Comprendre comment sont liés nos activités anthropiques, nos écosystèmes et notre santé représente le thème central de mes activités de recherche. En particulier, je m’intéresse à la dynamique des contaminants dans les écosystèmes aquatiques ainsi qu’à l’évaluation de l’exposition humaine aux contaminants. Notre laboratoire développe de nouveaux biomarqueurs d’exposition humaine et des bioindicateurs de contamination des milieux aquatiques pour déceler les interactions entre santé et environnement. En utilisant ma formation de biogéochimiste, je tente de mieux comprendre comment intégrer les approches participatives dans mes pratiques et de mieux identifier les défis qui nous empêchent de bien intégrer sciences et communauté. Les approches écosystémiques de la santé sont une façon pour moi de réfléchir à ces questions et de passer à l’action. Les recherches que je mène sont pour la plupart interdisciplinaires. Ainsi, les projets sont faits en équipe et inclus la participation de partenaires communautaires.
Projets en cours :
Réseau Observatoire sur l’Environnement, la Communauté et la Santé
Renforcer la capacité intersectorielle pour comprendre et réagir aux impacts du développement des ressources sur la santé
https://ecohealthkta.net/health-resource-development/echo/
Le Réseau ECHO est un programme de recherche de 5 ans subventionné par les Instituts de recherche en santé du Canada. Le réseau se penche sur la collaboration entre secteurs pour prendre note – et réagir – aux influences du développement des ressources sur la santé et le bien-être, avec une emphase sur les environnements ruraux, isolés et les communautés autochtones.
La santé est influencée par le développement de ressources par des voies interdépendantes socio-économiques, écologiques, culturelles et politiques, qui demandent des interventions intersectorielles en amont. Ces relations sont particulièrement importantes au Canada, où l’économie demeure étroitement liée au développement de ressources naturelles et où le taux et l’échelle des changements sociaux et environnementaux dans les régions riches en ressources alimentent un débat autour de ses impacts sur la santé, surtout pour les communautés rurales, isolées, et les communautés autochtones.
Le Réseau ECHO offrira des outils et des processus qui connectent les gens à un réseau d’information, de pratiques et de personnes afin de développer une perspective partagée et des réponses plus efficaces aux impacts cumulatifs du développement de ressources. Ces outils et processus aideront à répondre à deux besoins qui se chevauchent. Le premier est un besoin d’outils et de processus intégratifs en vue de détecter, de remarquer, d’analyser et de réagir aux impacts du développement de ressources sur la santé. Le deuxième est le besoin de pouvoir comprendre et réagir aux impacts cumulatifs du développement de ressources d’une façon qui reconnait les impacts sur l’environnement, les communautés et la santé de développements passés, présents et futurs à travers le temps et l’espace.
Le Réseau ECHO rassemble un groupe interdisciplinaire de plus de 50 personnes à travers le Canada incluant des chercheuses et chercheurs et des praticiennes et praticiens aguerris des domaines de la santé, de l’environnement et des sciences sociales et est ancré dans quatre cas régionaux (au Nouveau-Brunswick, en Alberta, en Colombie-Britannique et au nord de la Colombie-Britannique). Dans chaque cas régional, les utilisatrices et utilisateurs de connaissances ou les partenaires de cas régionaux ont identifié des besoins d’aide à la décision qui demandent une meilleure intégration des impacts à l’environnement, la communauté et la santé. Les cas régionaux sont associés avec la UNBC, l’Université de Moncton, la University of Alberta et la Simon Fraser University. Le projet est administré par UNBC.
L’étude de cas du Nouveau-Brunswick, qui se fera en collaboration avec le Réseau Environnement du N.-B., se concentre sur les efforts mis en place au cours des 10 dernières années pour améliorer la santé environnementale des enfants, notamment par les travaux du Collectif pour la santé environnementale des enfants du N.-B.
Les défis d’adaptation aux changements climatiques des communautés côtières de Cocagne-Grand-Digue
http://www.artisticc.net
L’adaptation aux changements climatiques des communautés côtières est un défi de taille qui touche tout le littoral du Nouveau-Brunswick. Aborder ce défi requiert une approche écosystémique, transdisciplinaire, participative et enracinée dans le contexte local. C’est dans ce contexte que nous avons développé un partenariat intitulé « Les défis d'adaptation aux changements climatiques des communautés côtières de Cocagne-Grande-Digue (CGD) » qui se situe dans le cadre du projet international Adaptation Research, a Trans-disciplinary transnational community and policy centered approach (ARTisticc) coordonné par l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines. Le but d’ARTisticc est de « contribuer à l’enchâssement des sciences naturelles, des sciences sociales et des sciences humaines dans la définition de politiques d’adaptation côtière qui soient robustes sur le plan scientifique, pertinentes en vue de répondre aux besoins des communautés côtières et médiatisées culturellement ».
Nos questions spécifiques sont de comprendre : i) en quoi CGD est unique depuis la colonisation acadienne, avec la construction de digues pour la protection du territoire et de l'autosuffisance alimentaire? ii) en quoi les récentes expériences d'adaptation en vue de freiner l'érosion des berges et de la sédimentation de l'estuaire et de la rivière tiennent compte des événements historiques? iii) en se basant sur les informations scientifiques du GIEC (2007, 2013), sur le contexte historique particulier de l'Acadie et sur les expériences récentes d'adaptation, quelles sont les politiques d'adaptation appropriées pour CGD? Par cette recherche notre question principale est comment coconstruire avec CGD des politiques d'adaptation qui s'enracinent dans l'univers culturel de la société acadienne? En plus, nous voulons partager avec les sites d'ARTisticc les particularités d'adaptation côtières à l'échelle locale afin d'enrichir les plans de gestion de l'érosion des zones côtières et des estuaires. La méthodologie reposera sur l'inventaire des plus récentes données des sciences naturelles sur l'adaptation aux changements climatiques et sur les repères historiques, entre autres les outils qualitatifs tels les entrevues semi-dirigées et des focus groups. Ces matériaux seront médiatisés culturellement par les arts. Notre équipe de recherche canadienne est composée d’Omer Chouinard (Maîtrise en études de l’environnement, Gregory Kennedy (histoire), Céline Surette (chimie), Julie Forgues (arts visuels), Serge Larochelle, Kathy Gildart et Jocelyne Gauvin (Groupe de développement durable du Pays de Cocagne).
Le manganèse présent dans l’eau potable souterraine affecte-ils la santé des enfants du Nouveau-Brunswick ? - Évaluation des biomarqueurs d'exposition au manganèse chez les enfants
L’objectif du projet AQUADIE est d’examiner les effets potentiels de l’exposition au manganèse (Mn) présent dans l’eau potable souterraine sur la santé et le développement intellectuel des enfants. Le manganèse est naturellement présent dans les eaux souterraines de nos régions en quantité plus ou moins élevée dépendamment de la composition du sous-sol géologique. Selon la concentration, le manganèse dans l’eau du robinet peut avoir des effets néfastes sur la santé des enfants. Les effets observés jusqu'à présent chez les enfants touchent le fonctionnement du système nerveux, dont leurs capacités d’apprentissage et leurs comportements. Pour certains métaux, la toxicité est connue depuis longtemps et a aboutit à l’établissement de règlementations strictes. Cependant pour le manganèse, les recherches faites à ce jour sur les quantités nécessaires pour produire des effets néfastes sont insuffisantes pour établir une règlementation qui protégerait la santé de tous. Une étude récente faite au Québec rapporte des déficits cognitifs chez les enfants exposés au manganèse par l'eau potable souterraine. Toutefois, des données supplémentaires sont nécessaires pour établir les doses potentiellement néfastes chez les enfants. De plus, il est essentiel d'identifier et de valider les biomarqueurs d'exposition les plus efficaces et les plus fiables, étape fondamentale aux études toxicologiques et à l'évaluation du risque. Il n'existe présentement pas de consensus quant au meilleur biomarqueur d'exposition au manganèse. Nos objectifs sont donc 1) d'évaluer le lien entre l'exposition au Mn provenant de l'eau potable et les concentrations de Mn dans les cheveux, la salive et les ongles des enfants vivant au Nouveau-Brunswick (N.-B.) où l'eau souterraine est connue pour ses concentrations de Mn élevées; 2) de développer les méthodes d'échantillonnage, de préservation des échantillons et d'analyse chimique des biomarqueurs; 3) d'examiner la relation entre l'exposition au Mn et les abilités cognitives et neuromotrices des enfants.