Lundi 18 Mars 2013
Le professeur Alain Simard reçoit deux importantes subventions de recherche
Cette subvention est octroyée par le biais du Fonds des leaders, un programme permettant de financer l’infrastructure et les coûts d’exploitation des projets. Les fonds accordés au professeur Simard permettront donc l’achat d’équipement de recherche.
Il recevra également une subvention de fonctionnement de la Société canadienne de la sclérose en plaques d’une somme globale de 300 000 $ pour trois ans. Ces fonds seront utilisés pour l’embauche d’une assistante de recherche ainsi que pour la réalisation de la recherche elle-même portant sur le rôle du système cholinergique dans la différenciation, les fonctions et le recrutement des monocytes.
Le laboratoire d’Alain Simard a pour objectif de mieux comprendre les interactions entre les neurones et les cellules immunitaires. Le système nerveux central (SNC) possède un système immunitaire unique : en état de santé, on y retrouve seulement les microglies qui assurent la protection contre les pathogènes, la survie neuronale et le bon fonctionnement général du SNC.
Cependant, les microglies jouent aussi un rôle très important dans le développement de plusieurs maladies neurologiques telles que la sclérose en plaques et la maladie d’Alzheimer. En outre, ces cellules peuvent soit être bénéfiques ou néfastes dépendant des circonstances. Les molécules qu’elles produisent peuvent être toxiques pour les neurones et les autres cellules avoisinantes, ce qui semble contribuer à la progression de la maladie d’Alzheimer. Les microglies peuvent aussi activer la réponse immunitaire acquise et enclencher le recrutement et l’activation de lymphocytes T et B auto-immunitaires, jouant un rôle très important dans le développement de la sclérose en plaques. Malgré tout, les microglies ont plusieurs fonctions bénéfiques, telles que la production de facteurs de croissance promouvant ainsi la survie neuronale et gliale, l’élimination de molécules toxiques comme la β-amyloïde produite dans la maladie d’Alzheimer, et la réparation de tissus.
Afin de maintenir l’équilibre entre ces fonctions et un fonctionnement adéquat du SNC, le cerveau dépend grandement de la communication bidirectionnelle entre les neurones et les cellules immunitaires. Récemment, l’équipe du professeur Simard a découvert que plusieurs cellules immunitaires, y inclus les microglies, expriment les récepteurs nicotiniques de l’acétylcholine, qui sont surtout reconnus pour leur rôle dans la transmission neuronale. Le fait que ces récepteurs sont aussi retrouvés chez les cellules immunitaires pourrait expliquer comment le SNC communique avec le système immunitaire et contrôle la réponse inflammatoire.
Effectivement, il a été démontré que l’activation de ces récepteurs inhibe la réponse inflammatoire et diminue considérablement les symptômes chez un modèle animal de la sclérose en plaques. Les résultats suggèrent que l’activation des récepteurs nicotiniques exerce ces effets par deux mécanismes : en réduisant le nombre de cellules immunitaires qui sont recrutées au cerveau, et en forçant les microglies à adopter un profil « anti-inflammatoire », réduisant ainsi leurs activités pro-inflammatoires tout en encourageant leurs fonctions protectrices et de réparation.
Les études veulent mettre en évidence les mécanismes naturels impliqués dans le réglage de l'infiltration de cellules immunitaires, de leurs fonctions dans le SNC et comment ceux-ci sont affectés dans les maladies neurodégénératives. Ces recherches pourraient fournir de nouvelles cibles pharmacologiques en guise de traitement pour les désordres neurologiques associés à la réponse inflammatoire.
Renseignements : 858-4748, alain.simard@umoncton.ca
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