Jeudi 30 Mai 2019
Lorsque la culture des soins infirmiers rencontre la culture carcérale : D’où partons-nous et vers où allons-nous ?
Natacha LeBreton, chargée d’enseignement clinique à l’Université de Moncton, campus de Shippagan, site de Bathurst, était conférencière au 87e Congrès de l’ACFAS tenu à la fin mai, à Gatineau, sous le thème « Engager le dialogue savoirs – sociétés ». Son exposé, intitulé « Lorsque la culture des soins infirmiers rencontre la culture carcérale : D’où partons-nous et vers où allons-nous? » se joignait à une série de communications orales regroupées sous la rubrique « Gouverner la marge : regards croisés sur les enjeux sociojuridiques de la vulnérabilité. »La dualité entre la culture caritative et la culture carcérale est bien documentée. D’une part, la dispensation des soins infirmiers vise généralement le maintien ou l’atteinte d’un niveau de santé optimal. D’autre part, la culture carcérale a pour mandat de détenir des individus ayant commis des crimes et répond d’une logique de sécurité. Les constats issus de la littérature scientifique récente et de l’expérience de l’auteure reflètent une cohabitation difficile entre ces deux cultures lorsqu’elles partagent un seul et même espace. Ces constats suggèrent différents enjeux éthiques et cliniques essentiels à considérer pour la pratique des professionnels de la santé œuvrant en milieu carcéral. L’accès aux soins de santé est l’un des droits qui demeurent aux prisonniers. Toutefois, les infirmières doivent constamment se demander si la priorité doit plutôt être accordée aux impératifs de sécurité. Ce conflit, issu de la rencontre entre ces deux cultures, est lourd de conséquences. De manière générale, on s’attend en effet des infirmières qu’elles prennent soin des individus en basant leur pratique sur la confiance, la sollicitude, la compassion, l’éducation et la présence auprès d’autrui. Or, en contexte carcéral, cet idéal est remis en question au profit d’une approche comportementale de la personne avant tout concernée par la gestion des risques qu’elle représente.
L’ACFAS est un organisme à but non lucratif contribuant à l’avancement des sciences au Québec et dans la francophonie canadienne. Sa mission est de promouvoir la recherche et l’innovation ainsi que la culture scientifique dans l’espace francophone, en contribuant à la diffusion et à la valorisation des connaissances et de l’approche scientifique, en vue d’améliorer la qualité de la vie en société. (Information tirée du site Internet de l’ACFAS.). Le 88e Congrès aura lieu du 4 au 8 mai 2020.
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