Mercredi 18 Avril 2018
Le « trash » littéraire comme esthétique de la minorisation en littérature acadienne
Description de la conférence selon Isabelle Kirouac-Massicotte
Dans le langage courant, le mot trash est connoté péjorativement et dénote la saleté, le vulgaire et le grotesque. Mais il en va tout autrement lorsque l’on appréhende le trash en tant que concept ou comme esthétique. Une théorie du trash demeure pour l’instant difficile à circonscrire; on qualifie régulièrement des œuvres de trash sans nécessairement intellectualiser et théoriser la notion. En fait, la théorie du trash littéraire reste presque entièrement à faire et celle-ci s'inscrit dans la théorie de la minorisation, dont l’écriture a été amorcée par François Paré dans ses essais, qui portent notamment sur le rapport inégal au pouvoir et la dévaluation des êtres dans le système colonialiste, patriarcal et capitaliste qui est le nôtre. Le trash comprend les caractéristiques de la misère, de l’oubli, de la désolation et de la destruction, mais également leur renversement : cette esthétique n’est pas que dysphorique, car sa violence, sa brutalité ou sa crudité peuvent déboucher sur l’indignation, la solidarité, la contestation, voire le militantisme. L’esthétique trash me paraît être l’angle à privilégier pour appréhender et rassembler les minorités du Canada, puisqu’elle est intrinsèquement liée à la question de la minorisation. Pour illustrer mon propos, je présenterai l’évolution de l’esthétique trash dans la littérature acadienne de la fin des années 1960 à aujourd’hui.
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