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Jeudi 08 Avril 2010

Jeudi 08 Avril 2010

Table-ronde portant sur les opportunités et les défis de la science en région


La photo, prise lors de la table ronde, nous fait voir, de gauche à droite, Marc-André Villard, professeur de biologie et titulaire de la Chaire de recherche en conservation des paysages; Sid-Ahmed Selouani, professeur en gestion de l'information et directeur du Laboratoire de recherche en interaction humain-système du Campus de Shippagan; Yanick Villedieu, animateur de l'émission « Les années lumière » de Radio-Canada; et Ann Beaton, professeure de psychologie et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en relations intergroupes.
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Une table ronde portant sur le thème de la science en région a été organisée dans le cadre des Journées des études supérieures et de la recherche.

Animée par Yannick Villedieu, animateur bien connu de l'émission de culture scientifique « Les années lumière » diffusée sur la première chaîne de Radio-Canada (88,5 FM à Moncton), elle faisait écho à la récente prise de position des cinq plus grandes universités canadiennes dans le dossier du financement de la recherche au pays. On se souvient que ces universités - Alberta, Colombie-Britannique, McGill, Montréal et Toronto - ont proposé au gouvernement fédéral un nouveau modèle qui concentrerait la recherche canadienne dans ces institutions.

Dans ce contexte, il est urgent de se demander quel rôle jouent (ou pourraient jouer) les universités de plus petite taille dans la recherche et la formation aux cycles supérieurs. Cette question se pose de façon particulièrement aiguë en région puisque la petite taille de la plupart des institutions y est combinée à la distance par rapport aux grands centres.

La table ronde regroupait cinq personnes ressources, Michel Belley, recteur de l'Université du Québec à Chicoutimi et président de l'Association des universités et collèges du Canada; David Currie, professeur de biologie à l'Université d'Ottawa; Ann Beaton, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en animation intergroupe à l'U de M; Sid-Ahmed Selouani, professeur en gestion de l'information au Campus de Shippagan; et Marc-André Villard, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en conservation des paysages à l'U de M.

Le recteur Belley a souligné le fait qu'on a tendance à confondre la « Big science », qui se fait typiquement avec de l'équipement très sophistiqué et coûteux et la « grande science » qui peut aussi être effectuée dans les plus petites universités. M. Belley a aussi souligné qu'à titre de président de l'AUCC, il doit concilier les intérêts de toutes les universités, petites et grandes, et que son mandat a débuté avec la controverse sur les demandes des cinq grandes universités (ci-après G5).

David Currie a résumé les observations tirées de son article récent publié dans la revue Nature et dans Affaires universitaires où il comparait la productivité des chercheurs et chercheuses et l'impact relatif de leurs travaux entre le G5 et les autres universités canadiennes. Les résultats indiquent que, pour chaque dollar investi, les chercheurs du G5 sont à la fois moins productifs et moins influents. Le succès des chercheurs du G5 en ce qui a trait à la taille des subventions et des publications de haut niveau s'expliquerait en partie par la présence d'écoles de médecine et par l'appartenance des professeurs à de grands réseaux de chercheurs à l'échelle internationale.

La professeure-chercheuse Ann Beaton a enchaîné en soulignant l'importance de se doter d'une véritable stratégie nationale de recherche universitaire dans laquelle on préciserait notamment le rôle visé pour les universités en région. Mme Beaton a aussi questionné la pertinence de la pression que subissent les chercheuses et chercheurs pour la commercialisation de leur recherche.

Sid-Ahmed Selouani a, quant à lui, illustré le fait que l'on peut mener un programme de recherche actif en région, dans ce cas-ci au Campus de Shippagan. Les nouvelles technologies de la communication ont éliminé les distances et rendu de plus en plus facile la formation d'équipes de recherche nationales et internationales qui se réunissent de façon virtuelle.

Enfin, le professeur Marc-André Villard a rappelé qu'à son meilleur, une université rassemble des individus anticonformistes qui fournissent des solutions créatives aux défis de la société. Il a aussi déploré l'absence d'une véritable stratégie canadienne en matière de financement de la recherche et a souligné le rôle majeur que peuvent jouer les conseils de recherche fédéraux et provinciaux en la matière.

La discussion s'est ensuite tournée vers les pratiques de financement provincial de la recherche et le manque de soutien à la recherche fondamentale. Des membres de l'auditoire ont souligné que la plupart des grandes découvertes découlaient non pas de recherche ciblée mais bien d'individus isolés ayant eu de bonnes idées. Einstein disait que tout son laboratoire entrait dans son chapeau. Niels Bohr, l'un des pères de la mécanique quantique, était du Danemark et non de la grande Allemagne; il était donc en «région».

Un autre participant a souligné que le financement requis pour faire fleurir la recherche fondamentale est assez minime, mais qu'il doit au moins permettre à un chercheur de maintenir une activité de base et de payer ses étudiants et étudiantes. Ceci reflète la philosophie derrière les subventions à la découverte du CRSNG.

Enfin, un membre de l'auditoire a soulevé la question de l'inertie : les universités en région n'ont peut-être pas les ressources nécessaires pour embaucher les meilleures personnes candidates pour des postes académiques, ce qui réduit leur capacité à poursuivre des travaux en recherche de pointe. Quelques personnes ressources ont souligné qu'au contraire, les universités en région pouvaient aussi attirer de bons candidats dans la mesure où elles offrent des conditions de travail décentes, du moins dans les domaines peu exigeants en équipement.

Tant les personnes invitées que les participants de la salle ont exprimé qu'ils n'étaient pas contre la recherche appliquée ou la commercialisation. Cependant, les pressions multiples faites sur les chercheurs et chercheuses pour que leurs travaux trouvent une application à court terme et soient rapidement commercialisables constituent un frein au progrès scientifique et à la créativité, ce qui contrevient au rôle de l'université.

La recherche fondamentale d'aujourd'hui est la recherche appliquée de demain, mais il faut lui laisser le temps de s'épanouir. À vouloir presser le citron trop vite, nous allons tarir à la fois la recherche fondamentale et la recherche appliquée. Si l'humanité avait toujours privilégié la recherche appliquée au détriment de la recherche basée sur la curiosité et le désir de comprendre l'univers, nous n'aurions ni avions, ni ordinateurs, ni antibiotiques, mais sûrement d'excellents pièges à mammouth.

-30-

Renseignements : Marc-André Villard, titulaire
Chaire de recherche du Canada en conservation des paysages
858-4334


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