Bulletin des diplômés de l'Université de Moncton - page 4

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Bulletin
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Automne
i
2014
Originaire de Baie-Sainte-Anne au Nouveau-
Brunswick, le docteur Aurel Schofield a fondé
et dirigé le Centre de formation médicale du
Nouveau-Brunswick jusqu’à sa retraite en
septembre dernier.
Détenteur d’un diplôme en sciences de la santé
de l’Université de Moncton, le docteur Schofield
a obtenu son diplôme en médecine familiale de
l’Université Laval en 1980. Après ses études, il est
revenu au Nouveau-Brunswick où il a pratiqué
pendant plus de 25 ans, en plus de se consacrer à
l’enseignement de la médecine et à la recherche.
Figure de proue en matière de santé en français,
le docteur Schofield a participé au début des
années 2000 aux travaux du
Comité consultatif des communautés
francophones en situation minoritaire mis
sur pied par le ministre fédéral de la Santé.
Ce comité a défini les grandes orientations
de la contribution du gouvernement fédéral
à l’amélioration de l’accès à des services de
santé de qualité dans leur langue pour les
communautés francophones et acadiennes.
Il a été membre fondateur de la Société Santé et
Mieux-être en français du Nouveau-Brunswick
et du Consortium national de formation en
santé. Il a siégé au conseil d’administration
de tous ces organismes. Depuis 2012, il assure
la présidence de l’organisme national Société
Santé en français. Il copréside également le
comité ministériel sur la collaboration en soins
de santé primaire pour la province du Nouveau-
Brunswick.
L’engagement et le dévouement exceptionnel
du docteur Aurel Schofield ont été reconnus par
diverses instances provinciales et nationales.
En mai 2014, il est devenu membre de
l’Ordre du Canada.
Dans le cadre de sa Soirée Ovation qui a eu lieu
le 9 octobre au Delta Beauséjour de Moncton,
l’AAAUM a rendu hommage à deux de ses
diplômés. Le docteur Aurel Schofield a reçu
l’Ordre du mérite, alors que le Prix Émergence
a été remis au pianiste Carl Philippe Gionet.
Le Bulletin vous présente les entretiens
réalisés avec ces deux personnes
exceptionnelles dont la contribution et
les actions rejaillissent sur l’Université de
Moncton et la communauté acadienne.
Lorsque vous avez fréquenté
l’Université de Moncton, l’institution
avait à peine une décennie. Quels sont vos
souvenirs de cette période?
Je n’ai que de bons souvenirs.
Une grande effervescence animait
l’Université de Moncton à cette époque.
Je dirais que cette période a été celle où je
me suis ouvert à la grande communauté
francophone. Jusque-là, je n’avais pas eu
cette occasion. Nous vivions vraiment
une vie de campus avec comme point de
rencontre le légendaire bar étudiant
Le Kacho. C’était encore l’époque du
Flower Power
. Nous étions dans cette
mouvance et ça créait un tempo assez
intéressant.
Pourquoi et dans quelles circonstances
avez-vous choisi la médecine?
J’ai toujours été intéressé par les sciences.
Plus jeune, je rêvais d’une carrière
d’astronaute. Les sciences constituaient
mon domaine de prédilection. Lorsque
je suis arrivé à l’Université de Moncton,
je me suis d’abord inscrit au baccalauréat
en biologie. C’est à ma deuxième année
que j’ai décidé de transférer au diplôme
en sciences de la santé qui venait d’être
mis sur pied. Le choix de la médecine
est venu par la suite. J’y voyais un défi
important. Mon père était décédé
d’une crise cardiaque quelques années
auparavant et cet événement a été
marquant. J’ai donc décidé de soumettre
ma candidature en médecine.
Après vos études en médecine familiale,
était-ce important pour vous de revenir
pratiquer au Nouveau-Brunswick?
Mes intentions ont toujours été très
claires à cet égard : je reviendrais
pratiquer la médecine au Nouveau-
Brunswick. Durant mes études, je suis
revenu au Nouveau-Brunswick pour
des emplois d’été. J’ai vite constaté
les besoins importants en matière de
services de santé en français. Au début
des années 1980, plusieurs services de
santé en français étaient inexistants. J’ai
été motivé par l’idée de redonner à ma
communauté, elle qui m’avait donné
la chance d’aller étudier la médecine à
l’Université Laval. Je voyais à la fois des
défis et des possibilités.
Vous avez pratiqué la médecine familiale
activement pendant près de 25 ans.
Plusieurs personnes ont eu la chance de
vous avoir comme médecin de famille.
Quels souvenirs gardez-vous de cette
époque?
J’ai beaucoup aimé la pratique médicale.
C’est quelque chose d’exigeant, mais on
en retire beaucoup. C’est une profession
très gratifiante. Comme médecin de
famille, tu as l’occasion de soutenir
les gens dans des périodes de leur vie
parfois heureuses, mais aussi parfois
très malheureuses. Il faut composer
avec toutes sortes de circonstances. Le
médecin traite, mais souvent, son rôle en
est un d’accompagnateur. À un moment
donné, j’ai choisi de faire autre chose,
mais laisser la pratique de la médecine
n’a pas été facile.
Entret iens
Aurel Schofield, D.S.S. 1974
Récipiendaire 2014 de
l’Ordre du mérite
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