Vendredi 15 Février 2019
Les Vendredis midis de l’IEA avec Corina Crainic
Description de la présentation :
Insaisissable et donc puissante, la violence symbolique ayant accompagné la Traite Négrière et le Grand Dérangement participe de l’imaginaire, part d’humanité tout à la fois malmenée et tyrannique, instigatrice de ces chapitres d’histoire qui ne cessent selon les écrivains retenus ici d’infléchir la réalité, et donc d’habiter leurs œuvres. Ce serait alors par un investissement de l’imaginaire que ces pulsions pourraient être décelées, racontées, vécues encore, commémorées et peut-être absoutes. Il s’agit chez Patrick Chamoiseau et chez Antonine Maillet d’un recours à l’imaginaire qui n’est pas abordé comme un exutoire, mais comme un « terrain » propice à l’avènement d’une libération ou, plus prosaïquement, d’un apaisement, aussi porteur, aussi valable.
Texaco et Pélagie-la-Charrette apparaissent comme des fresques d’univers de la perte où il faut exprimer les modulations du sentiment de l’absence et d’un rapport éventuellement aisé à son univers et à soi. Cette conférence propose une réflexion quant à la volonté de bonifier d’emblée la réalité, de la modifier, par la parole, par le conte, par une narration ayant des connivences avec les pratiques religieuses ou mystiques dans les contextes littéraires de la Caraïbe et de l'Acadie.
Après avoir été directrice par intérim de l’IEA de l’Université de Moncton, Corina Crainic y mène un projet de recherche comparant la littérature acadienne à celle des Caraïbes. Elle est également chercheuse associée au Département d’études françaises de l’Université de Moncton. Elle a complété des études de maîtrise en littérature québécoise à l’Université McGill et de baccalauréat en littératures française et québécoise à l’Université Laval. Elle a obtenu le doctorat en littérature antillaise à l’Université de Moncton (en codirection, Université d’Anvers) ainsi qu'une bourse postdoctorale de l’IEA. Sa communication au colloque de l’APLAQA en octobre 2017, intitulée « Trois degrés du vertige. La figure de l’étranger chez Ken Bugul, Émile Ollivier et Toni Morrison », lui a valu le Prix François-Paré. Elle a publié divers articles et chapitres d'ouvrages collectifs au Canada et en France et fera paraître prochainement aux Presses de l'Université Laval son livre intitulé Martinique, Guadeloupe, Amériques. Des marrons, du gouffre et de la Relation.
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