Anne LeGresley soutient avec succès une thèse de doctorat en éducation

Anne LeGresley, originaire de Néguac, a soutenu avec succès une thèse de doctorat en éducation à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Moncton, intitulée « La structure typique de l’expérience du soutien émotionnel telle que vécue par des enseignantes novices participant à un programme de mentorat dans la profession enseignante au Nouveau-Brunswick ».

L’enseignement est une activité professionnelle complexe de haut niveau qui fait appel à diverses connaissances et compétences sur une base quotidienne. Plusieurs considèrent l’entrée dans la profession enseignante comme une « période de survie ».

Dans les programmes d’aide à l’insertion professionnelle en enseignement mis en place pour pallier aux difficultés rencontrées par le personnel débutant, la principale stratégie utilisée est le mentorat. Selon Awaya et al. (2003), il faut permettre aux enseignantes novices d’exprimer leurs doutes et leurs questionnements. Les mentores dans la profession enseignante devraient donc être en mesure d’offrir un soutien touchant à la dimension affective, en plus d’aider à former les enseignantes novices au contenu disciplinaire et pédagogique et de les informer sur les normes et les procédures du milieu.

Or, il semble que dans les programmes de mentorat depuis la fin des années 1980 et le début des années 1990, l’accent est placé sur le soutien professionnel. Même si on reconnaît l’existence de la dimension émotionnelle dans le contexte du mentorat dans la profession enseignante, selon Hawkey (2006), c’est souvent de façon superficielle que le sujet est présenté. Finalement, le phénomène qui nous intéresse, soit le soutien émotionnel, ne nous est révélé que de façon implicite dans les écrits. De plus, il semble que la qualité de la relation interpersonnelle soit au cœur du processus d’aide à l’insertion dans la profession enseignante. Toutefois, il existe très peu d’écrits permettant de saisir exactement en quoi les compétences relationnelles pourraient contribuer à la qualité d’une relation de mentorat vécue entre une enseignante d’expérience et une personne qui débute dans la profession enseignante.

« Le fait que nous connaissions encore trop peu de choses sur le soutien émotionnel dans une relation de mentorat dans la profession enseignante nous a incités à poursuivre la recherche afin de découvrir ce qui pourrait permettre un meilleur accompagnement des novices en enseignement, au niveau affectif, afin de faciliter leur entrée dans la profession enseignante, mentionne Mme LeGresley. L’objectif de cette recherche est donc de comprendre le sens de l’expérience du soutien émotionnel vécue par un groupe de novices en enseignement impliquées dans une relation de mentorat formel, dans le cadre du programme d’insertion professionnelle du ministère de l’Éducation du Nouveau-Brunswick. Une fois la compréhension acquise, à la faveur de deux questions, cette recherche vise également la mise en évidence de ce qui est nécessaire de connaître afin de faciliter le soutien émotionnel du personnel enseignant novice. La première question, de nature descriptive, cherche à découvrir comment les enseignantes novices se représentent l’expérience du soutien émotionnel dans une relation de mentorat alors qu’elles vivent leur période d’entrée dans la profession. La deuxième question cherche à comprendre l’expérience du soutien émotionnel mais cette fois, en fonction des compétences relationnelles. »

C’est l’approche phénoménologique qui a servi à étudier l’expérience du soutien émotionnel, plus précisément la méthode phénoménologique scientifique de Giorgi (2010). Quatre enseignantes novices ont participé à l’étude et la production du corpus de données a été opérée par le biais de témoignages et d’entrevues individuelles. Les résultats se sont dévoilés à mesure qu’étaient franchies les étapes d’analyse permettant de faire passer ce vécu du statut d’expérience à celui de phénomène. Il a été possible de dégager un sens qui dépasse l’expérience empirique telle que rapportée par chacune des enseignantes novices participantes. Une structure typique de l’expérience du soutien émotionnel composée de cinq constituants s’est alors révélée.

La discussion des résultats a permis l’explicitation de ces cinq constituants, permettant ainsi de découvrir ce qu’il convient de connaître afin de faciliter l’accompagnement des enseignantes novices, plus particulièrement en ce qui a trait au soutien émotionnel. « Un certain nombre d’attitudes se sont révélées comme étant nécessaires quand il s’agit de créer un climat propice au soutien émotionnel du personnel enseignant débutant soit, le respect, l’accueil, l’authenticité et l’empathie, ajoute Mme LeGresley. Il a été possible également d’opérationnaliser ce qu’il convient de faire en terme de fonctions du mentorat, en proposant d’abord d’enrichir un modèle de mentorat déjà existant, en plus de définir les compétences émotionnelles à privilégier afin d’assurer le succès du mentorat. »

Enfin, en ce qui concerne les retombées de cette recherche, les mentores dans la profession enseignante peuvent s’inspirer du modèle enrichi et des compétences émotionnelles précisées afin d’assurer un soutien émotionnel au personnel enseignant débutant. Les résultats de cette recherche peuvent également servir de paramètres pour orienter la formation de mentores dans la profession enseignante.

Renseignements : 858-4411.


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