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Dossier
C’était aussi donner à l’Université
tout un défi d’être à la fois une et
trinitaire. Ainsi, au début des années
1980, l’Université souhaite créer un
programme de cinq ans en sciences
forestières, ce qui déclenchera un grand
débat entre les campus de Moncton et
d’Edmundston quant à savoir lequel des
deux obtiendrait la nouvelle structure.
Le Campus d’Edmundston l’emporte
en 1985 et aujourd’hui, la Faculté de
foresterie, à laquelle s’est affilié en 2012
l’Institut de recherche sur les feuillus
nordiques, est l’un des nombreux pôles
de recherche de l’Université.
Université généraliste à ses débuts,
Moncton s’est dotée au cours des années
d’axes de recherche spécifiques tels
que les études acadiennes et milieux
minoritaires, l’environnement, la santé,
les technologies de l’information et de
la communication, ainsi que l’optique
et les matériaux de pointe. De plus,
depuis 1979, l’Université de Moncton
est devenue le seul établissement
d’enseignement supérieur à offrir
entièrement en français une formation
en common law, assurée aujourd’hui par
sa Faculté de droit. En partenariat avec
l’Université de Sherbrooke et le
Centre hospitalier universitaire
Dr-Georges-L.-Dumont, Moncton
forme aussi de nouvelles générations
de médecins. Côté sciences pures,
l’Université de Moncton s’est illustrée
par sa volonté de « faire de la science »
en français en Acadie. Ce n’est pas sans
fierté que des chercheurs de l’institution,
associés au projet de voyage dans
l’espace des navettes Endeavour (1996)
et Discovery (1998), en ont profité pour
y envoyer, entre autres, un drapeau
acadien et un écusson aux armes de
l’Université.
Si un fil conducteur relie
l’Université de Moncton aux premiers
collèges et couvents qui ont vu le jour
en Acadie au 19
e
siècle, c’est avec la
volonté ferme et inébranlable d’assurer
un enseignement de qualité en français.
Il est bien loin le temps où
l’abbé Marcel-François Richard
devait fermer son collège à
Saint-Louis-de-Kent en 1882 parce que
son évêque trouvait l’institution trop
« frenchy »! Dans la grande majorité des
disciplines enseignées à l’Université, la
promotion du français est de mise et une
quantité de recherche fort appréciable
est produite, diffusée et enseignée
annuellement sur les questions
linguistiques, identitaires, culturelles,
sociopolitiques, socioéconomiques,
juridiques et environnementales qui
font réfléchir et avancer bons nombre
de dossiers pertinents dans la société
acadienne contemporaine, voire
canadienne. On ne compte plus les
engagements du corps professoral, des
étudiants et de l’administration de
l’Université pour des causes touchant
l’amélioration de la qualité de vie des
francophones d’ici et d’ailleurs. Qu’il
suffise de rappeler
ici les manifestations étudiantes des
années 1960 à nos jours, les nombreuses
interventions des juristes dans les
grandes causes canadiennes touchant
au respect des droits linguistiques,
ou encore des prises de position de
l’Université de Moncton dans le
cadre de grands débats de société,
notamment lorsque des réformes
récentes dans le domaine de la
santé remettaient en question
la place accordée au français.
Institution phare de la
modernité en Acadie,
l’Université de Moncton est
également fière que la très
grande majorité de ses diplômés
demeurent au
Nouveau-Brunswick et que
ces personnes continuent de
contribuer à l’épanouissement
de la plus vieille société
d’expression française en
Amérique du Nord.