Lundi 09 Septembre 2019
Travail de recherche portant sur le français parlé au Nouveau-Brunswick présenté à Melbourne en Australie
Un groupe de chercheurs de deux universités néobrunswickoises ont présenté au Congrès international des sciences phonétiques leur travail de recherche sur le français parlé au Nouveau-Brunswick à travers une communication publiée, intitulée « Prosodic rhythm in regional varieties of French in New Brunswick (Canada) ». Tenu du 5 au 9 aout 2019 à Melbourne en Australie, ce congrès réunissait quelque 900 phonéticiens provenant de 60 pays.Les auteurs de cette communication – Wladyslaw Cichocki, de l’Université du Nouveau-Brunswick à Fredericton, Sid Ahmed Selouani et Yves Perreault, de l’Université de Moncton, campus de Shippagan (UMCS) – ont analysé la variation observable dans le rythme en français oral en mesurant la durée des voyelles, des consonnes et des syllabes. La base de données étudiée, développée au laboratoire de recherche LARIHS de l’UMCS, comprend des phrases lues par 140 locutrices et locuteurs francophones originaires de 11 localités représentant les diverses régions géographiques du Nouveau-Brunswick.
Les résultats de cette analyse montrent que, de façon générale, les variétés de français parlées au Nouveau-Brunswick ont un rythme qui s’apparente à celui des langues telles que le français et l’espagnol (dites « syllabiques ») mais qui diffère de celui des langues comme l’anglais et l’allemand (dites « accentuelles »). Des différences régionales sont aussi observables : la durée des consonnes est à la fois plus courte et, dans certains cas, plus longue chez les locuteurs du nord-ouest du Nouveau-Brunswick que chez ceux des régions rurales du sud-est. Cependant, la durée des voyelles et des syllabes est plus variable chez les locuteurs de Moncton-Dieppe, une région urbaine du Sud-Est, que chez ceux du Nord-Ouest. Le rythme dans le parler des locuteurs du Nord-Est se situe entre ces deux extrémités. L’une des sources des différences régionales observées est le fait que certaines voyelles ont un taux de chute relativement élevé chez les locuteurs du Nord-Ouest. Par exemple, la voyelle « i » dans « Acadie Nouvelle » tombe, ce qui produit des suites de prononciations typiques de cette région.
En plus de fournir une description empirique des variétés de français du Nouveau-Brunswick, cette analyse contribue à la recherche fondamentale dans le domaine de la reconnaissance automatique de la parole. Les travaux subséquents dans ce programme de recherche examineront le rôle des facteurs sociaux dans la variation rythmique observée.
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