À la recherche d'outils pour évaluer la santé du milieu marin

Une étude sur l'utilisation d’invertébrés et de poissons comme indicateurs de la santé du milieu marin a débuté en septembre 2000. Ce vaste projet est sous la responsabilité du Dr Jean-Denis Dutil, de l’Institut Maurice-Lamontagne, Pêches et Océans, à Mont-Joli, Québec. L’équipe scientifique comprend le Dr Elise Mayrand, professeur à l’Université de Moncton, campus de Shippagan, de même que M. Jean Munro et M. Richard Larocque, de l’Institut Maurice-Lamontagne. Une subvention de $70,000 pour 2000-2001 et de $98,000 pour 2001-2002 a été octroyée pour l’ensemble du projet par le Fonds de Recherche stratégique en Sciences de l’Environnement.

L’objectif principal est de mettre au point une méthode simple qui permettrait d’évaluer les impacts de modifications environnementales sur la capacité de production des habitats. Nous espérons identifier des changements physiologiques chez différentes espèces marines en réponse à des facteurs de stress. Les effets de stress environnementaux, comme la pollution chimique et le réchauffement de l’eau, se font sentir d’abord chez les individus avant d’avoir des répercussions aux niveaux supérieurs d’un écosystème. Des indicateurs physiologiques de stress permettraient donc de détecter une détérioration de l’habitat avant qu’elle n’ait un impact sur l’écosystème, en causant par exemple une diminution de la diversité biologique ou de la productivité de l’environnement marin.

Les quatre espèces choisies exploitent la zone côtière, ce qui les expose aux modifications environnementales engendrées par les activités humaines. Ces espèces sont le crabe commun, l’oursin vert, la mye et le chaboisseau à épines. Pour chaque espèce, des indicateurs de la condition nutritionnelle et des réserves énergétiques des animaux ont été mis au point. La variabilité saisonnière de ces indicateurs est présentement estimée dans des sites perturbés et non perturbés par les activités humaines. Ceci permettra de déterminer un éventail de valeurs à l’intérieur duquel les indicateurs sont le reflet d’un habitat sain, compte tenu des variations normales qui se produisent au cours des saisons. Les sites d’échantillonnage sont localisés sur la côte sud de l’estuaire maritime du Saint-Laurent et dans la Baie des Chaleurs.

Le volet effectué à l’UMCS est sous la responsabilité d’Elise Mayrand, et bénéficie de la collaboration de l’Aquarium et Centre marin de Shippagan. Ce volet a pour but d’identifier des variables physiologiques dont le temps de réponse très court permettrait de détecter un problème environnemental à ses tout débuts. Des variables clés au niveau du système immunitaire et de la capacité métabolique sont étudiées chez le crabe commun. Ces variables incluent par exemple les proportions relatives des différents types de cellules sanguines, la capacité des cellules sanguines à détruire des bactéries ou d’autres agents causant des maladies, la capacité des animaux à se débarrasser de substances toxiques et à obtenir de l’énergie pour soutenir leurs activités. Des expériences ont été menées durant l’été 2000 dans des bassins de l’Aquarium et Centre marin, pour déterminer quelles variables physiologiques seraient intéressantes comme indicateurs précoces de stress chez le crabe commun. Les analyses en laboratoire sont en cours. Durant l’été 2001, des crabes seront immergés dans des cages à un site pollué et à un site relativement sain. Cette partie du projet permettra de vérifier si les variables physiologiques choisies répondent rapidement à la présence de substances polluantes et si elles reflètent l’état de santé de l’habitat.


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