Vendredi 01 Mars 2019
L'écologie des lacs du nord du Nouveau-Brunswick transformée par les changements climatiques
D'importantes modifications dans la chaine alimentaire des lacs du nord du Nouveau-Brunswick au cours du dernier siècle pourraient avoir été causées par les changements climatiques. De plus, les lacs dont les bassins versants ont été déboisés semblent particulièrement sensibles au phénomène, comme le sont aussi les lacs peu profonds.C'est ce qui ressort d'une étude publiée dans le plus récent numéro de Journal of Paleolimnology et dont Alain Patoine, professeur en gestion de l’environnement à l’Université de Moncton, campus de Shippagan, est coauteur avec ses collègues Joshua Kurek (Mt. Allison) et Irene Gregory-Eaves (McGill).
C'est la première fois que l'impact des changements climatiques est examiné sur les producteurs secondaires des lacs néobrunswickois. Les auteurs ont pu reconstituer comment la composition en espèces d'algues et de Cladocères («puces d'eau») a varié depuis les années 1880. Ils ont examiné les microfossiles chitineux qui se déposent au fond des lacs en formant des couches de plus en plus profondes et donc de plus en plus anciennes. C'est ainsi qu'on a pu démontrer que la richesse en espèces et la taille des Cladocères ont diminué depuis 100 ans. Bien que ce changement dans la structure des communautés zooplanctoniques puisse avoir été causé par de nombreux facteurs, il est possible de cerner ceux qui ont eu un impact plus fort en analysant les différences de changements dans le temps entre plusieurs lacs.
D'un point de vue pratique, ces résultats démontrent que certains lacs sont plus sensibles aux changements climatiques, soit par leurs caractéristiques naturelles (les lacs peu profonds ou étendus sont plus sensibles) soit par ses caractéristiques anthropiques (les lacs dont les bassins versants ont été fortement déboisés sont plus sensibles).
Lien vers l’article :
https://doi.org/10.1007/s10933-018-0052-x
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