Page 20 - Le Courant

20 Université de Moncton, campus de Shippagan
Nos étudiants performent
Des étudiants de 1re année
du programme de science
infirmière s’associent aux
cliniques de santé sexuelle
Dans le cadre de leur stage d’hiver, les étudiants de
1re année au programme de baccalauréat en Science
infirmière de l’UMCS ont collaboré avec les infirmières
des cliniques de santé sexuelle de la Santé publique
pour offrir des activités interactives aux étudiants des
polyvalentes du Nord-est du Nouveau-Brunswick
francophone.
Dans la Péninsule acadienne, les étudiants ont préparé
une activité de théâtre interactif sur le thème de la santé
sexuelle. Le théâtre interactif, aussi appelé théâtre action
ou théâtre forum, né dans les années 1960, a fait son
chemin comme stratégie pédagogique en promotion
de la santé et en prévention. Dans un premier temps,
l’animateur invite les spectateurs à assister à une courte
pièce dans laquelle ils s’identifient peu à peu aux acteurs
qui jouent une situation bien concrète tirée de leur
réalité. Cette première version de la pièce se termine
plutôt mal. L’animateur propose alors aux spectateurs
d’intervenir afin de changer le déroulement de la pièce.
Les spectateurs peuvent proposer des répliques et des
actions ou venir prendre la place des acteurs, sur scène,
et jouer leurs suggestions. Cette deuxième version de la
pièce se termine mieux. Une discussion s’ensuit entre
l’animateur et les spectateurs autour de la thématique
traitée dans la pièce qui contribue à la conscientisation, à
la mise à l’épreuve de mythes entourant la thématique et
à l’élaboration de moyens pour y faire face.
Cette stratégie pédagogique est exigeante. Elle
représente un défi de taille pour les étudiants, qu’ils
exercent le rôle d’animateur ou d’acteurs. Les
étudiants doivent effectuer un travail de recherche
permettant une excellente connaissance de la
thématique, des mythes l’entourant, des gens qu’elle
touche – leurs valeurs, leurs influences, leurs défis, les
comportements qu’ils adoptent habituellement face
à cette thématique. Une fois ce travail de recherche
effectué, les étudiants doivent s’approprier le contenu,
le livrer de façon claire, bonifiant ainsi leurs habiletés
de transfert des connaissances et de communication.
Les étudiants apprennent à s’adapter rapidement
selon les répliques proposées par les spectateurs et
apprivoisent l’incertitude. Ce faisant, les étudiants
évoluent vers l’acquisition de compétences clés en
science infirmière : expertise infirmière, communication
et interaction, collaboration, responsabilisation et auto
apprentissage. De leur côté, les spectateurs maximisent
leurs connaissances. Ce ne sont pas des spectateurs
passifs, mais bien actifs puisqu’ils sont interpellés
pour améliorer la pièce, pour agir afin d’améliorer leur
situation, pour trouver des solutions qu’ils pourront
reproduire et intégrer dans leur propre vie. Les étudiants
apprennent mieux dans l’action. Cette dernière favorise
l’apprentissage et le développement des compétences
chez l’étudiant. Alors que la formation des infirmières
est structurée autour de compétences, l’apprentissage
dans l’action prend toute sa valeur.
Les commentaires recueillis, tant de la part des
étudiants, que des infirmières des cliniques de santé
sexuelle que des spectateurs et des enseignants sont très
favorables et saluent l’initiative mise de l’avant comme
constituant une innovation à répéter dans le futur.
Bravo à tous les étudiants de 1re année pour ce défi
relevé de fort belle façon.
Une professeure très fière de ses étudiants, Nathalie Boivin
Sur la photo, le groupe d’étudiants ayant travaillé avec les
élèves de la Polyvalente W.-A.-Losier à Tracadie-Sheila. De
gauche à droit, 1 re rangée : Isabelle Duguay, Sophie Mallet,
Valérie Roussel, Alex Savoie, Antoinette Rousselle. 2e
rangée : Sophie St-Pierre, Cynthia Ferguson, infirmière de
la clinique de santé sexuelle, Frédérique Godin et Nathalie
Boivin, professeures.