et des parois de schiste et de grès calcaire de plus de cent pieds. En réponse à la demande du marché britannique, le commerce du bois a rapidement surpassé toutes les autres activités économiques en Amérique du Nord Britannique. Vers les années 1820, le colon était plus bûcheron que fermier, et à chaque automne il partait pour les chantiers pour ne s'en revenir qu'au printemps.
À l'exception de quelques secteurs tels que le plateau de Saint-André avec son mélange harmonieux de collines onduleuses et de terres arables, la région n'a pas beaucoup changé. Les forêts couvrent encore plus de soixante-dix pour cent du comté de Madawaska actuel et représentent la ressource de base de la plupart des activités industrielles et commerciales.
Conflits de frontières
En plus de son vaste impact économique, le commerce du bois a fini par forcer les antagonistes à apporter un règlement au conflit territorial entre le Nouveau-Brunswick et le Maine. Dans les années 1830, comme les bûcherons pénétraient plus profondément dans les régions boisées du Nord-Ouest, des conflits mineurs éclatèrent par rapport au droit de propriété des deux parties. La situation s'envenima et les deux pays commencèrent les préparatifs de guerre. Cependant, les États-Unis n'étaient pas intéressés à une guerre avec la Grande-Bretagne ; ils proposèrent la retraite des troupes du Maine et conclurent un arrangement à l'amiable. En 1842, le conflit des frontières a été réglé par la signature du traité d'Ashburton-Webster.
La région du Madawaska, définie par ce traité, a été intégrée dans le nouveau comté de Victoria en 1851 et en 1873 est devenue un comté distinct, avec Edmundston comme chef-lieu.
Vie culturelle
Aujourd'hui dans la légendaire « République du Madawaska », les visiteurs peuvent encore goûter aux traditions d'antan. La « Foire brayonne » annuelle et un nombre d'autres festivals locaux réflètent le genre de vie des citoyens de la République qui se donnent le nom de « Brayons ». Des groupes comme la Société historique du Madawaska travaillent à la conservation de ces traditions. De plus, l'intérêt et les efforts de beaucoup d'individus, tels que le regretté docteur P.C. Laporte, ont permis de réunir de belles collections d'antiquités et d'artefacts de la région. Les Tisserands du Madawaska font partie des artistes reconnus hors de la province pour la qualité de leur travail. Des artistes de grand talent, tels que Claude Roussel et des musiciens connus dans la région et à travers la province viennent de ce milieu artistique plein de vie.
Depuis 1988, le Musée historique du Madawaska abrite la Galerie Colline, une galerie d’art fondée en 1968 et qui contribue au développement et à l’appréciation de l’art dans notre milieu.
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