Bulletin des diplômés de l'Université de Moncton - page 12

Bulletin
i
Automne
i
2014
12
Ce qui se passe à l’Université de Moncton est
assez spectaculaire si l’on considère qu’au début
des années 1980, une minime présence étrangère,
surtout tunisienne, marocaine et libanaise, passait
un court séjour d’études à Moncton. Aujourd’hui,
tout a changé, car venir au Canada pour suivre
des études prend une autre signification davantage
liée à un projet d’immigration. Après les études,
on souhaite se trouver un emploi dans la région
du Grand Moncton ou ailleurs. Par conséquent,
l’institution universitaire est amenée à jouer un
rôle différent qui ne se limite plus uniquement à
l’encadrement académique. Elle doit ajuster ses
services aux étudiants et établir des collaborations
avec des intervenants situés à l’extérieur.
Dans cette nouvelle réalité, plusieurs défis existent
afin d’amener l’étudiant international à se sentir
inclus dans la vie universitaire et communautaire.
Premièrement, le nombre d’étudiants
acadiens étant à la baisse, les établissements
postsecondaires recrutent une clientèle étudiante
étrangère. Une récente recherche a démontré
que certaines petites universités seront de plus
en plus dépendantes de cette source d’étudiants
afin d’assurer la survie de certains programmes
de premier cycle
5
. Deuxièmement, l’intégration
de la clientèle internationale demande une
panoplie de services d’accueil, d’intégration et
de rétention. Dans un contexte de diminution
des effectifs, les universités misent beaucoup
sur la promotion et le recrutement, mais moins
sur les services d’intégration aux étudiants
étrangers. Troisièmement, les agences d’accueil
et d’établissement, comme le Centre d’accueil et
d’accompagnement francophone des immigrants
du Sud-Est du Nouveau-Brunswick (CAFI),
n’ont pas la capacité et les ressources nécessaires
pour répondre aux besoins des étudiants
internationaux qui désirent faire la transition d’un
statut temporaire vers la résidence permanente.
Enfin, l’implication des acteurs économiques
et communautaires reste problématique et
demande un travail considérable au niveau de
la sensibilisation des employeurs des petites et
moyennes entreprises. À Moncton, il existe des
initiatives intéressantes telles le mentorat, le
bénévolat et la formation au contexte du marché
du travail canadien.
Figure 5.
Distribution des
étudiants canadiens/
des étudiants
internationaux par
faculté, 2013-2014
(Source : Université de Moncton,
Données institutionnelles 2014.
*Étudiants canadiens incluent les
étudiants détenant la résidence
permanente)
Figure 4.
Distribution des
étudiants internationaux
inscrits à l’Université
de Moncton à la session
d’automne 2013, selon
leur pays d’origine
(Source : Université de Moncton,
Données institutionnelles 2014)
Cette situation s’est même accentuée dans certaines facultés, notamment en administration,
en ingénierie et même dans certains départements du secteur des sciences sociales.
5
Mathieu Wade et Chedly Belkhodja (2012). « Managing a New Diversity on a Small Campus: The Case of l’Université de Moncton (Canada) »,
dans Hébert, Y. & Abdi, A. A. 2011.
Critical Perspectives on International Education
, Rotterdam: Sense Publishers, p. 184-196.
Guinée
13,7%
Mali
11,8%
Burkina Faso 8,8%
Sénégal
8,1%
Côte d’Ivoire 7,5%
Maroc
7,5%
France
6,0%
Cameroun 5,5%
Haïti
5,1%
Autres
26.0%
DOSSIER
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