Le Prisme - Décembre 2016 No16 - page 5

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Les microparticules cellulaires :
des participantes actives dans les
maladies inflammatoires?
Jean-Philippe Michaud
, étudiant au
doctorat en sciences de la vie, s’est
vu attribuer le Prix du Recteur 2016
récompensant la meilleure publication
scientifique étudiante de l’année.
Il a été personnellement invité à
présenter ces mêmes travaux lors d’un
symposium au Congrès international
d’entomologie à Orlando. Il travaille
sous la supervision du professeur
Gaétan Moreau
.
Alexandre Pépin
, étudiant en
majeure en mathématiques option
coop, a reçu trois prix : le prix étudiant
d’excellence du Département de
mathématiques et de statistique
et deux prix lors de la conférence
Science Atlantique en mathématiques,
statistique et informatique, à savoir
le prix de la meilleure présentation
pour la modélisation numérique des
matériaux de même que le prix pour
la troisième meilleure présentation
en mathématiques intitulée
«
An updated Lagrangian method
with error estimation and adaptive
remeshing for very large deformation
elasticity problems : the three-
dimensional case
».
Le professeur
Paul Deguire
a reçu
le prix Nicole-Raymond en 2016.
Ce prix est décerné annuellement
à un personne ou à un groupe
de personnes ayant œuvré pour
l’avancement de l’enseignement
supérieur dans la province par
la Fédération des associations
de professeures et professeurs
d’université.
Moulay Akhloufi
a joint le
Département d’informatique à titre
de professeur en juillet 2016. Il est
détenteur d’un doctorat de
l’Université Laval. Ses domaines
d’expertise et ses intérêts en recherche
sont la vision par ordinateur,
l’apprentissage machine, la vision
multimodale et 3D, la surveillance
vidéo intelligente, le calcul haute
performance avec les GPGPU.
Monic Thibault
, étudiante finissante
à la maîtrise en biologie, a été
récipiendaire du Prix du Président pour
sa présentation à la réunion annuelle
2016 de la Société d’entomologie
acadienne à Moncton.
La réponse inflammatoire est un processus multicellulaire complexe nécessaire
à la défense de l’hôte contre les pathogènes environnants. Cependant, il est
très important que la réponse inflammatoire soit régulée, car un déséquilibre
peut mener à de l’inflammation aiguë ou même chronique pouvant causer des
dommages irréversibles aux tissus.
Parmi les cellules qui participent activement dans cette réponse, on retrouve les
monocytes/macrophages, neutrophiles, basophiles, mastocytes, lymphocytes et,
étonnamment, les plaquettes. En nombre, seuls les érythrocytes (globule rouges)
sont plus abondants que les plaquettes dans la circulation sanguine. Les plaquettes
patrouillent la vascularisation et contribuent à prévenir les pertes de sang. Bien que
leur rôle primaire consiste principalement à bien maintenir l’homéostasie du système
sanguin, les plaquettes sont des participantes actives dans les processus inflammatoires
chroniques et aigus. Le laboratoire du professeur Luc Boudreau tente d’élucider le rôle
de ces petites cellules dans les maladies inflammatoires.
Les plaquettes participent aux processus inflammatoires de diverses façons. Une voie
qui suscite beaucoup d’intérêt en ce moment dans la communauté scientifique est
l’activation de plaquettes causant la libération de microparticules (aussi connues sous
le nom de microvésicules/ectosomes). Lorsque les plaquettes (taille d’environ 3-5
µm) sont soumises à des agents physiologiques tels que la thrombine, le collagène ou
les complexes immuns, elles libèrent dans le milieu extracellulaire de petites cellules
provenant de leur cytoplasme nommées microparticules (environ 0,1-1 µm en taille).
Découvertes en 1967 par l’équipe du Dr Peter Wolf (initialement appelées poussière
de plaquettes ou « platelet dust »), ces microparticules contribuent à augmenter
l’inflammation dans plusieurs maladies telles que l’asthme, l’athérosclérose, le lupus et
la polyarthrite rhumatoïde.
Le laboratoire du professeur Luc Boudreau
au Département de chimie et biochimie
s’intéresse aux rôles des microparticules
cellulaires, en particulier celles provenant des
plaquettes, dans leur capacité à augmenter
ou atténuer la réponse inflammatoire. Ces
petites particules sont en fait des copies de
leurs cellules mères mais à plus petite échelle.
Ces microparticules contiennent du matériel biologique propre à leurs cellules mères
tels que : ARN, microARN, facteur de transcription, enzyme et organelles, tous des
facteurs pouvant contribuer de façon bénéfique ou néfaste à la réponse inflammatoire.
Ce matériel est donc emmagasiné à l’intérieur des microparticules et peut être transféré
à des cellules hôtes, provoquant ainsi des changements au phénotype cellulaire.
Cette équipe travaille principalement à élucider le rôle de ces microparticules dans
les maladies inflammatoires, en particulier dans la polyarthrite rhumatoïde. L’arthrite
est une maladie auto-immune qui touche principalement les articulations, causant de
fortes douleurs chroniques aux gens atteints de cette terrible maladie. Au Nouveau-
Brunswick, environ 21 % de la population est affectée d’une forme quelconque
d’arthrite inflammatoire (lupus, arthrose, polyarthrite rhumatoïde, etc.), ce qui classe
malheureusement notre province à égalité au 3
e
rang national. Ceci engendre des coûts
socioéconomiques importants (estimés dans les milliards de dollars annuellement au
Canada seulement) dus à la perte de productivité ainsi que des coûts liés au besoin de
la prise de médicaments (jusqu’à 3000 $ par mois !). Notre équipe de recherche tente
donc de mieux comprendre les mécanismes fondamentaux impliqués dans l’arthrite,
et ce, par l’entremise des microparticules de plaquettes. Ces travaux de recherche
pourraient aboutir à de nouvelles approches thérapeutiques dans le traitement de
maladies inflammatoires chroniques telles que l’arthrite.
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