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Mercredi 09 Juin 2021

Mercredi 09 Juin 2021

Déclin du français dans la recherche partout au Canada

Réalisée conjointement par l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques (ICRML) de l’Université de Moncton et la Chaire de recherche du Canada sur les transformations de la communication savante (CRCTSC) de l’Université de Montréal, en collaboration avec l’Acfas, une étude, intitulée « Portrait et défis de la recherche en français en contexte minoritaire au Canada », démontre que faire de la recherche en français au Canada en contexte minoritaire constitue un vrai parcours du combattant.

En 2019, l’Acfas a confié à l’ICRML et à la CRCTSC le mandat de mener une étude afin de peindre un portrait descriptif de l’espace de la recherche en français et d’analyser les défis et les besoins des chercheuses et chercheurs d’expression française travaillant en milieu minoritaire au Canada. Cette étude vise à combler le manque de données probantes et fiables sur la réalité de ces chercheuses et chercheurs afin de sensibiliser les actrices et les acteurs gouvernementaux et celles et ceux de la recherche à la question. L’objectif est aussi d’aider l’Acfas à développer une stratégie pour soutenir les chercheuses et chercheurs francophones en contexte minoritaire face aux défis rencontrés.

En plus des obstacles spécifiques aux chercheuses et chercheurs francophones œuvrant en contexte minoritaire, l’étude met en lumière des problématiques communes à tous les chercheuses et chercheurs francophones canadiens : la pression de publier en anglais, l’emploi de plus en plus fréquent de l’anglais pour les demandes de subventions et un désavantage, dans certains cas, lorsque les demandes sont présentées en français. L’étude est assortie de neuf recommandations qui visent à assurer l’épanouissement de l’espace de recherche en français au pays.

« Nous disposons désormais de données probantes inédites sur cette réalité méconnue, explique Éric Forgues, chercheur responsable de l’étude et directeur de l’ICRML. Les acteurs du milieu ont maintenant une feuille de route claire pour mieux appuyer ces chercheurs et chercheuses. »

Ce que disent les chercheuses et chercheurs

Un sondage a été mené de mai à octobre 2020 auprès de 515 chercheuses et chercheurs d’expression française travaillant en contexte minoritaire au Canada. Les questions portaient sur leurs pratiques de recherche et d’enseignement avant la pandémie. Il ressort de cette consultation les constats suivants :

  • Une proportion importante de chercheuses et chercheurs des communautés francophones minoritaires évoluent dans de petites universités ou des campus de taille modeste. La charge d’enseignement y est souvent plus élevée, et l’accès à des auxiliaires d’enseignement et à des services pour préparer des demandes de subventions est plus difficile, ce qui réduit le temps disponible pour réaliser de la recherche.
  • Il y a peu de programmes de cycles supérieurs en langue française en contexte minoritaire, ce qui limite l’accès à des assistantes et assistants de recherche qui maîtrisent le français. En effet, plus de la moitié des répondantes et répondants (55 %) disent qu’il est très ou plutôt difficile d’avoir accès à une assistante ou un assistant de recherche maîtrisant le français aux cycles supérieurs. Ce pourcentage s’élève à 72 % dans l’Ouest, à 55 % en Atlantique et à 44 % en Ontario.
  • Faire de la recherche en français s’avère un réel défi en contexte francophone minoritaire, malgré l’apport significatif de cette recherche à la connaissance et à la vitalité de ce milieu de vie. D’autant plus que les chercheuses et chercheurs travaillant dans ce contexte indiquent que les publications en français sont moins valorisées et ont un impact moindre sur l’avancement de leur carrière.

Publier en anglais ou périr

À l’aide de différents outils, les auteurs de l’étude se sont également penchés sur la langue de diffusion des articles scientifiques ainsi que sur la langue utilisée pour les demandes de subventions partout au pays. Dans cette sphère, tant les chercheuses et chercheurs francophones en milieu majoritaire que ceux en milieu minoritaire sont touchés.

Sans surprise, les publications en sciences naturelles et en sciences de la santé se font presque exclusivement en anglais. Du côté des sciences humaines et sociales, l’anglais gagne de plus en plus de terrain. Par exemple, le pourcentage d’articles en français a diminué de moitié entre 1980 et 2010 à l’Université d’Ottawa.

La force d’attraction de l’anglais se voit également pour les revues scientifiques. Environ 90 % des nouvelles revues qui ont vu le jour au Canada depuis 2005 sont de langue anglaise, ce qui laisse très peu de place aux revues bilingues et encore moins aux revues de langue française.

Demandes de subventions : le français dégringole là aussi

Les demandes de subventions suivent la même tendance, et cette situation touche elle aussi autant les chercheuses et chercheurs francophones en milieu majoritaire que minoritaire. Seulement de 5 % à 10 % des demandes auprès des organismes subventionnaires des domaines des sciences de la santé et naturelles sont rédigées en français. En sciences sociales, en arts et en sciences humaines, le pourcentage des demandes en français est passé de 25 % en 1990 à moins de 15 % de nos jours.

De plus, les chercheuses et chercheurs d’expression française qui présentent des demandes en français auprès des Instituts de recherche en santé du Canada sont désavantagés. Ces demandes ont un taux de succès de 30 % comparativement à 37 % pour celles qui sont déposées en anglais. 

Recommandations

À la suite des analyses effectuées, neuf recommandations sont mises de l’avant pour mieux répondre aux besoins et aux défis des chercheuses et chercheurs francophones travaillant en contexte minoritaire et valoriser davantage la production scientifique francophone au pays. Dans un environnement où l’anglais domine largement, la mise en œuvre de ces recommandations et des mesures proposées est essentielle afin de maintenir une production scientifique en français et de la rendre accessible à la population d’expression française du pays. Certaines mesures visent à aider les chercheuses et chercheurs tandis que d’autres visent à appuyer les universités et les organes de l’édition savante. La recommandation principale prône la création d’un service d’aide à la recherche en français, qui aurait notamment pour rôle d’offrir des services de soutien et de valorisation de la production scientifique en français.




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