Bulletin de l'alUMni - page 7

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ENTRETIENS
ENTRETIENS
Vous avez fréquenté l’Université de Moncton
pendant sept années et décroché deux
diplômes de l’institution. Quels souvenirs
gardez-vous de cette période de votre vie?
J’ai de bons et nombreux souvenirs de
mes années à l’Université de Moncton. Je
garde en mémoire, parmi mes souvenirs
les plus chers, les amitiés que j’ai tissées et
les gens formidables que j’ai rencontrés et
fréquentés pendant ces années, que ce soit
à la Faculté d’administration, à la
Faculté de droit, lorsque j’étais dans
l’équipe masculine de volleyball de
l’Université de Moncton, à la FÉÉCUM
(Fédération des étudiantes et étudiants
du Campus universitaire de Moncton)
ou encore à l’Osmose (bar étudiant de
l’époque).
Pourquoi avez-vous posé votre choix sur
l’Université de Moncton après l’obtention de
votre diplôme de l’école secondaire
Louis-J.-Robichaud de Shediac?
Pour moi, il s’agissait d’un
incontournable. Le fort sentiment
d’appartenance de mes amis et de la
communauté acadienne à l’égard de
l’Université de Moncton a été un facteur
déterminant dans mon choix. Je voulais
moi aussi fréquenter cette université, en
faire partie. Je demeure d’ailleurs très
attaché à l’Université de Moncton et je
suis fier de faire encore partie de cette
communauté universitaire en tant que
diplômé.
Était-ce important pour vous de poursuivre
des études universitaires en français?
Absolument. Je viens d’une famille
exogame et ironiquement c’est ma mère,
une anglophone, qui nous a toujours
encouragés, mon frère, ma sœur et
moi, à étudier en français. Elle saisissait
bien l’importance, pour nous qui
vivions dans un contexte minoritaire,
d’apprendre le français et de développer
un sentiment d’appartenance à notre
culture francophone. Aujourd’hui, je
saisis pleinement sa démarche et je lui suis
reconnaissant qu’elle nous ait encouragés
à poursuivre nos études en français.
Durant votre passage à
l’Université de Moncton, vous avez participé
pleinement à la vie étudiante. Qu’est-ce qui
vous motivait alors à vous engager?
Depuis que je suis tout jeune, dès l’âge
de 10 ans, j’ai voulu faire avancer les
choses autour de moi. Déjà, en 5
e
année,
à l’école de Grande-Digue, j’étais le
vice-président de ma classe. Alors que
les études m’apportaient un bagage de
connaissances qui élargissaient mes
horizons, la vie étudiante me permettait
de m’engager et d’aider les autres. La vie
étudiante constituait donc un véhicule
privilégié pour faire bouger les choses. J’ai
adoré toutes les expériences enrichissantes
que j’ai pu vivre en prenant part à la vie
étudiante tout au long de mon parcours
scolaire et universitaire.
Lorsque vous avez fréquenté
l’Université de Moncton, vous avez été très
actif en politique étudiante. Rêviez-vous déjà
d’être premier ministre un jour?
Tout à fait. En fait, je ne sais pas si le
verbe « rêver » est assez fort, car déjà à
l’époque, c’était déjà plus que cela pour
moi. Comme je l’expliquais plus tôt,
très jeune j’ai eu le goût de faire avancer
certains enjeux et c’est probablement vers
l’âge de 15 ans que j’ai décidé que ce serait
dans la sphère politique. Quelques
années plus tard, j’ai décidé que
j’aimerais être premier ministre du
Nouveau-Brunswick, une province que
j’adore. Dès lors, toutes les décisions que
j’ai prises visaient à me rapprocher de
mon but. J’étais bien conscient de poser
des gestes et acquérir de l’expérience
m’aideraient éventuellement à relever ce
défi que je m’étais donné.
D’où vous vient ce goût du dépassement?
Je dirais au désir de faire évoluer les
choses autour de moi et à ma conviction
profonde que c’est possible si on y met
l’effort et la passion nécessaires. Mais
j’ajouterais aussi que cet aspect de ma
personnalité m’a été transmis par mes
parents, des gens qui ont toujours travaillé
très fort, qui ont fait des sacrifices pour
offrir une meilleure qualité de vie à leur
famille. Ils ont été et ils demeurent pour
moi une grande source d’inspiration.
Il n’y a aucun doute qu’ils ont eu
une influence inestimable dans mon
cheminement.
Quelles ont été les personnes influentes dans
votre parcours professionnel?
Les personnes les plus influentes dans
ma vie ont été mes parents qui m’ont
transmis des valeurs importantes telles
que l’intégrité, l’honnêteté, le travail,
le sens de la communauté et le désir de
vouloir faire avancer les choses. Je suis le
plus jeune d’une famille de trois enfants
et je m’estime choyé d’avoir pu suivre les
pas de mon frère Pierre Junior et de ma
sœur Mélissa. Il ne fait aucun doute que,
sans ma famille, je ne serais pas où je suis
aujourd’hui.
Y’a-t-il un leader qui vous inspire plus
particulièrement?
Louis J. Robichaud est mon idole
politique et une source d’inspiration
inépuisable. Un grand personnage qui a
accompli de grandes choses pour notre
province et les gens oublient parfois à quel
point ce qu’il a réalisé a été difficile. Il
avait une conviction, une détermination,
un charisme et une intelligence
exceptionnels.
Vous êtes premier ministre du
Nouveau-Brunswick depuis plus d’un an.
Qu’est-ce qui a changé dans votre vie?
C’est sûr que je suis très occupé, mais je
l’ai toujours été. Il serait faux de croire
que je suis plus occupé qu’une mère ou
qu’un père de famille qui travaille et qui
élève des enfants avec tout ce que cela
comporte d’activités. Une chose qui a
changé, c’est que je ne peux plus jouer
au tennis et au hockey autant qu’avant
en raison de mes horaires et de mes
déplacements constants. Bien entendu, je
me fais reconnaître un peu plus qu’avant,
surtout lorsque je suis en habit et que je
porte une cravate rouge… mais les gens
sont gentils et respectueux.
Nul doute que vous avez un rythme de vie
trépidant. Comment vous ressourcez-vous?
L’exercice est très important pour moi,
pour mon équilibre personnel. Puisqu’il
m’est difficile de pratiquer du sport
organisé, je m’entraîne dans un gym et
je fais de la course. Peu importe où je
me trouve dans la province, je peux aller
courir. Je dirais aussi que d’aller visiter
ma famille à Shediac Bridge, de partager
des moments avec eux sont des activités
qui me permettent de décrocher. Je ne le
fais pas autant que j’aimerais, mais une
fois par mois on se retrouve ensemble à la
maison de mes parents autour d’un repas
et c’est toujours très agréable.
Si vous n’étiez pas premier ministre, vous
seriez…
J’adore vivre de nouvelles expériences. Il
y a beaucoup de choses qui m’intéressent
et que j’aimerais faire dans la vie. Je suis
encore avocat et je suis convaincu qu’un
jour j’aimerais enseigner. D’autre part,
j’ai toujours eu un grand intérêt pour
l’entrepreneuriat, à l’image de la famille
de ma mère qui est très entrepreneuriale.
Ce qui compte pour moi ultimement c’est
de faire bouger les choses.
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