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Bulletin
Automne 2012
Il va encourager le déménagement de
l’Université à Moncton où elle ouvre un
campus sur la rue Church, en 1953. Membre de
la Commission royale d’enquête Laurendeau-
Dunton sur le bilinguisme et le biculturalisme au
Canada dans les années 1960, le
père Clément Cormier sera un ardent défenseur
du bilinguisme, comme son grand ami le premier
ministre Louis J. Robichaud, tout en étant un
fervent promoteur de l’enseignement en français.
Son grand projet va se concrétiser en 1963 avec
la création de la première université moderne en
Acadie entièrement de langue française,
l’Université de Moncton, dont il sera le premier
recteur de 1963 à 1967.
L’enseignement supérieur de langue française
dans le nord du Nouveau-Brunswick sera
aussi redevable à une communauté religieuse
d’hommes, cette fois-ci les pères de la
Congrégation de Jésus et Marie (Eudistes), venus
de Bretagne en 1890 pour fonder le
Collège Sainte-Anne à la Baie Sainte-Marie,
dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse.
C’est à Caraquet que les Eudistes ouvrent le
Collège du Sacré-Cœur, en 1899, à
l’invitation du curé de l’endroit, l’abbé
Joseph-Théophile Allard qui souhaitait
depuis des années avoir un établissement
d’enseignement pour garçons dans sa paroisse.
Lorsqu’un incendie ravage le
Collège du Sacré-Cœur en 1915, la
reconstruction se fera plutôt à Bathurst. En 1941,
le collège devient l’Université du Sacré-Cœur,
témoignant ainsi de son développement et de
l’importance que l’institution occupe dans la
société acadienne.
Le recteur de l’Université du Sacré-Cœur, le père
Simon Larouche, était un homme de vision.
Il répondit ainsi favorablement aux demandes
provenant du nord-ouest de la province visant à
établir un collège pour garçons à Edmundston.
C’est en 1946 que le chef-lieu du Madawaska sera
témoin de l’ouverture du Collège Saint-Louis,
autre fondation des Eudistes. En 1952, le collège
devient l’Université Saint-Louis, transformation
officialisée par Fredericton deux ans plus tard.
Ainsi, en 1946, au sortir de la Deuxième Guerre
mondiale, l’Acadie du Nouveau-Brunswick
compte trois collèges classiques pour garçons,
soit l’Université Saint-Joseph de Memramcook,
l’Université du Sacré-Cœur de Bathurst et le
tout nouveau Collège Saint-Louis d’Edmundston.
Rappelons qu’à l’époque, ces institutions étaient
réservées aux garçons. Qu’en était-il donc de
l’éducation supérieure en langue française des
jeunes Acadiennes?
Ce sera à Memramcook, haut lieu de
l’enseignement supérieur en Acadie, que prendra
forme le premier cours classique pour femmes.
Il vit le jour en 1943 au Couvent
Notre-Dame-du-Sacré-Cœur de Memramcook
fondé par la congrégation religieuse du même
nom. En effet, les religieuses de
Notre-Dame-du-Sacré-Cœur étaient reconnues
pour leur engagement dans l’enseignement
et la promotion de la langue française auprès
des jeunes, et des Acadiennes en particulier.
N’avaient-elles pas quitté la congrégation des
Sœurs de la Charité en 1924, congrégation
qu’elles jugeaient trop anglicisante, afin de fonder
leur propre communauté la même année?
1864-1963
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