Les ruisseaux et les milieux humides en zones agricoles sont très vulnérables aux problèmes de sédimentation, de lessivage des produits ajoutés par épandage, d’augmentation de température, d’érosion des berges et d’acidification. Ils sont trop souvent négligés et leur santé se dégrade d’années en années.
Les zones tampons riveraines, parfois appelées zones ripariennes permettent une protection de l’eau sous plusieurs aspects. Une combinaison d’essences forestières, d’arbustes et de graminées permettent de retenir une quantité appréciable de sédiments et d’éléments lessivés par l’eau (tels des pesticides ou engrais synthétiques). Elles crées une certaine structure aux berges, ce qui diminue le risque d’érosion et de glissements de terrains. La présence d’un écran ombrageux, de racines et de débris ligneux dans l’eau génère une meilleure oxygénation et rend le milieu favorable au retour de certaines espèces aquatiques.
Il est évident que pour créer une zone tampon riveraine, le propriétaire doit être prêt à concéder une partie de ses terres en production pour le bienfait de la nature. Bien que cette pratique améliore considérablement la qualité de l’eau, l’aspect visuel, la biodiversité et la protection d’un bassin versant, il faut y trouver une alternative économique pour rendre cette option intéressante à l’ensemble des intervenants dans le milieux rural. C’est pourquoi il est avantageux d’aménager des zones intermédiaires en vue d’une production de bois d’oeuvre de qualité et peut-être même pour la culture de produits forestiers non ligneux. La zone immédiate du cours d’eau ne doit subir aucune intervention, donc les espèces choisies doivent seulement présenter des avantages environnementaux. Il faut noter qu’investir pour la santé des cours d’eau permet d’éviter des bouleversements écologiques qui eux, peuvent coûter très chère à un propriétaire ou une municipalité.
La gestion d’une bande riveraine nécessite des attentions particulières quant à l’implantation des espèces et de leur entretien. Ces zones assez riches et humides peuvent subir des stress importants au cours de l’année, si l’on pense aux inondations, glaces, surplus de sédiments et apport élevés de produits chimiques, comme des herbicides qui peuvent tuer les graminées en bordure des champs, établis pour protéger le cours d’eau. Cependant, il faut noter que cette zone de protection oblige tout de même l’agriculteur à adopter de saines pratiques quant à l’utilisation de produits fertilisants et de produits ″cides″.
Si l’on compare les bienfaits et les inconvénients, on conclu rapidement que cette pratique est primordiale pour une saine gestion des terres agricoles. Les bandes riveraines sont un complément à des bonnes pratiques de gestion des intrants agricoles.