Le Courant - Juin 2016 - page 17

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Nos profs sur la route
Le legs des Religieuses
Hospitalières de Saint-Joseph
Dans le cadre des journées du patrimoine consacrées
au « Legs de leadership », Florence Ott, professeure en
gestion de l’information a été invitée par la bibliothèque
et le cercle de généalogie de Tracadie à faire une
conférence sur l’héritage laissé par les Religieuses
Hospitalières de Saint-Joseph. Une quarantaine de
personnes a assisté à cette présentation en présence de
la communauté des religieuses hospitalières de Tracadie
très concernée par le sujet. Les religieuses ont apprécié
le travail réalisé à partir de leurs archives qui sont
essentielles pour éclairer leur œuvre.
La conférencière a fait un survol historique des
différentes fondations du nord-est du Nouveau-
Brunswick en commençant par l’Hôtel-Dieu de Tracadie
et l’arrivée des hospitalières pour soigner les lépreux
en 1868, l’ouverture d’un dispensaire la même année
faisant de Tracadie le premier hôpital francophone
de la province. Elle a aussi évoqué l’éducation avec
la première école ouverte en 1873 qui a fonctionné
une douzaine d’années puis de l’orphelinat et enfin de
l’Académie Sainte-Famille qui, entre 1912 et 1967, a été
une maison d’enseignement dirigée par les hospitalières.
Par la suite, il a été question de l’Hôtel-Dieu de
Campbellton et de la première école d’infirmières créée
en 1916 puis de l’Hôtel-Dieu de Bathurst.
Pour rester dans le thème de l’héritage, plusieurs
biographies de religieuses ont alimenté la conférence.
Ainsi, sœur Amanda Vigier, dite Saint-Jean-de-Goto
(1845-1902), pharmacienne, âgée de 23 ans à son
arrivée à Tracadie en 1868, est la plus jeune des six
sœurs hospitalières venues de Montréal, mais c’est
elle qui édifie et consolide à la fois l’œuvre et la
communauté. Marie-Anne Doucet (1851-1934), née à
Bathurst, se présente, à 25 ans, au noviciat des sœurs
hospitalières. Elle est la première religieuse hospitalière
acadienne à enseigner chez les sœurs et la première
Acadienne à devenir supérieure. Elle sera la cheville
ouvrière de la construction de l’Académie. Comme
elle craint que les travaux ne soient pas achevés pour
septembre 1912, elle demande la permission de la mère
supérieure pour peindre une partie de la maison, des
classes et des corridors. Sœur Eva St-Albert (1894-
1975), très instruite, monte le cours commercial en 1922
à l’Académie Sainte-Famille, décroche son diplôme
d’infirmières et devient directrice de l’hôpital avant
d’aider à la fondation du Sanatorium Notre-Dame-de-
Lourdes à Bathurst. On l’envoie ensuite s’occuper de
la léproserie de San Pablo au Pérou. Sœur Anastasia
Carroll dirige l’école d’infirmières de Campbellton
entre 1920 et 1927 qu’elle conduit à l’excellence. Elle
couronne son œuvre par la réorganisation de l’École
d’infirmières de l’Hôtel-Dieu de Montréal au point de
vue de la technique du soin des malades. Ses notes de
cours sont colligées par sœur Allard de l’Hôtel-Dieu
de Montréal et publiées dans un manuel intitulé en
français « Technique du soin des malades ». Il va être
longtemps le seul de ce genre dans le monde hospitalier
francophone. Sœur Fauteux sera professeure de musique
durant 36 ans et formera de nombreuses musiciennes
dont Marie-Esther Robichaud. Sœur Dorina Frigault
créera le musée historique de Tracadie et, comme
beaucoup d’autres, formera des cohortes d’infirmières.
On ne peut que rendre hommage à toutes ces religieuses
hospitalières qui ont tant apporté à la communauté
acadienne et continuer à étudier leur œuvre qui reste liée
à l’histoire des soins et de l’éducation des francophones
du Nouveau-Brunswick.
Florence Ott, professeure en gestion de
l’information, entourée des Religieuses Hospitalières
de Saint-Joseph de Tracadie lors de sa conférence à
la bibliothèque de Tracadie, le 23 février 2016.
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