Le Courant - Juin 2016 - page 20

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Université de Moncton, campus de Shippagan
La recherche
Chercheurs de pointe à
Shippagan
(D’après un texte du journal
L’Étoile
)
Bien que la majorité des personnes ne le sachent pas,
les deux seuls théoriciens en physique computationnelle
et photonique du Canada atlantique demeurent au
Nouveau-Brunswick. Ces chercheurs se retrouvent
actuellement au campus de Shippagan de l’Université
de Moncton. Ils travaillent dans une nouvelle discipline
scientifique qui s’appelle l’attoscience.
Le Groupe de physique computationnelle et photonique
(GPCP) basé à Shippagan est composé de deux
chercheurs, Samira Barmaki et Stéphane Laulan.
Ensemble, ils développent des techniques de contrôle
et d’imagerie de la dynamique électronique dans les
atomes et molécules à l’aide d’impulsions laser intenses
ultrarapides.
« Il y a une poignée de gens qui travaillent dans cette
science au pays. On est les seuls au CanadaAtlantique»,
affirme Samira Barmaki. Elle vit au Nouveau-
Brunswick depuis 2007 et considère que la recherche est
valorisée au campus de Shippagan. Les connaissances
de ces deux chercheurs se complètent.
« Moi je suis formée sur l’interaction laser-molécule
et mon collègue Stéphane Laulan est formé sur
l’interaction laser-atome. » Ces chercheurs travaillent
directement sur les éléments de base de la matière.
« On prend une molécule et on décide de la fragmenter.
Une molécule, c’est un ensemble d’atomes. On peut lui
envoyer une impulsion laser très courte de manière à
interagir sur les électrons parce que ce sont les électrons
qui lient ces atomes ensemble. Quand on envoie cette
impulsion sur la molécule, les électrons vont être
éjectés de cette molécule. Il reste alors des fragments
atomiques », explique Samira Barmaki qui travaille sur
le développement de théories physiques.
« C’est de la recherche fondamentale, étape essentielle
pour des applications à plus ou moins long terme:
pouvoir contrôler le mouvement des électrons au
sein de la matière est une étape clé pour contrôler
Samira Barmaki et Stéphane Laulan, professeurs et
chercheurs à l’UMCS.
tout processus biologique et réaction chimique. Les
retombées toucheront le domaine biomédical, où l’on
pourra améliorer les techniques de thérapie radiative, ou
par exemple le domaine pharmaceutique en créant ou en
modifiant les molécules sur demande. »
En plus de faire de la recherche, les deux universitaires
enseignent aussi leurs connaissances aux étudiantes et
étudiants du Campus.
«Au cours des dernières années, une vingtaine
d’étudiants et d’étudiantes ont déjà été formés dans
notre groupe de recherche, que ce soit au niveau du 1
er
cycle, de la maitrise ou du doctorat. On a présentement
une étudiante au doctorat et un étudiant à la maitrise qui
travaillent avec nous », commente Samira Barmaki.
Les deux chercheurs travaillent donc principalement à
développer, tester et appliquer des théories physiques.
« Nous sommes des théoriciens. Nos travaux sont
complémentaires avec les expériences en cours en
laboratoire. Dans une étude expérimentale, on a besoin
de théories physiques et de calculs pour expliquer les
résultats obtenus. Inversement, nos études théoriques
vont permettre de guider les prochaines expériences à
mettre en place. Les théoriciens ne peuvent se passer des
expérimentateurs, et vice-versa! »
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