Page 8 - Prisme 2013

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qui cause la maladie. De plus, d’autres
membres de la famille des gènes SOX
peuvent être impliqués.
Les membres de la famille des facteurs
de transcription SOX induisent
des courbures de l’ADN, facilitant
l’activation de certains gènes. Ainsi,
ils sont impliqués dans la régulation
de la transcription, processus par
lequel les données génétiques stockées
dans l’ADN sont transcrites en ARN.
Par la suite, ces ARN messagers sont
traduits pour permettre la synthèse de
protéines spécifiques importantes pour le
fonctionnement de la cellule au sein de
l’organisme.
Les facteurs de transcription SOX sont
importants chez l’homme pour plusieurs
raisons :
• Le gène SRY, membre de la famille
des facteurs SOX, est localisé sur le
chromosome Y. Il est essentiel à la
détermination du phénotype mâle.
• Le gène SOX9, exprimé au niveau
du testicule, est essentiel au
développement normal des organes
reproducteurs chez le garçon.
• Les facteurs SOX jouent un rôle
dans le développement de différents
organes, incluant le cerveau, le tube
digestif, le pancréas, le système
squelettique, les organes génitaux.
• La majorité des mutations impliquant
les facteurs SOX mène à une mort
prématurée ou à des atteintes sévères
du développement.
• Les facteurs SOX induisent des
courbures de l’ADN, facilitant
l’activation de certains gènes.
Plus de 20 membres de la famille des
facteurs SOX ont été caractérisés, dont
plusieurs sont exprimés chez le testicule.
Pour assurer leur spécificité d’action,
les protéines SOX comptent sur des
interactions avec d’autres protéines.
Du point de vue collectif, la survie de
l’humain comme espèce ne semble
pas en danger, particulièrement
lorsqu’on tient compte de
l’accroissement important de la
population mondiale au cours des
cent dernières années. Par contre,
d’un point de vue individuel, l’homme
est de plus en plus confronté à
différents agents perturbateurs
pouvant entraîner une réduction de
la fertilité. Parmi ceux-ci, les polluants
environnementaux, l’augmentation
de l’incidence de l’obésité, le stress,
les facteurs génétiques contribuent
chacun à réduire les niveaux
de production de testostérone,
et en conséquence, la fertilité
chez l’homme. Parmi les facteurs
génétiques, les gènes SOX, incluant le
gène SRY, pourraient jouer un rôle.
Lors du développement fœtal chez
les mammifères, le gène SRY (se
trouvant sur le chromosome Y) permet
la détermination sexuelle mâle par
l’activation d’une cascade précise
de gènes. L’absence de chromosome
Y (et donc de gène SRY) mène à la
détermination sexuelle femelle chez le
fœtus. Le gène SRY est responsable de la
production d’une protéine qui déclenche
le développement des testicules,
entraînant la production d’hormones
sexuelles masculines et le développement
de caractéristiques sexuelles mâles. Le
développement des caractères sexuels
féminins est la voie par défaut et
implique une absence du gène SRY.
Chez l’homme, plusieurs troubles
impliquant le gène SRY peuvent causer
un certain nombre de symptômes liés à
la fertilité et au développement sexuel.
Ces symptômes peuvent varier en
gravité, selon la nature de la mutation
Puisque plusieurs gènes reliés à la
production de testostérone présentent
des éléments de régulation SOX au
niveau de leurs régions régulatrices,
les facteurs SOX pourraient jouer un
rôle crucial dans la régulation de ces
gènes. De ce fait, les facteurs SOX
pourraient contribuer au maintien de la
fertilité et à la limitation des symptômes
associés à l’andropause. Parmi ces
symptômes on retrouve la léthargie,
la dépression, la diminution du désir
sexuel, l’impuissance, l’insomnie, les
sautes d’humeur et le plus important, les
maladies cardiovasculaires.
Au Département de biologie de
l’Université de Moncton, nous tentons
de mieux comprendre les mécanismes
d’action des facteurs de transcription
SOX au niveau de la régulation de
l’expression des gènes. Récemment
récipiendaire d’une subvention de
recherche du CRSNG (Conseil de
recherches en sciences naturelles et
en génie du Canada), le laboratoire
d’endocrinologie moléculaire du
professeur Luc J. Martin tente
d’élucider les mécanismes moléculaires
responsables du déclin de la production
de testostérone en fonction de
plusieurs facteurs, incluant l’obésité
et le vieillissement. Dans l’ensemble,
différentes approches de biologie
moléculaire et cellulaire seront abordées
lors de ces recherches. Les résultats
obtenus auront une grande importance
dans le domaine de l’endocrinologie
et pourraient être pertinents pour le
développement d’une intervention
visant à limiter l’andropause et/ou d’une
contraception chez le mâle.
Pourquoi les facteurs SOX sont-
ils importants en reproduction ?
Décembre 2012 No 12
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