Deux soutenances de thèse de Maîtrise en histoire

Bertrand Brideau, enseignant de Leech, et Stéphanie Côté, membre du personnel du Centre d'études acadiennes, ont soutenu chacun avec succès une thèse de Maîtrise en histoire au Département d'histoire-géographie de l'Université de Moncton.

Intitulée "Entre profit et paternalisme : la papetière de Bathurst et ses ouvriers de 1907 à 1945", la thèse de M. Brideau présente l'évolution parallèle des préoccupations patronales et ouvrières de la papetière de Bathurst.

Du côté patronal, il a examiné les procès-verbaux du bureau des directeurs pour dégager les trois grands virages qu'ils ont pris entre 1907 et 1945 à la recherche de la rentabilité : d'abord, la production du papier journal entreprise en 1923, ensuite le début de la production du carton kraft en 1931 et, finalement, la concentration sur le carton ondulé et l'arrêt du papier journal en 1944. Du côté ouvrier, il a privilégié deux sources : les fiches du personnel de la compagnie et les procès-verbaux du syndicat (section locale 396 des " International Papermakers ").

Trois autres virages peuvent être perçus : d'abord, une période d'instabilité de la force ouvrière marquée par des relations de travail de type "paternaliste" qui dure de 1921 à 1930; ensuite, de 1931 à 1937, les fiches du personnel montrent qu'il y a beaucoup moins de va-et-vient chez les ouvriers et que les licenciements diminuent considérablement avec les pressions syndicalistes un peu partout en Amérique du Nord; enfin, entre 1938 et 1945, avec la croissance de la productivité vient le début de la syndicalisation de la papetière en 1939. M. Brideau note en conclusion que ces virages patronaux et ouvriers qui sont, à première vue, indépendants les uns des autres, s'influencent mutuellement dans le processus de "modernisation" de la compagnie de Bathurst.

Le jury de thèse était composé de Nicole Lang, du campus d'Edmundston, Phyllis LeBlanc, du Département d'histoire-géographie, et Daniel Hickey, directeur de thèse. Andrée Courtemanche, directrice du Département d'histoire-géographie, a présidé la soutenance.



Hôtel-Dieu de l'Assomption

Stéphanie Côté, de Moncton, membre du personnel du Centre d'études acadiennes, étudie, quant à elle, le développement de l'Hôtel-Dieu de l'Assomption sous l'administration des Sœurs de la Providence entre 1922, date de la fondation de l'institution, et 1967 quand l'hôpital est transféré au gouvernement provincial.

Mme Côté cherche à montrer que, malgré la perception traditionnelle négative de la gestion des hôpitaux par les congrégations religieuses, cette historiographie est en train d'être révisée. En considérant une série de critères concrets de la "modernité" de cette gestion, elle essaie aussi de démontrer que les religieuses ont toujours essayé de suivre les tendances préconisées par les associations nationales, de même que par les conseillers nationaux ou provinciaux.

Que ce soit dans le choix de l'architecture des bâtiments, l'aménagement de l'espace, du nombre et de la structure des départements, la technologie médicale et le recrutement des spécialistes, les Sœurs ont essayé de s'assurer que l'Hôtel-Dieu se conforme aux standards proposés.

Utilisant des registres de malades, Mme Côté fait état des maladies traitées et des services qui s'ajoutent. Au cours des années 1950, elle note que la gestion des Sœurs est remise en cause par une série de changements liés à l'implication progressive de l'État dans le domaine des soins de la santé. D'abord, le système de financement des services est compromis par la fin du régime des "patients payants" et le début des subventions gouvernementales. Ensuite, la crise du recrutement des Sœurs oblige la congrégation à avoir recours aux laïques qui grugent encore les budgets.

Finalement, le gouvernement provincial et la communauté de Moncton demandent aux Sœurs d'agrandir l'institution et ajouter des lits au moment où elles sont de plus en plus plongées dans les déficits. Selon Stéphanie Côté, ce contexte les amène à vendre leur institution au gouvernement provincial en 1967.

Le jury de thèse était composé de Anne-Marie Arseneault, de l'École des sciences infirmières, Jacques Paul Couturier, du campus d'Edmundston, et Daniel Hickey, directeur de la thèse. Andrée Courtemanche a à nouveau présidé la soutenance.




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